
Bill Gates, connu pour avoir co-fondé Microsoft et pour être un philanthrope majeur, se renouvelle aujourd’hui comme réflexeur du climat, avec un message qui secoue les certitudes : il ne s’agit plus seulement de sauver la planète, mais de sauver les vies — et de faire de l’innovation la clé. Dans son essai “Three Tough Truths About Climate”, publié sur son blog Gates Notes, il livre trois affirmations fortes qui invitent à repenser la stratégie climatique.
Les trois vérités de Gates & leurs implications
1. « Le changement climatique est grave… mais il ne mettra pas fin à la civilisation. »
- Il temporise l’image de fin du monde imminente, estimant que malgré des effets sérieux, l’humanité « pourra vivre et prospérer ».
- Implications concrètes
- Large investissement dans les technologies propres (via Breakthrough Energy) pour éviter les scénarios catastrophe.
- Focus renforcé sur l’adaptation (infrastructures résilientes, pays vulnérables) plutôt que seulement sur la mitigation.
- Shift stratégique : au lieu de “sauver le monde”, “améliorer la vie”.
2. « La température n’est pas le meilleur indicateur de progrès climatique. »
- Pour Gates, se focaliser uniquement sur “nous avons gagné parce que la température n’a pas monté de +1,5 °C” est insuffisant. Il appelle à mesurer par des indicateurs de bien-être humain.
- Implications concrètes
- Adoption de mesures comme l’Indice de Développement Humain (IDH) pour juger l’impact climatique.
- Les efforts qui améliorent l’accès à l’énergie, à la santé, à la résilience sont aussi (voire plus) valables que la seule réduction d’émissions.
- Exemple : un agriculteur recevant une technologie résiliente météo + IA pour adapter ses cultures = progrès avant même de parler de CO₂.
3. « La santé et la prospérité sont les meilleures défenses contre le changement climatique. »
- L’idée : plus un pays / une population est en bonne santé, stable économiquement, mieux il supportera les chocs climatiques.
- Implications concrètes
- Investissement dans la santé globale, l’agriculture durable, l’éducation plutôt que uniquement dans les filtres à carbone.
- Exemple : réduire la mortalité liée au climat en augmentant le PIB par habitant + meilleurs soins → effet multiplicateur.
- Exemple : dans les pays pauvres, la priorité peut être soigner la malaria ou améliorer l’accès à l’eau, tout autant que couper les émissions.
Regard croisé en finance verte
- Ce changement de cadre mental par Gates peut être une séquence stratégique pour les investisseurs : si l’on commence à mesurer l’impact par “qualité de vie + résilience” plutôt que “température seule”, les nouvelles opportunités d’investissement ESG s’élargissent (développement, adaptation, santé, technologies propres).
- Les produits financiers verts doivent aujourd’hui démontrer non seulement “réduction de CO₂”, mais aussi “amélioration de la vie” pour être crédibles auprès d’une audience comme celle de Gates.
- En finance verte, un KPI complémentaire pourrait être : “nb de vies protégées / coût de l’action” plutôt que seulement “t CO₂ évitées”.
Bill Gates nous rappelle que la transition climatique ne se résume pas à une course contre le thermomètre, mais à une course pour sauver la dignité, la vie et la prospérité humaine. Trois vérités « dures mais réalistes » : on ne sauvera pas tout par la peur, on ne mesurera pas tout par la température, et on ne protègera pas tout sans santé et richesse.
En finance verte, ce message encourage à regarder plus large : investir dans les hommes, dans la résilience, dans l’innovation, et non dans la seule réduction d’émissions. (gatesnotes.com)





