Finance climatique : les banques multilatérales de développement franchissent un record

Banques intelligentes

En 2024, les banques multilatérales de développement (BMD) ont porté leur financement climatique à un niveau inédit, atteignant 137 milliards de dollars. Avec une attention particulière pour les économies à revenu faible et intermédiaire. Cette dynamique s’inscrit dans une volonté globale de renforcer la transition énergétique. D’accélérer l’adaptation au changement climatique et de soutenir le développement durable dans le monde entier. Le rôle des BMD se confirme comme central pour mobiliser des investissements publics et privés. Et soutenir la réalisation des objectifs de développement durable.

Une progression majeure du financement climatique mondial

Le rapport 2024 des BMD met en lumière une hausse de 10 % de leur financement climatique par rapport à l’année précédente. Tandis que le financement destiné aux pays à revenu faible et intermédiaire a progressé de 14 %, atteignant plus de 85 milliards de dollars. Cette augmentation reflète l’engagement accru des institutions multilatérales pour orienter leurs ressources vers les pays les plus vulnérables. Afin de soutenir des projets d’atténuation des émissions et d’adaptation au changement climatique. Parallèlement, le financement privé mobilisé grâce aux initiatives des BMD a bondi de 33 %, atteignant 134 milliards de dollars. Démontrant l’effet de levier significatif des investissements publics pour attirer des capitaux privés vers des projets durables.

Soutenir les pays à revenu faible et intermédiaire

La majorité du financement climatique des BMD est destinée aux économies les plus exposées aux impacts climatiques. En 2024, sur les 85,1 milliards de dollars alloués. 69 % ont été consacrés à l’atténuation des changements climatiques et 31 % à l’adaptation. Cette stratégie vise à renforcer la résilience des infrastructures. Des systèmes énergétiques et agricoles dans des régions où les besoins sont les plus pressants. Les BMD contribuent ainsi à combler l’écart de financement climatique et à favoriser des trajectoires de développement durable qui alignent croissance économique et protection de l’environnement.

L’efficacité des financements dans les pays à revenu élevé

Si les économies à revenu faible et intermédiaire représentent la majeure partie des financements. Les pays à revenu élevé bénéficient également d’investissements significatifs, totalisant 51,5 milliards de dollars en 2024. La grande majorité de ces fonds (90 %) est dédiée à des projets d’atténuation. Tels que le développement des énergies renouvelables et la transition énergétique des villes. Tandis que 10 % sont consacrés à des initiatives d’adaptation. Le financement privé mobilisé dans ces pays a atteint 101 milliards de dollars, soulignant l’importance de l’investissement combiné public-privé pour accélérer la transition énergétique à l’échelle globale.

Le rôle central de la Banque européenne d’investissement

La Banque européenne d’investissement (BEI) se distingue par son engagement significatif, ayant injecté 43 milliards de dollars de financement climatique dans les pays à revenu élevé et 4,5 milliards dans les pays à revenu faible et intermédiaire via sa filiale spécialisée EIB Global. Elle a également mobilisé 84,3 milliards de dollars de financements privés. Ces actions s’inscrivent dans une stratégie plus large de la BEI pour soutenir la transition énergétique, la compétitivité industrielle et la sécurité environnementale en Europe et au-delà, tout en stimulant l’innovation et la digitalisation des infrastructures vertes.

Transparence et suivi des financements climatiques

Pour renforcer la transparence et l’accessibilité des données, les BMD développent un portail numérique qui permettra aux parties prenantes de suivre en temps réel les financements climatiques et d’évaluer les progrès collectifs vers les objectifs fixés. Ce dispositif, présenté lors de la COP30 à Belém au Brésil, facilitera la planification des projets, le suivi des engagements et l’évaluation de l’impact environnemental des investissements. Il s’inscrit dans une volonté de coordination renforcée entre institutions et de visibilité accrue sur l’usage des fonds climatiques.

Des engagements ambitieux pour l’avenir

Lors de la COP29 à Bakou, les BMD ont réaffirmé leur objectif de fournir 120 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour les pays à revenu faible et intermédiaire, dont 42 milliards pour l’adaptation, et de mobiliser 65 milliards supplémentaires du secteur privé. Pour les pays à revenu élevé, l’objectif est fixé à 50 milliards par an, incluant 7 milliards pour l’adaptation, avec une mobilisation additionnelle de 65 milliards de financements privés. Ces engagements illustrent la volonté des BMD de soutenir la transition énergétique mondiale et de renforcer la résilience climatique des économies à tous les niveaux de revenu.

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