Covid-19 : Les « anges déchus » gardent bonne figure dans le High Yield

Depuis le début de la crise sanitaire, de nombreux titres obligataires de catégorie « investment grade » ont été rétrogradés en « high yield » par les agences de notation. Pour autant, les perspectives ne sont pas aussi sombres qu’attendu pour ces « anges déchus ».

Une situation meilleure qu’attendu face aux craintes initiales

Pourtant, derrière ces chiffres a priori inquiétants, le sentiment des investisseurs est au soulagement. Et pour cause : à la mi-mars, au pic de la crise financière, les anticipations étaient beaucoup plus sombres. C’est d’ailleurs pendant la période de confinement mondial que la plupart des dégradations en catégorie high yiel. Depuis, le mouvement s’est atténué, même si 10 à 15 milliards d’euros de dettes « IG, pourraient encore basculer en catégorie high yield d’ici la fin d’année.

Du côté des taux de défaut, la situation reste également bien meilleure qu’attendu. En avril, les agences de notations anticipaient un taux de défaut de l’ordre de 8% par an sur le segment high yield en Europe**. Or, le taux de défaut des emprunteurs reste actuellement autour de 4.9%** et ne devrait pas dépasser le seuil des 5 à 6% dans les prochains mois. On remarquera également que les défauts, quand ils ont lieu, restent très partiels : le taux de recouvrement pour les investisseurs reste élevé depuis le début de l’année, se situant généralement entre 50% et 90% du nominal de la dette.

De nouvelles opportunités pour les investisseurs sélectifs

Dans ce contexte très particulier, l’arrivée de nouveaux « anges déchus » au sein de la catégorie high yield. S’associes à des rendements devenus plus consistants, peut être interprété comme un vecteur d’opportunités pour les investisseurs. Avec ces nouvelles arrivées, le segment high yield gagne en diversité et en profondeur, offrant un univers d’investissement plus large.

Certes, à court terme, les « fallen angels » restent souvent associés à des perspectives négatives, liées à la dégradation de leur situation financière. En contrepartie, leurs emprunts présentent un fort bêta, et peuvent donc connaître un rebond rapide aux premiers signes d’amélioration. Certains « anges déchus » de la précédente crise de 2015-2016 s’étaient d’ailleurs illustrés par leur rebond rapide et la réintégration de leur ancienne catégorie « investment grade ». Les secteurs de l’automobile et de la sidérurgie étaient déjà, à l’époque, au cœur de cette problématique.

Ces titres rétrogradés pourraient également bénéficier du soutien de la BCE. Plusieurs membres du conseil des gouverneurs se sont déjà dits ouverts à l’idée d’élargir le spectre des rachats d’actifs du quantitative easing aux anciennes obligations « investment grade » ayant basculé en catégorie « high yield ». Une telle opération écraserait les primes de risque sur ces titres, au bénéfice de leurs détenteurs.

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