Il existe, dans la vie d’une étoile un moment critique où, ayant épuisé
l’ensemble de ses réserves d’hydrogène, son coeur fi nit irrémédiablement
par s’effondrer sur lui-même. Il entraîne alors une réaction en chaîne qui
s’accompagne d’une augmentation brève, mais intense de sa luminosité.
Vu de la Terre, le risque est grand pour l’astronome béotien de
l’interpréter comme l’apparition d’une nouvelle étoile, d’y voir le début
d’une histoire qui en réalité se termine. Mais les erreurs d’analyse ne
sont malheureusement pas l’apanage des astronomes en culotte courte,
et nombreux sont les économistes chevronnés qui, désinhibés par des
progressions boursières extraordinaires, prophétisaient dès 2001
l’émergence d’une économie nouvelle, ou les analystes de risque qui
voyaient dans les subprimes l’opportunité d’investir sur des supports à
fort rendement et « sans risque ».
Aujourd’hui, la formidable progression des marchés actions qui s’est
réalisée dans un contexte économique en (net) ralentissement nous
laisse encore une fois face à cette épineuse question : est-ce l’image
rémanente d’une croissance morte depuis longtemps, ou l’ensemble des
actions politiques, qu’elles soient monétaires ou fi scales, qui ont réussi
à prolonger ce cycle (déjà) incroyablement long ?
Ces deux visions radicalement opposées se retrouvent dans
nos scénarios de marchés. Notre scénario central anticipe avec
65% de probabilité d’occurrence une poursuite de la dégradation
macroéconomique dans un contexte politique pour le moins tendu. Dans
ce scénario, les actifs risqués s’orienteraient bien évidemment à la
baisse et les taux joueraient encore et toujours, en dépit de leurs niveaux
extrêmes, leur rôle de valeur refuge. Notre scénario alternatif quantà-
lui considère qu’il existe 35% de probabilité que les États prennent
le relais de l’action des banques centrales et que l’on commence à voir
émerger des plans de relance conséquents. Un tel scénario permettrait
aux actions de poursuivre leur progression.
Découvrez ci-dessous le rapport mensuel de CPR AM :