FIR : Le Say on Climate

(FIR) : Plusieurs entreprises ont signées une tribune mandant l’importance pour les organisations  de montrer des plans climat ambitieux et de consulter leurs actionnaires, par l’organisation d’un vote annuel en assemblée générale, sur ces plans et leur mise en œuvre.

Un impératif de transparence pour un dialogue constructif

De manière générale, le FIR rappelle la nécessité d’un dialogue avec les actionnaires, les partenaires sociaux et l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise sur leur transition écologique.

Cette tribune appelle également les entreprises à inclure dans leurs « Say on Climate » un socle minimum d’informations afin de disposer d’une vue claire sur la stratégie et les objectifs climatiques des entreprises et d’évaluer le degré d’alignement avec les objectifs de l’Accord de Paris.

Finalement, les signataires de cette tribune invitent donc à la généralisation d’un « Say and do on Climate » des entreprises. Cela passe par une nécessaire réforme du droit des sociétés pour y institutionnaliser un « Say on Climate » à la française, novateur, exigeant et permettant un dialogue permanent dans le cadre des assemblées générales sur les enjeux climatiques.


La Tribune

Enjeux et attentes des investisseurs sur les « Say on Climate »

Le dernier rapport du GIEC rappelle l’urgence d’agir pour limiter les impacts du réchauffement climatique. En tant qu’investisseurs et actionnaires, nous sommes convaincus de notre rôle et de notre responsabilité à soutenir et accélérer la transition écologique des entreprises dans lesquelles nous investissons vers une trajectoire compatible avec une hausse des températures limitée à 1,5°c.

Les « Say on Climate », un outil clé de dialogue

A la veille de la saison des assemblées générales de 2022 et faisant suite à l’appel du Forum pour l’investissement responsable (FIR) en 2021adressé aux grandes entreprises françaises, par la présente déclaration, nous, signataires de cette tribune, voulons rappeler l’importance pour les entreprises de présenter des plans climat ambitieux et de consulter leurs actionnaires, par l’organisation d’un vote en assemblée générale, sur des plans de transition comportant des cibles climatiques précises. Nous concevons ainsi les résolutions « Say on Climate » comme un mécanisme de bonne gouvernance, qu’il convient de généraliser aux nombreuses entreprises exposées aux enjeux de la transition écologique.

Nous souhaitons déployer notre ambition d’accompagnement de la transition énergétique et répondre aux exigences de transparence et d’engagement auxquelles nous sommes soumis par le bais de la réglementation finance durable en Europe, notamment dans le cadre de l’article 29 de la loi énergie-climat française et de son décret d’application. A cette fin, nous devons disposer d’une vue claire sur la stratégie et les objectifs climatiques de ces sociétés.

Ces éléments nous sont également nécessaires pour l’évaluation du degré d’alignement de leurs stratégies aux objectifs de l’Accord de Paris.

2022, une année décisive pour les « Say on Climate »

En 2021 les premières résolutions de type « Say on Climate » sont arrivées au BALO3 des assemblées générales, facilitant la possibilité pour les actionnaires de donner leur avis sur les stratégies climatiques des entreprises. Ces résolutions ne nous ont malheureusement pas toujours offert un niveau d’information nous permettant de se forger une opinion quant au niveau d’ambition de ces stratégies. L’année 2022 sera donc un test décisif pour établir la pertinence de ces résolutions.

Une impérative transparence quant au plan climat soumis au vote

Nous appelons donc les entreprises à inclure dans leur résolution « Say on Climate » un socle minimum d’informations nous permettant d’évaluer de manière rigoureuse leur ambition climatique.

Exhaustivité des objectifs : nous demandons la publication d’objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effets de serre concernant l’ensemble des émissions (Scope 1, 2 et 3). Cette divulgation distingue la contribution éventuelle de stratégies de compensation, mentionne les scénarios climatiques de référence utilisés et les hypothèses retenues, précisant notamment le degré d’alignement avec un scénario 1,5°c.

