C’est le premier bilan officiel de l’engagement mondial dans la lutte contre le changement climatique. La question se pose donc de savoir si la COP28, le récent sommet sur le climat à Dubaï, aboutira à des résultats tangibles.
Les 5 grandes priorités de la COP28 :
- Le premier bilan mondial sur les progrès de l’action climatique
- Accélérer la transition énergétique
- Placer l’humain au cœur de l’action climatique
- Financement climatique et impact du commerce mondial
- Un leadership plus large en matière de changement climatique.
La COP28 débute et suscite des critiques sur le choix du pays organisateur. La France propose de tripler sa capacité nucléaire d’ici 2050. Quels enjeux pour cette conférence et les critiques légitimes ? Certains chercheurs appellent au boycott, tandis que des contre-COP émergent en France. Quelle importance accorder à ces initiatives alternatives et quel rôle pour les territoires ? Le rôle financier est crucial. Quel est le coût de l’inaction face à l’urgence climatique ? Comment concilier les besoins des pays du Sud avec les nôtres ? Existe-t-il des solutions concrètes, et devrions-nous ouvrir davantage les financements au secteur privé pour y parvenir ?
Alors que les dirigeants mondiaux et les experts du climat effectuent leurs derniers préparatifs pour le sommet sur le climat COP28 aux Émirats arabes unis (EAU), les dernières données sur le climat mondial constituent un appel urgent à l’action.
La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) a noté que septembre 2023 a marqué le mois le plus chaud jamais enregistré dans son historique de compilation de données. Cependant, cette chaleur n’était pas une exception isolée. Selon la NOAA, la température à la surface de la planète tout au long de l’année 2023 a atteint des niveaux records, et il existe désormais une probabilité de 99 % que cette année se classe comme la plus chaude jamais enregistrée.
« Septembre 2023 a été le quatrième mois consécutif de températures mondiales record », a déclaré le Dr Sarah Kapnick, scientifique en chef de la NOAA. « Non seulement ce fut le mois de septembre le plus chaud jamais enregistré, mais c’était de loin le mois le plus atypiquement chaud de tous les temps. ” Les 174 années de maintien du climat de la NOAA. Pour le dire autrement, septembre 2023 a été plus chaud que la moyenne de juillet de 2001 à 2010. “
La COP28 accueillera le premier bilan mondial, évaluant les progrès de près de 200 pays en matière d’action climatique. Les résultats alimenteront les nouveaux objectifs nationaux en matière de crise climatique.
Le Bilan mondial a été établi dans le cadre de l’Accord de Paris en 2015. Il détaillera 17 conclusions clés et recommandations associées dans quatre domaines : le contexte du changement climatique ; atténuation; adaptation; et la mise en œuvre et le financement de l’action climatique.
La COP28, rassemblant des délégués de près de 200 pays à Dubaï, vise à débattre des actions nécessaires pour contenir le réchauffement climatique à 1,5°C. Au cœur des discussions, l’empreinte carbone devient un indicateur clé, mesurée à l’aide du bilan carbone. Ironiquement, le bilan carbone de la COP28 suscite des critiques, particulièrement en raison des transports, souvent aériens et parfois privés, utilisés par les délégations.
Dans ce contexte, l’entreprise Carbo, spécialisée dans la mesure et la réduction de l’empreinte carbone, souhaite examiner le bilan carbone, en mettant en lumière ses enjeux, sa méthodologie, et son application aussi bien pour les nations que pour les entreprises et les particuliers. Mesurer son impact devient ainsi le point de départ permettant à chacun d’agir en faveur d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre, tant à l’échelle individuelle que nationale.
5 domaines d’action clés à la COP28
L’intensification de la transition énergétique figure parmi les priorités majeures des négociations climatiques de cette année. Les émissions de gaz à effet de serre continuent d’atteindre des niveaux records, en dépit des engagements en sens contraire. La COP28 devrait se pencher principalement sur l’accélération du déploiement des énergies renouvelables, ainsi que sur le rôle des innovations telles que les carburants à base d’hydrogène et les technologies de captage du carbone pour contribuer à la réduction des émissions.
La Journée commerciale de la conférence examinera les possibilités de réduire les émissions le long de la chaîne de valeur commerciale, ainsi que le développement de marchés pour des produits respectueux du climat tels que les véhicules électriques et les emballages non plastiques. Le Forum économique mondial collaborera avec les Émirats arabes unis, pays hôte de la COP28, la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement), l’Organisation mondiale du commerce et la Chambre de commerce internationale pour influencer les discussions lors de la Journée du commerce.
Résultats potentiels de la COP28
La COP28 mettra en avant le destin des énergies fossiles, avec un groupe de 130 grandes entreprises exerçant une pression en faveur d’un accord fixant un calendrier pour mettre fin à l’utilisation des combustibles fossiles, selon Reuters. Ces entreprises appellent les nations les plus riches à s’engager vers une alimentation électrique entièrement décarbonée d’ici 2035. L’UE, quant à elle, plaidera en faveur d’engagements de “réduction graduelle” des émissions de combustibles fossiles, rapporte le Council on Foreign Relations (CFR).
Le CFR indique également que des engagements pour lutter contre la perte de biodiversité pourraient émerger, faisant suite à la signature du Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal à la fin de 2022. Les objectifs de ce cadre comprennent la création de 30 % des terres et des océans de la Terre en tant qu’aires protégées d’ici 2030.
La série de rapports du Forum économique mondial sur les transitions sectorielles industrielles favorables à la nature met en lumière les actions que les entreprises de divers secteurs peuvent entreprendre pour inverser la perte de biodiversité d’ici à 2030. Selon ces rapports, bien que la plupart des 500 plus grandes entreprises mondiales aient des objectifs climatiques, seulement 5 % d’entre elles ont des objectifs liés à la biodiversité. Les rapports soulignent l’urgence pour le secteur privé de contribuer activement à stopper et inverser le déclin de la biodiversité au cours de cette décennie, étant donné la dépendance de l’économie mondiale à l’égard de la nature.
La COP de 2023 marquera une première avec la tenue d’une Journée de la santé, axée sur les conséquences de la crise climatique sur le bien-être des populations. Cette journée mettra en avant les “arguments de santé en faveur de l’action climatique”, englobant tant la santé physique que mentale, tout en soulignant les stratégies optimales pour renforcer la résilience des systèmes de santé mondiaux face aux chocs climatiques potentiels.
Le Sommet local d’action pour le climat de la COP28 fera ses débuts en visant à mobiliser les dirigeants infranationaux tels que les maires et les gouverneurs dans les programmes et processus de la COP. Il mettra l’accent sur la contribution de l’action locale au soutien des objectifs nationaux, couvrant divers domaines tels que la transition énergétique et le financement climatique.
Selon Bruno BOGGIANI, CEO STRATEGGYZ – Green Finance : « Afin de restreindre l’augmentation globale des températures, l’obligation du bilan carbone devrait s’appliquer à toutes les entités, indépendamment de leur taille. De plus, il est impératif d’imposer des trajectoires de réduction des émissions ajustées en fonction de chaque industrie. Cependant, la nécessaire décroissance des émissions de carbone est étroitement liée à celle de nos économies. Remettre en question nos modèles de production et de consommation exige une réévaluation de nos structures organisationnelles. Ces dernières doivent amorcer leur transition vers des entreprises respectueuses de l’environnement, y compris dans leur mode de gouvernance ! ».