Le mardi 28 juin, les sept puissances du G7, réunies en sommet en Allemagne ont annoncé la création d’un « club climatique ». Ce « commando » sera chargé de coordonner et de renforcer la lutte contre le changement climatique.
L’action en faveur du climat pas assez efficace
« Nous notons avec inquiétude qu’à l’heure actuelle, l’action internationale en faveur du climat n’est ni assez ambitieuse, ni assez efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atteindre ainsi les objectifs de l’Accord de Paris », ont déclaré les pays du G7. Ce constat d’échec amène ainsi les États à repenser la diplomatie climatique.
Ce club climat sera un « forum intergouvernemental de grande ambition » ouvert à tous les pays, expliquent les sept dirigeants. « Nous invitons nos partenaires, notamment les principaux émetteurs, les membres du G20 et d’autres économies en développement et émergentes, à intensifier les discussions et les consultations avec nous », poursuit la déclaration. Cette instance, vise notamment à rassembler les pays acceptant des règles communes pour éviter les désavantages concurrentiels.
Les membres de ce club, « partageront leurs meilleures pratiques » dans la lutte pour réduire les émissions de CO2 « notamment par une tarification explicite du carbone, d’autres approches d’atténuation du carbone et des intensités en carbone », explique la déclaration. « Il y a des points de vue différents sur les mesures telles que la tarification (du carbone, ndlr) », a reconnu Olaf Scholz lors d’une conférence de presse, souhaitant que le club « ne se limite pas au G7 (Allemagne, États-Unis, Royaume-Uni, Japon, France, Canada, Italie) mais inclut beaucoup d’autres pays ».
Ces pays se fixeraient conjointement des objectifs ambitieux et exempteraient mutuellement des tarifs commerciaux liés au climat auxquels les non-membres seraient soumis. Il s’agirait notamment de convenir de normes de tarification du carbone ou de réglementations uniformes concernant l’hydrogène vert. À ce stade, ni le Japon ni les États-Unis n’ont l’intention d’introduire de prix national du carbone mais les défenseurs de l’environnement espèrent qu’une nouvelle dynamique naîtra de cette initiative.
Une diplomatie climatique ankylosée
Reste à savoir concrètement comment ce club climatique va s’articuler. Il doit « prouver ce qu’il peut apporter sur le terrain », prévient dans un tweet Camilla Bausch, directrice scientifique et exécutive de l’Ecologic Institute. « Il doit définir ses objectifs spécifiques, son niveau d’ambition et exploiter le potentiel pour stimuler la décarbonation industrielle », ajoute-t-elle. Si Clément Sénéchal, porte-parole de Greenpeace France y voit une « bonne nouvelle » à travers une diplomatie plus « attractive » contre des « forums actuels marqués par une forme de paralysie », il attend la suite espérant que le club climatique ne devienne pas « un nouveau rideau de fumée ».
En attendant, certains pointent les contradictions du G7. « Les sept disent œuvrer pour le climat mais demandent aux pays producteurs d’augmenter leur production de pétrole et se félicitent de l’augmentation des livraisons de gaz naturel liquéfié », a écrit sur Twitter l’économiste Maxime Combes. Les dirigeants ont accordé une série de sursis et d’exception quant à la réalisation d’objectifs climatiques en raison de la guerre en Ukraine. Le communiqué final stipule d’ailleurs que le soutien public au gaz est « approprié » dans des « circonstances exceptionnelles ».