Conjuguer marchés obligataires et marchés ESG pour mieux saisir le potentiel des pays émergents

Les émetteurs des pays émergents qui respectent davantage les critères ESG (Environnementaux, sociaux et de gouvernance) offrent également aux investisseurs les meilleures perspectives de rendement et le profil le plus adapté pour répondre aux défis futurs de la gestion d’actifs.

Les pays émergents face aux risques climatiques ESG

Particulièrement exposés au risque climatique, les pays émergents (60% des émissions de carbone dans le monde)* encourent des risques majeurs susceptibles d’entraver leur développement à moyen terme. Une meilleure prise en compte de l’environnement, mais aussi une amélioration du niveau d’éducation et des systèmes de santé, une attention plus grande portée à la gouvernance des entreprises ou encore une lutte plus efficace contre la corruption constituent autant d’indicateurs aujourd’hui déterminants pour assurer le développement de ces pays à moyen et long terme. Ces facteurs sont particulièrement pertinents pour évaluer la stabilité de ces Etats et leur potentiel de croissance. En outre, les fonds dédiés à l’ESG ont obtenu de meilleurs rendements totaux et ajustés au risque*.

Dans ce contexte, une hausse significative des encours ESG est attendue sur toutes les classes d’actifs au cours des prochaines années. Elle devrait concerner tout particulièrement les marchés émergents. Ce mouvement est encouragé par les progrès de la réglementation avec notamment l’entrée en vigueur du règlement SFDR (Disclosure), le 10 mars dernier, pour les investisseurs européens. Rien qu’au cours des deux dernières années, les actifs obligataires ESG ont déjà plus que doublé !* « En 2020, le marché des obligations vertes a atteint plus de 1 000 milliards de dollars*. Il faut toutefois faire preuve d’une certaine vigilance. On a vu certaines obligations vertes contribuer au financement de producteurs de charbon, ce qui renforce la pertinence pour les investisseurs de posséder leur propre outil d’analyse ESG » estime Rishabh Tiwari, gérant dette émergente chez Swiss Life Asset Managers.

Ainsi, le fonds Swiss Life (LUX) Bond ESG Emerging Markets Sovereigns permet aux investisseurs de s’exposer aux émetteurs souverains les mieux notés, au regard des critères ESG. « L’élaboration des notes ESG repose sur un outil propriétaire qui nous permet de dresser une cartographie complète de l’univers d’investissement ciblé. Sur les 74 pays émergents suivis à ce jour, nous excluons ainsi plus de 20 d’entre eux pour des raisons liées aux critères ESG » relève Josipa Markovic, économiste marchés émergents chez Swiss Life Asset Managers.

Un potentiel de progression plus important SG

Investir dans un fonds ESG dédié aux obligations souveraines des pays émergents se révèle particulièrement attractif. « Outre le niveau de liquidité et la diversification des émetteurs, sa capacité à fournir des rendements attrayants a de quoi séduire les investisseurs. En outre, ces marchés restent globalement moins bien notés, au regard des critères ESG, et disposent ainsi d’un potentiel de progression plus important » précise Rishbah Tiwari.

Certes, le contexte macroéconomique des marchés émergents restera incertain en 2021. La hausse récente des taux longs aux Etats-Unis et le renforcement du dollar sont autant de défis à relever et qui touchent en premier lieu les pays les plus endettés comme le Brésil et l’Afrique du Sud. Cependant, les pays émergents sont globalement mieux positionnés aujourd’hui pour faire face à un mouvement d’appréciation du dollar, à l’exception de la Turquie dont les fondamentaux s’avèrent vulnérables.**

En ce printemps 2021, les signaux encourageants venus des marchés émergents ne manquent pourtant pas. « Depuis le début de l’année, le redressement des pays émergents s’est accéléré. Grâce aux progrès conjugués de la vaccination et du plan de relance américain, la demande de biens devrait progresser et soutenir la conjoncture des pays émergents exportateurs même si la persistance de la pandémie -particulièrement au Brésil et en Inde – empêchera de retrouver au cours des prochains mois les niveaux de PIB d’avant crise » explique Josipa Markovic.