Le lundi 9 Mai 2022, l’ONU estime à 50% le risque que le réchauffement climatique dépasse le seuil de 1,5°C dans les cinq prochaines années. Les prévisions climat ne vont pas en s’améliorant Par France info
1,5°C, un seuil “néfaste pour la planète entière
D’après un nouveau bulletin sur le climat publié mardi par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies, la probabilité d’un dépassement temporaire du seuil de 1,5°C n’a cessé d’augmenter depuis 2015, année où ce risque était proche de zéro.
Pour les années comprises entre 2017 et 2021, la probabilité de dépassement était de 10%. Elle est passée “à près de 50% pour la période 2022-2026”, indique l’OMM. Mais il n’y a qu’une faible probabilité (10%) que la moyenne quinquennale dépasse le seuil de +1,5°C.
Des records de chaleur attendus
Selon ce bulletin sur les prévisions annuelles à décennales du climat à l’échelle mondiale, établi par le Service météorologique du Royaume-Uni (Met Office) qui est le centre principal de l’OMM pour ce type de prévisions, il est très probable (93%) qu’au moins une des années comprises entre 2022 et 2026 devienne la plus chaude jamais enregistrée.
Ce record est actuellement détenu par l’année 2016, qui avait été marquée par un puissant épisode El Niño, phénomène océanique naturel qui entraîne une hausse des températures. Il est également probable à 93% que la moyenne de la température pour la période 2022-2026 soit supérieure à celle des cinq dernières années (2017-2021).
En 2021, la température moyenne de la planète a dépassé de 1,11°C celle de l’ère préindustrielle de référence, selon un récent rapport de l’OMM sur l’état du climat mondial. La version finale du document sera publiée le 18 mai.
La biodiversité en danger
Une hausse de 2 °C des températures globales entraînerait déjà de lourdes conséquences sur la santé, l’agriculture et les risques d’incendie, détaillait une étude publiée dans la revue Environment international. A l’échelle de la planète, un milliard de personnes pourraient être exposées à une chaleur potentiellement mortelle d’ici le milieu du siècle, révèle un rapport du Met Office, le service national britannique de météorologie. Aujourd’hui, ces conditions de stress thermique (rencontre de forte chaleur et d’un taux d’humidité élevé) met en danger 68 millions de personnes. Enfin, selon le Giec, 400 millions de personnes seront confrontées à des pénuries d’eau avec un tel scénario.
Toujours selon les scientifiques, cette hausse frapperait durement la biodiversité : sur 105 000 espèces étudiées, 18% des insectes, 16% des plantes et 8% des vertébrés perdraient plus de la moitié de l’aire où elles vivent. Si la hausse de la température dans l’atmosphère tue, c’est aussi le cas de celle de l’océan. Le réchauffement des mers provoqué par une hausse de 2 °C condamnerait à mort 99% des coraux.