Investissement durable : peu de particuliers ont franchi le pas

Même si l’Investissement socialement responsable (ISR) séduit les épargnants Français, à ce jour, peu de nos concitoyens ont franchi le pas en plaçant leur épargne sur ce type de produits financiers.

C’est ce qui ressort du barometre Baromètre CPR Asset Management-Deloitte intitulé : quel regard les épargnants et les conseillers portent-ils sur l’investissement responsable en 2019 ?

En effet, à la demande de la société de gestion CPR AM, le cabinet Deloitte, avec l’aide d’OpinionWay et de Spoking Polls, a mené, auprès d’un échantillon représentatif d’épargnants français et de conseillers financiers, une étude pour mettre en lumière leur appréciation de l’investissement responsable sous plusieurs angles.

Si cette étude invite à l’optimisme, avec 66 % des épargnants qui considèrent que les produits financiers verts sont de nature à renforcer leur confiance dans la gestion de leur épargne, en revanche seuls 21 % d’entre eux déclarent avoir franchi le pas à ce jour.

Pourtant, les particuliers se montrent de plus en plus sensibles à des placements répondant à des critères environnementaux et sociétaux. En effet, les préoccupations liées à la protection de l’environnement sont unanimement partagées. Les aspirations des Français se fédèrent autour de ces grands enjeux porteurs de sens avec notamment 54 % des personnes interrogées qui accordent une place importante aux impacts écologiques et sociétaux dans leur épargne.

Alors comment expliquer l’écart qui existe entre les aspirations des épargnants de plus en plus séduits par l’ISR et la conversion en terme d’investissements qui peinent à se développer ?

A en croire l’étude, cette situation est justifiée d’une part, par un marché avec de multiples approches et un jargon abscons difficilement identifiables par les épargnants (Exclusion, Best-in-class…) et, surtout, par un manque évident d’information que 38 % d’entre eux déplorent. Ce déficit de lisibilité pèse notablement sur le développement des produits financiers responsables.

Dans la même dynamique, cette étude met également en exergue le manque de conseils et de propositions émanant directement des intermédiaires financiers. Sur les 55 % d’épargnants qui s’appuient sur un conseiller, seuls 12 % se sont vu proposer un produit responsable. Dans le même temps, 41 % de ces mêmes conseillers avouent n’en proposer qu’aux clients qui les sollicitent à ce sujet. Si ces tendances sont toutefois à nuancer du côté des banques privées, l’étude montre clairement une population d’épargnants peu informée et des conseillers financiers encore trop prudents en la matière.

L’Investissement Responsable séduit les épargnants Français mais peine à s’imposer.

La France, pionnière de l’Investissement Responsable, s’est imposée comme une place financière verte de premier plan, avec notamment la 1ère place des volumes d’émissions de Green Bonds sur les 10 dernières années (33,7 Mds €) et l’article 173 pour le monde institutionnel, référence en Europe. La France mène en parallèle une politique proactive pour soutenir et favoriser l’Investissement Responsable (IR).

Au coeur de cet écosystème dynamique, les produits IR ont été largement déployés vers une clientèle institutionnelle. Mais qu’en est-il des particuliers ?

A la demande de CPR AM, le cabinet Deloitte (avec OpinionWay et Spoking Polls) a mené, auprès d’un échantillon représentatif d’épargnants français et de conseillers financiers, une étude pour mettre en lumière leur appréciation de l’IR sous plusieurs angles. Si l’étude invite à l’optimisme, 66% des épargnants qui considèrent que les produits IR sont de nature à renforcer leur confiance, elle souligne l’écart qui existe entre les aspirations des épargnants de plus en plus séduits et la conversion en terme d’investissements. Deloitte pointe, notamment, le rôle essentiel des conseillers pour aider au développement de l’IR dans l’épargne et identifie les axes d’amélioration pour transformer les intentions en décisions d’investissements.

L’IR & les épargnants français en quelques chiffres :
  • 67% des épargnants ont déjà au moins entendu parler de l’IR.
  • Pour 56% des épargnants, la protection de l’environnement est un des thèmes prioritaires.
  • 57% souhaitent que les enjeux de développement durable soient obligatoirement inclus dans les produits d’épargne.
  • 66% pensent que les produits IR sont de nature à renforcer leur confiance dans la gestion de leur épargne, mais seuls 21%, aujourd’hui, déclarent avoir investi dans des produits IR.
  • 12% seulement se sont vu proposer un produit IR par leur conseiller financier.
  • 61% des épargnants auraient tendance à davantage investir dans des fonds IR grâce au développement de labels. Ils sont par ailleurs 34% à considérer que le principal frein est le manque d’information, constat partagé par près d’un conseiller financier sur deux.