L’année 2024 s’est montrée stable pour le secteur du capital-investissement en France, selon l’étude menée par France Invest et le cabinet Grant Thornton. Avec un total de 14,7 milliards d’euros investis dans 1 463 entreprises et projets d’infrastructure, les acteurs français du capital-investissement maintiennent un niveau d’activité soutenu. Voici un aperçu des principales tendances qui se dégagent de ce premier semestre 2024.
Levées de capitaux : stabilité et points de vigilance
Les levées de capitaux au cours du premier semestre 2024 ont atteint 13,3 milliards d’euros, un montant similaire à celui de la même période en 2023. Ce maintien est principalement soutenu par l’engagement renouvelé des fonds de fonds et des assureurs, ainsi que des investisseurs français. Cette dynamique souligne un regain d’intérêt pour les classes d’actifs liées au capital-investissement.
Cependant, un point de vigilance persiste : les levées de fonds en venture & growth restent à des niveaux bas. Cette faiblesse pourrait impacter le financement des entreprises innovantes à moyen terme. L’un des principaux défis à venir pour les gestionnaires d’actifs sera de relancer ce segment afin de favoriser l’émergence de nouvelles entreprises à forte croissance.
Tableau : Évolution des levées de capitaux (en M€)
| Période | Levées totales | Variation |
|---|---|---|
| S1 2023 | 13 000 M€ | -15 % |
| S1 2024 | 13 300 M€ | 0 % |
Investissements : forte concentration dans l’industrie et la santé
Le premier semestre 2024 a vu un total de 14,7 milliards d’euros investis dans des entreprises, un chiffre stable par rapport à 2023. Environ 84 % des investissements ont été réalisés dans des entreprises françaises, une nette progression par rapport aux années précédentes. Cela témoigne de l’attractivité croissante des entreprises françaises pour les investisseurs.
L’industrie se distingue particulièrement, avec 2,9 milliards d’euros investis dans 336 entreprises. Les secteurs de la santé et du numérique continuent également d’attirer des capitaux importants. Les investissements dans le secteur de la santé, par exemple, concernent majoritairement la production d’équipements médicaux et le développement de biotechnologies.
Bruno Boggiani, CEO de Green Finance et Strateggyz, souligne : “La stabilité des investissements dans un contexte aussi complexe montre la capacité de résilience du secteur et des acteurs qui y évoluent. Cela démontre également la confiance renouvelée dans les entreprises françaises.”
Tableau : Répartition des investissements par secteur (en M€)
| Secteur | Montants investis | Nombre d’entreprises |
|---|---|---|
| Industrie | 2 900 M€ | 336 |
| Santé et biotechnologies | 1 727 M€ | 251 |
| Numérique | 2 012 M€ | 228 |
Infrastructure : un focus sur les énergies renouvelables
Le marché de l’infrastructure est resté stable au premier semestre 2024, avec une dynamique notable dans les énergies renouvelables. En effet, ce secteur représente 50 % des montants investis et 66 % des projets financés. Cette tendance est renforcée par l’implication de grandes entreprises françaises, leaders mondiaux dans le secteur des infrastructures, qui réalisent 71 % des investissements à l’international.
Les fonds d’infrastructures français continuent d’attirer des capitaux étrangers, avec 88 % des capitaux levés à l’étranger. Toutefois, le total des levées pour ce secteur a diminué de 15 % par rapport à 2023, bien que le second semestre 2024 s’annonce plus actif.
Tableau : Répartition des investissements dans les infrastructures
| Type d’énergie | Montants investis | Projets financés |
|---|---|---|
| Énergies renouvelables | 2 049 M€ | 66 |
| Transport et télécommunication | 1 779 M€ | 12 |
| Environnement | 266 M€ | 4 |
Cessions : une reprise plus lente qu’anticipée
En 2024, le marché des cessions d’entreprises reste en retrait avec 605 opérations réalisées, traduisant un contexte d’attentisme chez les acquéreurs et les vendeurs. Bien que ce chiffre soit en baisse par rapport à 2023, ce phénomène n’est pas inhabituel : le second semestre est généralement plus dynamique en termes de cessions. En parallèle, la valeur des désinvestissements a atteint 4,36 milliards d’euros, en légère hausse par rapport à 2023.
Les transactions secondaires, notamment les cessions entre sociétés de capital-investissement, ont progressé, avec 106 opérations réalisées au premier semestre 2024 contre 89 au premier semestre 2023. En revanche, les cessions vers des industriels ont diminué.
Tableau : Évolution des cessions par semestre (en M€)
| Période | Nombre de cessions | Montants cédés |
|---|---|---|
| S1 2023 | 660 | 4 003 M€ |
| S1 2024 | 585 | 4 362 M€ |
À retenir concernant le capital-investissement S1 n2024
Le premier semestre 2024 montre une stabilisation globale des activités de capital-investissement en France. Si les investissements dans les secteurs industriels et des énergies renouvelables continuent d’afficher de bonnes performances, le financement de l’innovation via le venture & growth reste un point de vigilance. Les cessions d’entreprises, quant à elles, se déroulent à un rythme plus lent qu’anticipé, mais une reprise est attendue pour le second semestre.
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