Immobilier vert : Natixis rassemble ses armes pour la lutte pour le climat

Élue « Banque d’investissement la plus innovante sur le climat et le développement durable »*, Natixis est montée en première ligne au MIPIM pour accompagner les professionnels de l’immobilier dans la transition énergétique.

Tout le monde le dit : pour le climat, il y a urgence à mettre en place une véritable révolution des modes de vie. Dans cette lutte que l’humanité doit mener pour aider la planète à respirer mieux et à éviter de dépasser le seuil fatidique des 2°C de hausse des températures défini par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), chaque effort compte. Dans les transports, les énergies, les modes d’alimentation et de consommation individuelles, et bien sûr, dans le secteur du bâtiment et de l’immobilier. À elles seules, ces deux activités représentent 40 % des émissions des gaz à effet de serre sur la planète. À l’occasion du Marché international des professionnels de l’immobilier (MIPIM) qui s’est tenu à Cannes, Ban Ki-moon, ancien secrétaire général des Nations Unies et invité d’honneur de l’édition 2019, le rappelait : « Dans le combat contre le réchauffement climatique, il vous revient de montrer l’exemple dans la réduction de gaz à effets de serre que vous pouvez mettre en œuvre dans votre industrie et dans vos réalisations. De vous assurer que chacune de vos constructions réponde à des critères de durabilité, et que les conséquences pour le climat imprègnent chacune de vos décisions ! Tant que nous continuerons à avancer de manière responsable et sensée, il n’y a absolument aucune limite à ce que nous pouvons accomplir. »

La question n’est pas de ne plus construire, mais de mieux construire

En effet, la question n’est pas de ne plus construire, mais de mieux construire, et aussi de mieux rénover l’existant afin que cesse ce divorce terrible entre ville et nature. Par une troublante coïncidence de dates, la Marche du siècle, qui a réuni plus de 350 000 manifestants en France le 16 mars dernier, scandait les mêmes objectifs. « On a besoin d’un changement radical de société. Huit Français sur dix demandent qu’on taxe beaucoup plus lourdement les entreprises les plus polluantes, soulignait Cyril Dion, militant écologiste, réalisateur du documentaire Demain. La mobilisation des jeunes, c’est du jamais vu. Il doit y avoir un avant et un après. »

Certes, les acteurs de l’immobilier travaillent depuis longtemps déjà sur cette question. Grâce à l’évolution des réglementations thermiques qui se sont succédé depuis 1974, un bâtiment construit selon la réglementation actuelle consomme 9 fois moins d’énergie et émet 3 fois moins de gaz à effets de serre que par le passé. Mais l’amélioration de l’existant se fait beaucoup plus lentement, car le parc ne se renouvelle qu’au rythme de 1 % par an, essentiellement grâce à des aides financières incitatives pour les particuliers. Les passoires thermiques sont encore légion. Il faut passer à la vitesse supérieure. « Nous sommes convaincus que les institutions financières ont une responsabilité majeure dans la transition vers une économie sobre en carbone, et Natixis entend apporter une contribution forte, concrète, pragmatique et innovante, affirme Louis Douady, directeur de la RSE (Responsabilité sociale et environnementale) de NatixisC’est dans cet esprit que nous avons inscrit la RSE, dans tous ses aspects, comme un levier majeur de notre stratégie d’entreprise. »

Une structure pilote pour accompagner la transition écologique

Natixis s’est ainsi concrètement engagée dans cette transition en créant le premier « Green & Sustainable Hub ». « Cette structure pilote concrétise notre volonté de favoriser l’innovation et d’accompagner nos clients dans leurs transitions écologique et sociale, note Orith Azoulay, responsable mondiale de la finance Green & Sustainable à la Banque de Grande Clientèle de Natixis. Ses initiatives ont notamment valu à Natixis d’être élue en 2018 Banque d’investissement la plus innovante sur le climat et le développement durable par The Banker*. « Notre hub témoigne de notre engagement contre le réchauffement climatique et en faveur de la transition énergétique. Il confirme aussi l’ambition de Natixis de devenir un acteur de référence de la finance verte et responsable. Ses équipes sont garantes de la promotion de nos solutions vertes et responsables. »
Les défis sont multiples, depuis les grands projets comme le nouveau terminal Jewel de l’aéroport Changi à Singapour, qui invite ses visiteurs à découvrir sur dix niveaux, dont cinq souterrains, un jardin de 14 000 m2 et sa cascade de 40 mètres de haut, jusqu’aux rénovations, tout aussi importantes. Ces dernières sont poussées par l’évolution réglementaire qui bouleverse les modèles économiques et contraint les entreprises à intégrer le développement durable dans leurs coûts et la gestion des risques (couverture, gestion des ressources, actifs échoués, coûts énergétiques).

