Le cadre réglementaire de l’UE pour la finance durable est en passe de transformer le marché de l’investissement durable. Il favorise l’innovation, l’arrivée sur le marché de nouvelles entreprises et une plus grande transparence. L’impact de la réglementation se fera sentir bien au-delà des frontières de l’Europe
Selon NN Investment Partners (NN IP), les régulations novatrices de l’Union Européenne sur la finance durable sont en train de remodeler le marché de l’investissement durable, en favorisant l’arrivée sur le marché de nouvelles entreprises, en encourageant une plus grande transparence et en fixant un benchmark pour le reste du monde. L’UE a été le premier acteur mondial à réagir au changement climatique et à la dégradation de l’environnement, notamment en fixant un objectif de neutralité carbone d’ici 2050 et en amorçant le découplage de la croissance économique et de l’utilisation des ressources naturelles .
La nécessité d’accélérer l’essor de la finance durable devient toujours plus pressante. Selon la Commission européenne, 180 milliards d’euros supplémentaires par an seront nécessaires pour mettre l’Europe sur la voie de la stabilité environnementale et socio-économique d’ici 2030.
Adrie Heinsbroek, Chief Sustainability Officer de NN Investment Partners, commente : « Le nouveau cadre réglementaire européen pour la finance durable contribuera à stimuler la transition vers une économie plus inclusive et neutre sur le plan climatique. Il est conçu pour renforcer la transparence du marché et pour canaliser les investissements vers les entreprises qui œuvrent à la résolution des problèmes les plus urgents. Pour les investisseurs, ce cadre réglementaire ouvre la porte à une multitude d’opportunités de rendements attractifs, tout en contribuant à mener le changement. »
Encourager la transparence des données
Le plan d’action de la Commission européenne comprend le règlement sur la divulgation des données relatives à la finance durable (SFDR), qui oblige les gestionnaires d’actifs et les conseillers financiers à informer les investisseurs sur la manière dont ils intègrent les risques et les opportunités liés à la durabilité dans leurs décisions et leurs recommandations d’investissement. L’UE renforce également les normes de déclaration pour les sociétés non financières dans le cadre de la directive sur le reporting des entreprises en matière de durabilité.
En exigeant des entreprises qu’elles produisent et déclarent un grand nombre de données sur le développement durable, les investisseurs peuvent orienter les capitaux vers les entreprises et les projets qui sont les plus à même de prospérer dans un contexte de transition vers une économie plus verte et plus équitable. Dans ce cadre, la taxonomie européenne – un système de classification écologique – devrait apporter une contribution substantielle aux objectifs climatiques et environnementaux de l’UE.
Un large éventail de choix
Au-delà de la masse de données qu’il produira, le cadre européen donnera naissance à de nouveaux produits et à de nouvelles opportunités d’investissement dans de nombreuses classes d’actifs, car les entreprises ne se contenteront pas de réduire leur empreinte écologique, mais s’attaqueront à bon nombre de nos problèmes les plus urgents en développent des solutions innovantes dans des secteurs allant du recyclage à la purification de l’eau, en passant par les infrastructures énergétiques et la capture du carbone. Outre le changement climatique, l’importance croissante accordée par les régulateurs et les investisseurs aux questions sociales contribuera également à stimuler la recherche de solutions dans des domaines tels que la santé et l’éducation.
Pour les investisseurs, cela se traduira par un plus large éventail d’actions cotées alignées sur la taxonomie de l’UE. Du côté des obligations, les entreprises vont intensifier l’émission d’obligations vertes qui répondront aux nouvelles normes de l’UE et permettront aux investisseurs de cibler des projets spécifiques. Les investisseurs sont également susceptibles de jouer un rôle plus important dans la finance alternative, en fournissant un financement crucial aux entreprises et aux projets qui dépendent traditionnellement des banques.
Donner l’exemple
L’impact du cadre réglementaire européen se fera sentir bien au-delà de l’Europe. Selon M. Heinsbroek, « “L’effet Bruxelles” a convaincu des pays du monde entier de commencer à adopter des règles similaires à celles de l’UE, les considérant comme de références internationales. Dans les marchés émergents, où se trouvent bon nombre des pays les plus vulnérables à la menace du changement climatique, cela signifie que les investissements européens pourront circuler plus librement et que les investisseurs européens pourront obtenir de meilleurs résultats en matière de durabilité. »
Certains pays, comme la Corée du Sud [3], ont déjà mis en place des réglementations pour stimuler la durabilité. Mais dans toute la région, les régulateurs et les entreprises étudient comment ils pourraient adapter et mettre en œuvre, au moins partiellement, les règles de l’UE. De nombreuses entreprises asiatiques sont désireuses de se conformer au cadre de durabilité de l’UE, car cela les aidera à attirer les investissements et à améliorer leurs performances.
Adrie Heinsbroek poursuit : « Il faudra du temps pour que cette réglementation ait un impact réel sur le marché de l’investissement durable. Si une grande partie de la législation primaire est déjà en place, les règles plus détaillées, connues sous le nom de législation de niveau 2, nécessaires à la mise en œuvre pratique du cadre, sont encore en cours d’élaboration. Néanmoins, les perspectives d’investissement durable sont claires. Les investisseurs qui positionnent leurs portefeuilles de manière à bénéficier des changements à venir ont toutes les chances de récolter des rendements attrayants à long terme, et d’avoir un impact inégalé dans l’effort collectif en faveur de la construction d’un avenir durable. »