Paris, le 12 Avril 2023, un texte met en garde contre une crise financière imminente qui menace de frapper l’économie mondiale, probablement cet été 2023, à moins qu’il y ait une action rapide pour y remédier. La situation est particulièrement préoccupante aux États-Unis, où la dette publique représente 120% du PIB, sans compter les garanties offertes aux systèmes de retraite des agents fédéraux ou les dépenses nécessaires pour faire face aux catastrophes climatiques futures. Depuis mi-janvier 2023, le Trésor américain a atteint la limite légale de ce qu’il peut emprunter, ce qui signifie que les salaires des fonctionnaires et de l’armée ne sont plus payés qu’avec des mesures temporaires qui ne peuvent pas être prolongées au-delà de début juillet 2023. Les républicains de la Chambre des représentants proposent des coupes budgétaires “dévastatrices” pour la sécurité nationale, tandis que le projet des démocrates, visant à réduire le déficit en dix ans par une hausse massive des impôts des plus riches, est peu susceptible d’être adopté par le Congrès. En outre, la dette privée aux États-Unis atteint 16 900 milliards de dollars, ce qui représente une augmentation de 2 750 milliards de dollars par rapport à la période d’avant la crise du Covid-19. La dette immobilière atteint 44% du revenu disponible des ménages américains, ce qui est supérieur au niveau record de 2007 qui avait déclenché la crise financière précédente. Les Américains les plus pauvres continuent d’emprunter avec des garanties insuffisantes, ce qui est insoutenable et entraîne déjà un taux de défaut de 13%. Enfin, la situation politique aux États-Unis est très instable, certains évoquant même une possible crise constitutionnelle.
Crise financière
Le reste du monde souffrirait également considérablement d’une telle crise, l’Europe et la Chine risquant de tomber en récession, perdant des marchés d’exportation sans que la demande intérieure ne puisse compenser. Seule la Russie pourrait en bénéficier, et elle pourrait contribuer à cette crise par des cyberattaques, comme cela s’est déjà produit avec les banques californiennes il y a quelques semaines.
Une immense crise financière menace
Le texte conclut qu’il est peu probable que la croissance économique actuelle puisse suffire à éponger la dette, et que les risques financiers systémiques qui minent l’économie américaine doivent être traités d’urgence.
Alors pour ne pas déformer le moindre mot,
voici l’article original :
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Une immense crise financière menace. A moins d’agir vite, elle frappera, probablement au cours de l’été 2023. Et si, par procrastination générale, elle est reportée, elle n’en sera, plus tard, que plus sévère. Nous avons encore tout pour la dominer vraiment, à condition de comprendre que c’est tout notre modèle de développement qui est en cause.
La situation mondiale ne tient aujourd’hui que par la force du dollar, lui-même légitimé par la puissance économique, militaire et politique des Etats-Unis, qui restent le premier refuge des capitaux du monde. Or ils sont aujourd’hui menacés par une très grave crise budgétaire, financière, climatique et politique :
La dette publique américaine atteint 120% du PIB, sans tenir compte des garanties données par l’administration fédérale aux divers systèmes de retraites des agents fédéraux ni du financement nécessaire des futures catastrophes climatiques. Or, depuis la mi-janvier 2023 le Trésor américain a atteint la limite de ce qu’il a le droit d’emprunter ($31.4Tr) ; les salaires des fonctionnaires et de l’armée ne sont plus payés que par des expédients (que la Secrétaire au Trésor dit ne pas pouvoir prolonger au-delà de début juillet 2023). Les Républicains, qui contrôlent la Chambre des représentants, se préparent à proposer ce que la Maison Blanche dénonce déjà comme des « coupes dévastatrices qui affaibliraient la sécurité nationale tout en accablant les familles de travailleurs et de la classe moyenne ». Et le projet des Démocrates, qui vise à une réduction du déficit en 10 ans, par une hausse massive des impôts des plus riches, n’a pas plus de chance d’être adopté par le Congrès. Les Américains pourraient une fois de plus s’en tirer par une nouvelle hausse du plafond de la dette, dont personne ne veut. Et qui ne résoudrait rien.