Au cœur des préoccupations des professionnels

Au MIPIM, ces préoccupations étaient au cœur de nombreuses discussions. « Avec 20 milliards d’euros d’encours de dettes de green bonds sur un marché mondial de 500 milliards d’euros d’encours, le Green Business reste un marché de niche par rapport au marché obligataire global, mais il est loin d’être anecdotique et il double de taille chaque année », relèvent Serge Demirdjian et Thomas Garnier. Dans ce lieu de rencontre des professionnels qu’est le MIPIM, beaucoup d’acteurs ont pris conscience de l’empreinte environnementale globale du secteur et des défis climatiques qu’ils ont à relever. Chaque jour, de nouveaux intervenants intègrent ces problématiques. Le cadre réglementaire, qui évolue tous les cinq ans, influence les plus petits. Certains prennent des longueurs d’avance, à l’image d’Icamap et Ivanhoé Cambridge qui viennent de lancer un nouveau fonds pour développer des bureaux bas carbone dans la Métropole du Grand Paris. « Ce n’était pas aussi compliqué de transformer un crédit vert à leur intention, car la demande venait d’eux. Ils veulent être parmi les précurseurs sur ce secteur », concluent les experts.

Chiffres clés
  • Gaz à effet de serre émis par le secteur du bâtiment en 1990 (en millions de tonnes équivalent CO2) : 90MteqCO2. Objectif en 2030 : – 44 %, 50MteqCO2.
  • Consommations énergétiques (en millions de tonnes équivalent pétrole) du secteur du bâtiment en 2012 : 68Mtep. Objectif en 2030 : – 24 %.

« Mille arbres » incarne le futur vert de Paris


Lauréat du MIPIM Award 2019 du Meilleur Projet Futur, le projet « Mille Arbres » réinvente la relation entre ville et nature, porte Maillot à Paris.

Imaginez une petite ville avec ses bureaux, ses logements, un hôtel de 244 chambres, un restaurant panoramique, deux crèches, une plaine de jeux pour enfants et une gare routière, le tout baignant dans l’humus bienfaisant d’une forêt de mille arbres…

Le projet fou et visionnaire du promoteur OGIC en partenariat avec les architectes Sou Fuilimo, Manal Rachdi et la Compagnie de Phalsbourg, vient de remporter le prix Best Futura Project des Mipim Awards 2019 et cela n’a rien de surprenant. Il avait déjà été distingué parmi les 420 dossiers candidats au concours « Réinventer Paris ».

En ces temps où il faut rapidement tirer les leçons des erreurs passées, cette « ville verticale plantée d’un millier d’arbres d’essences différentes » est à la fois un défi technique, structurel et environnemental, et un signal positif et audacieux envoyé par la capitale française au reste du monde. » Jetée en travers du périphérique parisien, à la porte Maillot, elle se veut un pont entre la ville et sa banlieue, tout autant qu’entre nature et architecture. « Il s’agit d’incarner une nouvelle urbanité, responsable et humaine », explique Emmanuel Launiau, président du Directoire d’Ogic. Par sa forme exceptionnelle en pyramide inversée, « Mille Arbres » aura une emprise minimale au sol tout en offrant le maximum d’espaces publics avec ses mille arbres à la fois écosystème pour ses occupants et ligne d’horizon verdoyante pour les citadins. Le permis de construire est en cours de finalisation. Un espoir et une bouffée d’oxygène promis pour 2022… autrement dit, demain.

*Source : The Banker Investment Banking Awards 2018