BDF Projections macroéconomiques – Juin 2020

Le PIB en France, après sa contraction au premier semestre 2020, commencerait à se redresser au second semestre, amélioration qui se poursuivrait en 2021 et 2022.


▪ Cette projection, finalisée le 25 mai 2020, repose sur l’hypothèse que le Covid-19 continuerait de circuler dans les mois à venir mais que la France, affectée comme l’ensemble des économies dans le monde, s’adapterait progressivement. Des scénarios alternatifs sont aussi présentés dans l’encadré 1. En matière de politique budgétaire, cette projection intègre les informations précises annoncées par le Gouvernement jusqu’au 25 mai. Elle n’intègre pas de nouvelles mesures annoncées depuis cette date, dont celles du projet de loi de finances rectificative (PLFR) qui sera présenté le 10 juin. De façon générale, notre prévision est entourée d’aléas particulièrement élevés, qui peuvent jouer à la baisse comme à la hausse : évolution de l’environnement sanitaire en France et dans le monde, taux d’épargne des ménages lié à leur confiance, etc.


▪ À court terme, du fait de la faiblesse de l’activité jusqu’à la fin du confinement strict le 11 mai et d’une reprise progressive depuis, comme en attestent nos dernières enquêtes de conjoncture publiées ce même jour, nous attendons un recul du PIB extrêmement important au deuxième trimestre 2020. Il s’ensuivrait un rebond progressif sur les prochains trimestres, à mesure que l’activité économique s’adapterait au nouveau contexte. Mais en moyenne annuelle en 2020, le PIB resterait très fortement affecté, avec un recul de plus de 10 %.


▪ Après ce choc très fort, le rattrapage serait étalé dans le temps. Les taux de croissance du PIB projetés en 2021 (7 %) et en 2022 (4 %), bien qu’élevés, permettraient de retrouver le niveau d’activité de fin 2019 vers mi-2022 seulement.


▪ Après avoir été amortie par le dispositif de chômage partiel, la détérioration du marché du travail serait retardée mais importante. Le taux de chômage pourrait connaître un pic supérieur à 11,5 % mi-2021. Il diminuerait ensuite progressivement en dessous de 10 % fin 2022.


▪ L’inflation totale (IPCH) deviendrait temporairement négative fin 2020, la baisse du prix du pétrole se conjuguant aux effets de la baisse de l’activité. Elle s’établirait à seulement 0,4 % en moyenne en 2020. Puis elle se redresserait légèrement en 2021 et en 2022, tout en restant très modérée dans notre scénario central.


▪ La dette publique rapportée au PIB connaîtrait une augmentation très nette avec cette crise, autour de 120 % du PIB, significativement supérieure à la moyenne de la zone euro.

Une analyse de la banque de France à découvrir plus en détail ci-dessous :