Porté par le député écologiste Nicolas THIERRY et une coalition d’ONG, un groupe de parlementaires issus de familles politiques différentes présentait en conférence de presse une résolution invitant le gouvernement à soutenir un moratoire sur l’exploitation minière des océans.
Exploitation minière
Cosignée par des députés des groupes Ecologiste, MoDem, Renaissance, LR, LFI, Socialiste, GDR et LIOT, cette résolution espère engager l’Assemblée nationale sur la voie d’une interdiction de l’exploitation minière des fonds marins tant que les scientifiques n’auront pas démontré les effets de cette activité extractive sur l’environnement marin et la biodiversité.
“Nous sommes réunis aujourd’hui pour préserver ce que le commandant Cousteau appelait jadis le monde du silence. Et bien ce monde du silence nous lui prêtons nos voix, pour que soit entendu partout où il doit l’être, un message simple: les fonds marins doivent être protégés.
« Nous connaissons probablement mieux la surface de la Lune que le fonds de nos océans» souligne Nicolas Thierry, député Écologiste – NUPES de Gironde, membre de la Commission Développement Durable et Aménagement du Territoire à l’Assemblée nationale. « 10 ans. C’est la durée que préconisent les scientifiques pour rassembler suffisamment de données pour évaluer les impacts de l’exploitation minière sur la biodiversité marine. La sagesse doit nous conduire à réfléchir avant d’agir » poursuit-il.
La France, grande nation littorale et maritime, se doit d’être à l’avant-garde de la lutte pour la protection des écosystèmes marins et la promotion d’une exploitation durable de leurs ressources. Les grands fonds marins abritent de vastes gisements de métaux rares (cobalt, manganèse, cuivre, nickel…) qui expliquent tout l’attrait de ce nouveau secteur hautement spéculatif qu’est l’extraction minière en haute mer.
L’urgence de la situation est également renforcée par la délivrance en septembre dernier par l’AIFM (l’Autorité internationale des fonds marins) d’un permis test autorisant une compagnie canadienne, The Metals Company, à extraire 3 600 tonnes de métaux au cœur du Pacifique.
De plus, le Président Emmanuel Macron a déclaré lors de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan à Lisbonne vouloir “élaborer un cadre légal pour mettre un coup d’arrêt à l’exploitation minière des fonds en haute mer”.
En l’état actuel de nos connaissances scientifiques et au vu de la gravité de la situation et de la menace qui pèse sur un écosystème encore préservé, ce comité parlementaire transpartisan initié par Nicolas Thierry demande une pause de précaution dans cette exploration-exploitation. Il souhaite que la France bloque l’adoption de toute réglementation pour l’exploitation minière des fonds marins et invite le Gouvernement à défendre cette position dans les institutions internationales.
“ Au-delà des clivages traditionnels, nous voulons créer une coalition victorieuse pour les fonds marins. Nous voulons les défendre, les protéger, garantir leur pérennité et leurs équilibres naturels” conclut Nicolas Thierry.
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