La Chine lance une batterie nucléaire qui tient un siècle

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La Chine dévoile une batterie nucléaire miniature capable de fonctionner jusqu’à 100 ans sans recharge. Déjà en production, cette innovation positionne le pays en tête d’une nouvelle course technologique. États-Unis, Europe et Corée du Sud tentent de rattraper leur retard, alors que démarre une nouvelle ère de l’énergie autonome.

Une avancée technologique majeure venue de Chine

En janvier 2024, l’entreprise chinoise Betavolt a révélé la BV100, une batterie nucléaire miniature fonctionnant au Nickel-63. À peine plus grande qu’une pièce de monnaie, elle promet jusqu’à 50 ans d’autonomie sans recharge.

Et ce n’est pas un simple concept. La production est déjà en cours, avec des applications envisagées dans le secteur médical, l’aéronautique et même les objets connectés grand public, comme les smartphones.

Une nouvelle batterie capable de tenir… un siècle

L’Université normale du Nord-Ouest a récemment annoncé un autre modèle de batterie utilisant du carbone-14, un isotope encore plus rare, mais dont la durée de vie pourrait atteindre 100 ans.

Pour sécuriser son accès à cette ressource stratégique, la Chine a anticipé : elle a mis en place un réacteur commercial dédié à l’extraction du carbone-14. Cette stratégie n’est pas sans rappeler celle adoptée pour le solaire, où le pays maîtrise désormais toute la chaîne de valeur.

Une stratégie industrielle bien rodée

Avec ces innovations, la Chine confirme sa volonté de dominer le marché des batteries du futur. En contrôlant la technologie et les matières premières, elle crée un écosystème fermé et compétitif, difficile à concurrencer.

Comme pour les panneaux solaires, le pays semble vouloir prendre une position de leader mondial, en misant sur l’efficacité à long terme et une production industrielle rapide.

Les autres puissances cherchent à rattraper le retard

Face à cette percée, les États-Unis tentent de relancer leur avance historique. Dans les années 1950, ils avaient pourtant mis au point les premières batteries nucléaires. Mais les craintes liées au nucléaire avaient rapidement mis fin aux recherches.

Aujourd’hui, la société américaine City Labs travaille sur une batterie au tritium, conçue pour durer 20 ans, notamment pour des usages médicaux comme les stimulateurs cardiaques. Le projet bénéficie d’un soutien public.

L’Europe et l’Asie en mouvement

L’Europe aussi se mobilise. L’entreprise britannique Arkenlight développe une batterie nucléaire à partir de déchets radioactifs, ouvrant la voie à une double valorisation : énergétique et environnementale.

Aux États-Unis, Kronos Advanced Technologies s’est alliée au Yasheng Group pour relancer la R&D sur ce type de batteries. En parallèle, la Corée du Sud et plusieurs pays européens s’intéressent de près à cette technologie, qui pourrait jouer un rôle central dans la transition énergétique et l’essor des objets connectés autonomes.

Vers une nouvelle ère de l’énergie autonome

Si la Chine garde une longueur d’avance, les efforts internationaux montrent un intérêt croissant pour cette technologie de rupture. Les batteries nucléaires pourraient bien changer durablement notre rapport à l’énergie, en éliminant le besoin de recharge fréquente et en réduisant la dépendance aux infrastructures lourdes.

Une chose est sûre : l’ère des batteries longue durée est en marche, et la course à l’innovation ne fait que commencer.

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