Agenda précis : ces objectifs de réduction des émissions doivent être formulés à court (jusqu’à 2025), moyen (2030) et long-terme (2050 ou avant)

Moyens identifiés et suffisants : les sociétés doivent aussi préciser les leviers qui seront utilisés afin d’atteindre leurs objectifs climatiques. Notamment, il est nécessaire que les sociétés présentent leur plan d’investissements sur 3 à 5 ans et des éléments indicatifs à moyen terme participant de la mise en oeuvre de leur stratégie climat avec un niveau de détail suffisant pour apprécier l’alignement de ce plan avec les objectifs qu’elles se sont fixées et avec un scénario de réchauffement limité à 1,5°c.

Pour une initiative législative de « Say on Climate » à la française

Enfin, nous appelons instamment le législateur à réformer le droit des sociétés pour y institutionnaliser un « Say on Climate » à la française, novateur, exigeant et permettant un dialogue permanent entre investisseurs et entreprises sur les enjeux climatiques dans le cadre des assemblées générales. Les assemblées générales de 2022 nous amèneront à apprécier la qualité des plans climat des entreprises, qu’il s’agisse de résolutions présentées par les directions des sociétés ou à l’initiative des actionnaires. Nous prendrons pleinement notre part à la préparation de ces assemblées générales, afin de permettre à l’ensemble des actionnaires de se prononcer de manière informée sur la stratégie climatique des sociétés investies

Listes des premiers signataires :

  • FORUM POUR L’INVESTISSEMENT RESPONSABLE Alexis Masse, Président du FIR
  • AMIRAL GESTION Nicolas Komilikis, Directeur général
  • Amundi Caroline Le Meaux, Responsible de la Recherche ESG, du vote et de l’engagement actionnarial
  • CANDRIAM Wim Van Hyfte, Global Head of ESG Investments and Research
  • CHAHINE CAPITAL Julien Bernier, Chief Investment Officer
  • CREDIT MUTUEL ASSET MANAGEMENT Isabelle Delattre, Directrice pôle Finance Responsable
  • DELAY PARTNERS Olivier Laffitte, Avocat Associé
  • ECOFI Cesare Vitali, Responsable ISR
  • EGAMO Jérôme Tendeau, Directeur de la Recherche Economique et Durable
  • ERAFP Laurent Galzy, CEO FONDS DE RESERVE POUR LES RETRAITES Salwa Boussoukaya-Nasr, Directrice Financière
  • GROUPAMA ASSET MANAGEMENT Aurélie de Barochez, Responsable de l’intégration ESG
  • GROUPE LA FRANÇAISE Laurent Jacquier-Laforge, Global Head of Sustainable Investing HOTTINGUER
  • BANQUE PRIVEE Gary Herrmann, Président Directeur Général Lise Moret, Directrice Finance Durable et Investissement à Impact IRCANTEC Christophe Lacobbi, Président
  • LA BANQUE POSTALE ASSET MANAGEMENT Emmanuelle Mourey, Présidente
  • LA FINANCIERE DE L’ECHIQUIER Olivier de Berranger, Directeur de la gestion MAIF Carole Zaccheo, Directrice des Investissements et des Placements MANDARINE GESTION Joyce Stevenson, Analyste ESG
  • MEESCHAERT AMILTON ASSET MANAGEMENT Aurélie Baudhuin, Directrice Générale Déléguée et Directrice de la Recherche ISR
  • MIROVA Mathilde Dufour, Head of Sustainability Research
  • ODDO BHF ASSET MANAGEMENT Valentin Pernet, Head of ESG research
  • OFI ASSET MANAGEMENT Éric Bertrand, Directeur Général Délégué en charge de gestion
  • OSTRUM ASSET MANAGEMENT Nathalie Pistre, Directrice Recherche et ISR PHITRUST Olivier de Guerre, Président PREFON Philippe Sebag, Président
  • PROXINVEST Loïc Dessaint, Chief Governance Officer SANSO IS David Kalfon, Président
  • SYCOMORE ASSET MANAGEMENT Emeric Preaubert, Président
  • TRUSTEAM FINANCE Claire Berthier, Deputy CEO
  • UBP ASSET MANAGEMENT Karine Jesiolowski, Head Responsible Investment