Déclaration conjointe avec Svenja SCHULZE Ministre allemande de l’Environnement et François de RUGY

Svenja SCHULZE, ministre fédérale allemande de l’Environnement, de la Protection de la nature et de la Sûreté nucléaire, et François de RUGY réaffirment leur volonté commune de conduire des changements structurels pour mettre en œuvre une transition écologique et solidaire.

Hier, à l’occasion de leur rencontre à Berlin, les deux ministres se sont accordés sur la nécessité de poursuivre une coopération étroite entre l’Allemagne et la France en matière de protection de l’environnement et de conservation de la biodiversité, dans un contexte où la France assure la présidence du G7 et l’Allemagne celle de l’Union européenne au second semestre 2020, que la France reprendra au premier semestre 2022.

Les deux ministres ont souligné l’importance cruciale du couple franco-allemand dans l’élaboration d’une transition écologique juste pour l’UE.  Ils se sont engagés à coopérer de manière renforcée dans les années à venir pour définir l’agenda de l’UE en la matière, notamment pendant leurs périodes de présidence de l’UE.

« Comme une grande partie de notre société, notamment les jeunes générations, nous sommes convaincus que c’est uniquement par des actions concrètes pour la protection du climat, de la biodiversité et des écosystèmes que nous pouvons atteindre et maintenir la prospérité et la sécurité » Svenja SCHULZE

Lors de leur rencontre, les deux ministres se sont également entretenus sur les défis auxquels la France et l’Allemagne sont confrontés dans leurs objectifs de neutralité carbone.

« Nous ne pouvons pas, et nous ne devons pas, nier les impacts importants que le changement climatique aura sur notre manière de vivre, de bouger ou de manger. En tant que membres de gouvernement, notre mission est d’élaborer des mesures afin de rendre ces changements plus équitables, acceptables et prévisibles. Nous pensons qu’un prix sur les émissions de CO2, s’il est bien conçu, peut devenir une de ces mesures », a déclaré François de Rugy

L’année dernière, le Président MACRON et la Chancelière MERKEL ont créé le “Groupe de travail Meseberg sur le Climat” pour développer une vision commune et ambitieuse face à l’urgence du changement climatique. Cela inclut des échanges entre différentes institutions françaises et allemandes, notamment la Commission allemande sur le charbon, le Haut Conseil pour le Climat en France, ou encore le « Cabinet Climat allemand » qui assure désormais la coordination interministérielle de la lutte contre le changement climatique en Allemagne.
 
Les ministres français et allemand convergent également sur la nécessité de dédier une partie substantielle du budget de l’UE à la protection du climat et de l’environnement. Cela implique d’assurer une contribution suffisante des politiques principales de l’UE et notamment de la politique agricole commune (PAC).
Les deux ministres sont convaincus que la prochaine PAC doit revêtir des objectifs communs ambitieux, comme la réduction de l’utilisation de pesticides, et  l’allocation des fonds dédiés à l’environnement à l’échelle de l’UE. Ces éléments, ainsi que des engagements environnementaux précis et des plans de stratégie nationale ambitieux, sont essentiels pour prévenir les risques de distorsion au sein de l’UE et pour engager une transition vers une production agricole plus durable en Europe. Cette transition doit également permettre de soutenir les agriculteurs face aux défis économiques et climatiques tout en répondant aux aspirations de justice sociale de plus en plus fortes des populations.

Freiner le déclin de la biodiversité sera également une action commune de premier plan, notamment à travers l’élaboration ou le renforcement de coalitions lors de la prochaine réunion des ministres de l’Environnement du G7. De plus, la France et l’Allemagne se sont mis d’accord pour promouvoir un cadre ambitieux pour la biodiversité mondiale post-2020 avec la Convention sur la diversité biologique (CBD) qui sera adoptée à la prochaine COP Biodiversité, à Beijing en 2020.

Enfin, les deux ministres ont dit l’attention particulière qu’ils portent aux élections européennes qui se tiennent fin mai, rappelant en effet qu’environ 80% des mesures en matière climatique et environnementale sont élaborées à l’échelle de l’UE par les membres du Parlement européen. Ils ont ainsi rappelé l’importance d’aller voter pour influencer l’orientation des politiques environnementales à long-terme.