
Le secteur bancaire traverse une période de volatilité et d’incertitude croissante. Après les bouleversements provoqués par la pandémie, les établissements financiers doivent faire face à une montée des taux d’intérêt, un risque de liquidité accru et une inflation persistante. Les faillites bancaires observées depuis 2023 témoignent de ces défis.
Dans ce contexte, une enquête menée par FT Longitude et SAS auprès de 300 responsables de la gestion des risques dans 25 pays révèle une tendance forte : 75 % des banques prévoient d’accroître leurs investissements dans les technologies de gestion des risques, contre 51 % en 2021.
Des investissements technologiques en forte hausse
Face à la complexité croissante du secteur financier, les banques adoptent des solutions avancées pour améliorer leur résilience.
75 % des établissements bancaires comptent renforcer leurs infrastructures de gestion des risques.
64 % prévoient d’augmenter leurs dépenses en logiciels tiers, contre 43 % en 2021.
65 % envisagent de recourir à des services de conseil spécialisés, une hausse de 15 % par rapport à 2021.
Selon Carlos Diaz Alvarez, Chief Risk Officer de Santander Portugal, les décisions en matière de liquidité, de capital et de crédit ne peuvent plus être prises isolément. Il souligne la nécessité d’une intégration des données et d’une granularité accrue pour une gestion plus efficace.
Cinq tendances clés dans la gestion des risques bancaires
1. La modélisation des risques devient une priorité stratégique
Les réglementations évoluent rapidement, poussant les banques à automatiser leurs processus de gestion des risques.
- 67 % des banques prévoient d’améliorer leurs capacités de modélisation des risques d’ici deux ans, contre 54 % en 2021.
- 63 % considèrent la modélisation des risques comme un avantage concurrentiel, une nette progression par rapport aux 47 % en 2021.
- Dans la région EMEA, ainsi que pour les banques gérant entre 20 et 50 milliards de dollars d’actifs, cette proportion grimpe à 72 %.
2. L’IA et l’IA générative peinent encore à s’imposer
Malgré leur potentiel considérable, l’adoption de l’intelligence artificielle (IA) et de l’IA générative (GenAI) reste limitée dans la gestion des risques bancaires.
- 40 % des banques utilisent l’IA pour optimiser leurs processus de gestion des risques.
- 30 % l’appliquent à la modélisation des risques, et 36 % à la détection des fraudes.
- Pour la GenAI, ces chiffres chutent à 17 %, 16 % et 24 % respectivement.
Le principal frein à l’adoption de l’IA est le manque de talents qualifiés, cité par 50 % des responsables interrogés. Les banques américaines sont les plus avancées dans ces domaines, tandis que la région APAC accuse du retard.
3. La gestion des données devient un enjeu critique
Avec la multiplication des sources d’informations, la gouvernance et la consolidation des données deviennent une priorité.
- 64 % des banques considèrent la gestion des risques comme le principal bénéfice de l’amélioration de la gouvernance des données.
- 55 % y voient un levier pour optimiser l’expérience client.
- 51 % l’utilisent pour mieux détecter les fraudes.
Cependant, seuls 14 % des établissements prévoient une consolidation importante de leurs données clients, et 44 % pour les données non-client. Les disparités restent fortes selon les régions et la taille des actifs sous gestion.
4. L’optimisation des systèmes ALM devient essentielle
Les systèmes de gestion des actifs et passifs (ALM) restent un sujet de préoccupation majeur.
- Seuls 22 % des dirigeants sont pleinement satisfaits de leur capacité à gérer le risque de liquidité.
- 20 % estiment que leurs systèmes ALM sont réellement performants.
- 77 % prévoient d’investir dans des solutions intégrées pour mieux évaluer l’impact des taux d’intérêt et du risque de crédit.
Les grandes banques et les établissements américains sont les plus avancés dans l’intégration de nouveaux outils ALM.
5. Une approche intégrée pour la gestion des risques devient incontournable
“Les banques ne peuvent plus gérer les risques en silos”, affirme Stu Bradley, Senior Vice President chez SAS.
Il insiste sur la nécessité pour les établissements financiers de mettre en place une plateforme centralisée pilotée par l’IA pour une évaluation plus globale des risques.
Les banques qui modernisent leurs infrastructures en adoptant une approche intégrée observeront des bénéfices transversaux sur l’ensemble de leurs opérations.
Un secteur en pleine transformation
L’enquête menée par FT Longitude et SAS met en évidence une accélération des investissements dans la gestion des risques, dans un contexte de réglementation plus stricte et de concurrence accrue.
Les banques adoptent de nouvelles technologies, renforcent leurs modèles de gestion des risques et investissent dans des solutions basées sur l’IA. Cependant, l’intégration et la consolidation des données restent des défis majeurs pour le secteur.
Les résultats détaillés de cette étude sont disponibles dans le rapport complet publié par SAS, accessible sur SAS.com/riskreport.