PLFSS 2026 : un projet de loi qui menace l’accès aux soins et fragilise la solidarité

PLFSS 2026

La présentation du Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 par le gouvernement Lecornu suscite une vive inquiétude parmi les acteurs de la protection sociale. En première ligne, La Mutuelle Familiale dénonce un texte jugé « déconnecté des réalités sociales » et profondément injuste pour les citoyens. Selon l’organisme mutualiste, les mesures proposées traduisent une logique d’austérité incompatible avec les besoins croissants de la population en matière de santé et de solidarité.

Un budget sous contrainte qui met en péril l’accès aux soins

Pour 2026, le gouvernement prévoit une progression de l’Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM). Limitée à +1,6 %, bien en deçà de la hausse réelle des coûts de santé. Ce chiffre, qualifié « d’insincère » par La Mutuelle Familiale, ne reflète ni le vieillissement de la population. Ni l’augmentation des maladies chroniques, ni les avancées médicales qui nécessitent des investissements continus.
Afin de respecter cette trajectoire budgétaire, plus de 7 milliards d’euros d’économies devront être réalisés. Un effort encore plus sévère que celui imposé en 2025.

Concrètement, ce choix se traduira par une hausse directe du reste à charge pour les patients. Les franchises médicales et participations forfaitaires seront non seulement augmentées. Mais étendues à de nouveaux postes comme les soins dentaires ou les transports médicaux. Le cumul annuel de ces plafonds pourrait atteindre jusqu’à 300 euros par personne. Un montant significatif pour de nombreux ménages déjà fragilisés.
À cela s’ajoutent des restrictions supplémentaires sur les arrêts maladie et une diminution potentielle du remboursement hospitalier. Évaluée à 400 millions d’euros. Pour La Mutuelle Familiale, ces mesures traduisent une politique qui « fait payer la crise sanitaire et économique à ceux qui en souffrent déjà le plus ».

Une fiscalité accrue qui fragilise le modèle mutualiste

Autre source d’inquiétude majeure : la hausse programmée de la taxe sur les complémentaires santé. Qui passera de 14,07 % à 16,07 % en 2026. Cette mesure, annoncée par la ministre Catherine Vautrin, représente près d’un milliard d’euros supplémentaires prélevés sur les mutuelles.
Un tel niveau d’imposition, inédit depuis la création du dispositif. Risque de déséquilibrer un secteur dont le modèle repose sur la solidarité et la non-lucrativité. En effet, les mutuelles réinvestissent l’intégralité des cotisations au profit de leurs adhérents, sans dividendes à verser à des actionnaires.
Alourdir leur fiscalité revient donc, de manière indirecte, à réduire les remboursements et augmenter les cotisations. Limitant encore davantage l’accès à une couverture santé de qualité.

Pour une refondation solidaire et durable de la protection sociale

À l’heure où la Sécurité sociale célèbre ses 80 ans, La Mutuelle Familiale appelle à un sursaut collectif. Elle plaide pour une refondation ambitieuse du système de protection sociale. Fondée sur les valeurs historiques de justice, d’égalité et de solidarité.


Dans son Manifeste pour une Sécurité sociale universelle dans une société en transition, l’organisation invite le gouvernement et les parlementaires à repenser en profondeur le financement du soin et de la prévention, afin d’assurer la pérennité d’un modèle social unique en Europe.


Cette démarche s’inscrit dans la dynamique des États généraux de la santé et de la protection sociale lancés par la Mutualité Française, qui visent à réinventer une protection accessible à tous dans un contexte économique, démographique et environnemental en mutation.

Une mutuelle engagée depuis près d’un siècle

Forte de près de 90 ans d’engagement, La Mutuelle Familiale continue d’affirmer sa différence : une mutuelle indépendante, classée parmi les 30 premières de France, couvrant 170 000 personnes à travers 33 agences de proximité.
Son ambition dépasse la simple complémentaire santé : elle se veut « une complémentaire de vie », accompagnant chaque adhérent dans les moments clés de son parcours. Fidèle à sa raison d’être « résister à l’individualisme et agir pour une protection sociale de haut niveau » , elle milite pour que la santé ne devienne jamais une marchandise, mais demeure un droit fondamental.

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