Le mal se propage depuis des années. La pandémie et la crise des critères exclusivement liés à la rentabilité économique ne cesse d’envahir notre quotidien. La crise sanitaire n’est pas finie que les analystes cherchent quels sont les « gagnants » dans le milieu économique. Les Pompes funèbres, les crématoriums, ont trouvé des « parts de marchés supplémentaires » mais bien évidemment on reste discret.
La mort génère aussi ses bénéfices que l’on dit même substantiels. Il en va de même dans bien des secteurs et les « financiers » se frottent les mains en observant les courbes de leur chiffre d’affaires.
Parmi les premiers bénéficiaires on trouve le secteur de la grande distribution qui a largement profité de la folie du stockage en début de confinement mais aussi des achats pour compenser la fermeture des lieux collectifs de restauration privée ou institutionnelles. Les familles avec enfants non scolarisées ont été obligés d’acheter davantage de produits alimentaires ! Désormais cette embellie s’est tassée et on se retrouve sur un niveau normal d’achats. En moyenne, le chiffre d’affaires du secteur a cependant progressé de 9,1 %, avec même une hausse de 40 % pour le commerce en ligne de produits alimentaires en Europe, et son bénéfice net de 34,8 %.
Les fabricants de médicaments, de produits de soins naturels, le parapharmaceutique n’ont pas trop à se plaindre de ces moments d’inquiétude pour les uns et de rentrées financières pour d’autres. La maladie n’a pas que de mauvais cotés pour celles et ceux qui la traitent. Les plus cyniques feront froidement leurs comptes le moment venu sans avouer que la Covid-19 leur a rapporté des bénéfices supplémentaires surtout avec l’augmentation des tarifs pratiqués.
La société ne recule devant aucune prise de position relative à la rentabilité des activités humaines et d’ailleurs les acteurs des secteurs financiers alignent les recommandation sur telle ou telle entreprise pouvant « rapporter » immédiatement ou demain. Ils nourrissent les banquiers de leurs statistiques et leurs appréciations sur l’évolution du monde de la consommation ou des pratiques sociales. Rien n’échappe à leur évaluation ;
Ainsi le PDG de l’établissement bancaire Euro Exim Bank Ltd., basé en Grande-Bretagne, a secoué les économistes lorsqu’il leur a déclaré :
«Un cycliste est un désastre pour l’économie d’un pays (car)
- Il n’achète pas de voiture et ne prend pas de prêt automobile,
- N’achète pas d’assurance automobile
- N’achète pas de carburant
- N’envoie pas sa voiture pour l’entretien et les réparations
- N’utilise pas de parking payant
- Ne cause pas d’accidents majeurs
- Ne nécessite pas d’autoroutes à plusieurs voies
- -Ne devient pas obèse – Oui, ….. et bien, bon sang ! » ,explique sans aucun complexe ce banquier spécialisé dans l’investissement et l’import-export.
Il a ajouté pour faire bonne mesure : « des gens en bonne santé ne sont pas nécessaires à l’économie. Ils n’achètent pas de médicaments. Ils ne vont pas dans les hôpitaux et les médecins. Ils n’ajoutent rien au PIB du pays. Au contraire, chaque nouveau point de vente McDonald crée au moins 30 emplois – 10 cardiologues, 10 dentistes, 10 experts en perte de poids en dehors des personnes travaillant dans le point de vente Mc Donald. Choisissez judicieusement: un cycliste ou un Mc Donald ? Ça vaut le coup d’y penser. » Peut-on avoir plus belle illustration de cette négation de la dimension humaine d’une société où chaque jour des milliers de personnes meurent du diabète, de l’obésité, de la malbouffe ? Beaucoup plus d’ailleurs que ceux provoqués par le Coronavirus.
Le système libéral peut aller jusqu’à l’outrance ce qui peut prêter à rire mais malheureusement bien souvent ses représentants ne sont pas aussi dingues. Ils se contentent de ne jamais dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas.
Tout être humain est pour eux un prospect une cliente, une consommateur, une source de revenus, un sujet soumis à la pub dont il faut absolument tirer un profit. Le monde d’après ne les intéressera que s’il est lucratif, s’il rapporte ! Le politique les laisse agir à leur guise car souvent les calculs sont de la même nature. Les rentrées ne sont pas en dollars mais en nombre de voix… Crise, crise, crise, crise