Oxfam France publie un nouveau rapport intitulé « Banques : des engagements climat à prendre au 4ème degré » et lève le voile sur l’empreinte carbone colossale des banques françaises en analysant les émissions de gaz à effet de serre issues des activités de financement et d’investissement des six principales banques françaises, et en leur attribuant une « température ».
Le rapport révèle ainsi que l’empreinte carbone de ces 6 banques françaises – BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, Banque Populaire Caisse d’Epargne, Crédit Mutuel et la Banque Postale – représente près de 8 fois les émissions de gaz à effet de serre de la France entière et nous amène vers une trajectoire à + de 4°C.
Les banques françaises nous emmènent vers un monde à 4°C
Si les 6 banques françaises continuaient de financer l’économie comme elles le font à ce jour, cela conduirait à un réchauffement de plus de 4°C d’ici à 2100, soit 2,5°C de plus que l’objectif fixé dans l’Accord de Paris.
Pourtant, l’urgence est là et déjà bien connue. La planète s’est réchauffée de 1°C depuis la période pré-industrielle, laissant apparaître de nouvelles menaces et impactant la vie de millions de personnes. Plus une seule année ne se passe sans observer la multiplication et l’intensification des événements climatiques extrêmes comme les canicules et sécheresses, les incendies ou les inondations .
Un réchauffement au-delà de 4°C aurait des conséquences dramatiques partout dans le monde. En France, on estime par exemple que les risques de feux de forêt augmenteraient de 40%, que les inondations surviendraient plus de 5 fois par an à Nantes, Bayonne et Dieppe ou encore, que les vagues de chaleur en région parisienne s’étendraient de 21 à 94 jours, contre 7 aujourd’hui.
L’empreinte carbone de notre compte bancaire
Puisqu’une banque a une empreinte carbone indirecte, du fait de ses financements et investissements, ses clients en font les frais. Le nouveau rapport d’Oxfam France évalue ainsi l’impact climatique de notre argent et les résultats sont édifiants :
- En estimant que les Français ont en moyenne 25 000 euros sur leurs comptes (courant et épargne), nous polluons encore plus via ce que finance notre argent que via notre propre consommation. Notre argent est notre premier poste d’émissions de CO2.
Le modèle des banques ne permet aujourd’hui pas aux client-e-s de savoir à quoi sert réellement leur argent. L’argent confié a donc un impact environnemental et social… sans que le client n’en ait vraiment la maîtrise.
La nécessaire régulation des banques françaises
Si depuis 2015, les banques françaises se sont toutes engagées publiquement à être alignées avec l’Accord de Paris, beaucoup d’annonces s’avèrent être du greenwashing et restent largement insuffisantes. Aucun acteur financier ne s’est publiquement engagé à réduire l’intégralité de son empreinte carbone. Dans le même temps, les 4 plus grandes banques françaises (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, BPCE) ont toutes augmenté leurs financements à des entreprises qui développent des projets d’énergie fossile.
Les promesses ne suffisent pas et les simples « appels » du gouvernement à faire mieux ne portent pas leurs fruits. Une vraie intervention de l’Etat est indispensable. La régulation du système financier doit passer d’une logique de transparence à une logique d’exclusion et d’engagement avec les entreprises.
Oxfam France recommande de créer urgemment un label « en transition » permettant de définir le degré d’alignement d’un portefeuille avec l’Accord de Paris. Une banque ne pourra être désignée « en transition » que si :
- Elle exclut de son portefeuille toute entreprise d’une « liste noire » commune, incluant les entreprises qui développent des projets incompatibles avec l’objectif 1,5°C.
- Elle a une trajectoire de réduction ses émissions de gaz à effet de serre crédible
A deux jours du Climate Finance Day qui réunira les grands acteurs de la finance internationale à Paris, Oxfam France publie un nouveau rapport intitulé « Banques : des engagements climat à prendre au 4ème degré » dans lequel sont analysées la température et les émissions de gaz à effet de serre issues des activités de financement et d’investissement des six principales banques françaises.
Le rapport révèle que les banques françaises n’ont pas pris de mesures suffisantes pour respecter l’objectif de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C, inscrit dans l’Accord de Paris, et nous amènent au contraire sur une trajectoire de plus de 4 degrés.
Les 6 banques françaises – BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, Banque Populaire Caisse d’Epargne, Crédit Mutuel et la Banque Postale – ont une empreinte carbone qui représente près de 8 fois les émissions de gaz à effet de serre de la France entière (1). Et à elles seules, BNP Paribas et Société Générale émettent chacune 2 fois plus que l’ensemble du territoire français.