La plupart des ETF durables incluent des énergies fossiles

Industrie lourde
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L’ONG Reclaim Finance révèle que 70% des 430 ETF “durables” en Europe soutiennent en réalité les énergies fossiles. Parmi les principaux gestionnaires d’actifs concernés figurent Amundi, BlackRock et DWS. Malgré leur popularité croissante, les fonds durables vendus en Europe se concentrent majoritairement sur les ETF. Reclaim Finance demande des sanctions contre ces pratiques trompeuses.

Greenwashing : la majorité des ETF prétendument durables exposés aux énergies fossiles, selon Reclaim Finance


L’ONG Reclaim Finance dénonce le greenwashing des sociétés de gestion. Sur 430 ETF prétendument “durables” en Europe, 70% sont en réalité investis dans des entreprises liées au charbon, au pétrole ou au gaz. Parmi les cinq plus grands gestionnaires de fonds passifs européens examinés, Amundi, BlackRock, DWS, Legal & General Investment Management et UBS AM sont tous concernés par ces accusations. Alors que les ETF représentent désormais plus de 13.290 milliards d’euros d’encours mondiaux, dépassant les fonds gérés de manière active, les fonds durables vendus en Europe sont majoritairement des ETF.

Lara Cuvelier de Reclaim Finance souligne que malgré les demandes d’indices “propres” pour de nouveaux ETF durables, les sociétés ne s’engagent pas suffisamment pour les produits existants, qui détiennent la majorité des actifs sous gestion.

Greenwashing des ETF durables : l’ONG appelle à des sanctions et pointe l’incohérence des gestionnaires d’actifs

L’ONG exhorte les régulateurs à sévir contre le greenwashing et à interdire l’utilisation des termes “durables” par les gestionnaires d’actifs pour des fonds soutenant les énergies fossiles. Elle souligne l’importance de la vigilance sur des mots-clés comme ESG, durable, climat, environnement, Paris aligned, low carbon, Green, Clean, energy transition, entre autres, ainsi que sur la communication des entreprises prétendant avoir des politiques d’investissement durables et adhérant à des coalitions climatiques.

Il est également noté que plusieurs grands gestionnaires d’actifs américains, dont JP Morgan AM, State Street et Invesco, ont récemment quitté l’initiative Climate Action 100+, visant à améliorer les pratiques des grands émetteurs de gaz à effet de serre. BlackRock a également transféré son adhésion de sa division américaine à BlackRock International, probablement sous l’effet de pressions politiques américaines critiquant l’ESG pour son impact sur la performance des fonds.

Concernant les coalitions, l’initiative NZAM se base uniquement sur des déclarations sans contraintes réelles, tandis que Climate Action 100+ n’a pas eu un impact significatif sur les actions climatiques des entreprises. L’adhésion de nombreux gestionnaires d’actifs à ces coalitions serait-elle principalement symbolique ?

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