La dette privée n’est pas dans un meilleur état : elle atteint 16 900 milliards de dollars soit 2 750 milliards de plus qu’avant la crise du Covid-19 ; soit 58 000 dollars par adulte américain ; ou encore 89% du revenu disponible des ménages américains. Une bonne partie ne finance que des dépenses de consommation et l’achat de logements ; en particulier, la dette immobilière atteint 44% du revenu disponible des ménages américains, soit le plus haut niveau historique, supérieur à celui de 2007, quand elle a déclenché la crise précédente. Et les Américains les plus pauvres continuent d’emprunter, avec la garantie de la Federal Housing Administration, pour acheter des logements avec un apport personnel limité à 5% mais des mensualités pouvant aller jusqu’à 50% de leurs revenus ! Système intenable. 13% de ces emprunts sont déjà en défaut et ce ratio augmente tous les jours ; de plus, la remontée des taux va augmenter la pression sur ces emprunteurs pauvres, trompés par les préteurs. A cela s’ajoute encore l’endettement des promoteurs immobiliers, qui atteint, lui aussi, des niveaux inédits ; 1 500 milliards d’emprunts d’immobilier commercial doivent être remboursés ou refinancés avant la fin de 2025, à des taux très supérieurs aux taux des emprunts en cours. Tout cela avec des banques très fragilisées par ce qui s’est passé récemment et qui ne pourront pas participer à ces refinancements.
A cela s’ajoute un climat révolutionnaire, où plus personne n’exclut une crise constitutionnelle, pouvant même conduire, selon certains, à la sécession de certains Etats.
Le reste du monde souffrirait terriblement d’une telle crise ; l’Europe, elle-même terriblement endettée, plongerait dans une récession, perdant des marchés d’exportation sans que sa demande intérieure ne puisse prendre le relais. De même pour la Chine. Seule la Russie, qui n’a plus rien à perdre, aurait à y gagner ; et elle va sans doute y contribuer par des cyberattaques, comme elle l’a sans doute fait il y a un mois quand les banques californiennes ont été attaquées.
On ne peut pas penser que la croissance actuelle suffira à avaler cette dette, comme ce fut le cas en 1950 : le rapport du FMI, pour son Assemblée annuelle de cette semaine, est sur ce point lucide, même s’il est incroyablement discret sur les risques financiers systémiques qui rongent l’économie de son principal actionnaire, américain.
Quelques trop rares experts murmurent maintenant qu’une grande crise financière se déclenchera, comme beaucoup d’autres avant elle, dans la deuxième quinzaine d’un mois d’août : comme en 1857, en 1971, en 1982 et en 1993. Mais de quelle année ? Peut-être août 2023.
Comment l’éviter ?
Il y a à cela quatre solutions : des économies radicales, dans le même mode de développement, (qui ne feront que créer de la misère et de la violence) ; une relance budgétaire et monétaire (qui ne fera que reporter l’échéance) ; la guerre (qui conduira au pire, avant peut-être d’ouvrir des opportunités pour les très rares survivants). Et enfin une réorientation radicale de l’économie mondiale vers un mode de développement nouveau, avec un tout autre rapport à la propriété des biens de consommation et du logement, réduisant à la fois l’endettement et l’empreinte climatique.
Naturellement, rien n’est préparé pour le mettre en œuvre ; et, si on le fait peut-être un jour, ce ne sera vraisemblablement pas à la place de la catastrophe, encore parfaitement évitable, mais après qu’elle aura eu lieu.
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En conclusion
Attali, l’homme qui murmure à l’oreille des présidents; Le prophète ; Le très mondialiste Jacques Attali …
d’où lui viendrait cette inspiration ?
à croiser, très certainement, avec une Rocky Recovery
Extrait de Jacques Attali
A propose de :
Jacques Attali est né le 1er novembre 1943.
Polytechnicien, énarque et conseiller spécial du président de la République François Mitterrand pendant dix ans, il est le fondateur de 4 institutions internationales : Action contre la faim, EUREKA, BERD et Positive Planet.
La fondation Positive Planet (et les autres entités de l’ensemble Positive Planet) promeuvent l’économie positive et soutiennent depuis 22 ans la création d’entreprises positives dans les quartiers en France, en Afrique et au Moyen-Orient. Elle a apporté son appui à plus de 11 millions de micro-entrepreneurs.
Jacques Attali a rédigé plus de 1000 éditoriaux dans le magazine L’Express et est l’auteur de plus 80 livres vendus à 9 millions d’exemplaires et traduits en 22 langues.
Il est aujourd’hui éditorialiste pour le journal les Echos.
Il a également dirigé plusieurs orchestres à travers le monde (Paris, Grenoble, Londres, Jerusalem, Shanghai, Astana, Montreal, Lausanne, Bruxelles, Helsinki, etc.).