La Santé, Quatrième Pilier du Développement Durable

« Les chercheurs sont les instruments d’une loi de paix, de travail, de salut, qui ne songe qu’à délivrer l’homme des fléaux qui l’assiègent. Ils s’efforcent, en obéissant à cette loi d’humanité, de reculer les frontières de la vie. »

Louis PASTEUR

Inauguration de l’Institut, le 14 novembre 1888

La santé est aujourd’hui considérée comme le quatrième pilier du développement durable.

Le vieillissement constitue l’un des défis majeurs posés à notre système de santé. Cette évidence, connue et véhiculée par tous, n’a pour autant pas de réponse simple, en partie par défaut de données scientifiques et épidémiologiques, en partie par défaut de réflexion théorique sur le vieillissement. Rarement concept aussi important n’aura fait l’objet de si peu de travaux ou de consensus professionnel sur sa définition, ses mécanismes et ses conséquences. Que la vieillesse soit l’ultime phase du cycle de vie avant la mort par maladie n’y est pas étranger ; que le grand âge soit avant tout une construction sociale, par la juxtaposition de « politiques » de la vieillesse, non plus.

Les chiffres sont sans appel, et devraient mobiliser politiques et acteurs économiques. L’urgence est aussi forte que les enjeux de réchauffement climatique, qui monopolisent les attentions.

En France, dans notre société, les personnes âgées de 60 ans ou plus sont aujourd’hui au nombre de 15 millions, dont 1.4 millions de plus de 85 ans. En 2030, elles seront 20 millions.  La France devrait compter 24 millions de personnes âgées de plus de 65 ans et 5 millions de plus de 85 ans en 2060. A noter que 83 ans est l’âge moyen d’entrée en perte d’autonomie.
Il faut adosser ces chiffres à la baisse inexorable des retraites, dans le système français à 95% par répartition : nous avons actuellement 2,5 actifs pour 1 et en 2030, ce sera 1,5 pour 1. Pour mémoire, la pension moyenne des français est de 1 306 euros ! La maison brûle !!! car, parmi les grands défis soulevés par la question du grand âge figure, notamment, celui du financement. 

Un senior naît toutes les 37 secondes. Un junior toutes les 47 secondes.

Il y a urgence à adapter notre société au vieillissement. Le monde de l’assurance et de la protection sociale milite pour des actions de prévention santé, une adaptation massive des logements, un renforcement majeur de la qualité des services de proximité et du parcours de santé des personnes qui avancent en âge, en s’appuyant notamment sur les technologies.

Ont été recensées dans cet article quelques initiatives du monde institutionnel pour trouver des solutions. L’effort de chacun contribue à une démarche globale, aider au mieux vivre et au bien vieillir, et utiliser les avancées technologiques et scientifiques au service de l’homme. Ces exemples s’annoncent comme précurseurs d’une prise de conscience plus large de l’ampleur des enjeux et des perspectives économiques et sociétales.

Le Groupe MACSF, pour mieux s’inscrire dans les évolutions du monde de la santé, a créé la Fondation MACSF, qui accompagne les projets des professionnels de santé, dans le domaine de l’innovation, de la solidarité et de la formation en santé. Après avoir contribué au débat sur la relation de communication patient – soignant, en tant qu’acteur national de premier plan pendant près de 15 ans, elle se renouvelle et se concentre sur des actions de soutien dans 3 domaines :
l’innovation : la Fondation accompagne et stimule l’innovation dans les pratiques et l’organisation des professionnels de santé ;
 – la formation : la Fondation MACSF contribue à l’amélioration des pratiques des soignants par la formation ;
 – la solidarité, : la Fondation est présente aux côtés des professionnels de santé qui s’impliquent dans des actions de soins humanitaires.

Avec pour signature « booster de vocation », la Fondation MACSF porte le volet Santé de la démarche ESG du Groupe, en accompagnant les cotisants et clients.

Les enjeux et les ressources nécessaires sont tels que les investisseurs institutionnels ont rapidement compris la nécessité de mutualiser les moyens.
Au 1er janvier 2017, 54 établissements composaient le parc médico-social et sanitaire de l’AGIRC-ARRCO en gestion maîtrisée par les institutions de retraite complémentaire, parmi lesquels 45 dédiés à l’accueil des personnes âgées en perte d’autonomie et 5 à dominante sanitaire gériatrique. Pour améliorer l’accompagnement des personnes accueillies, l’AGIRC-ARRCO a revu durant l’année 2017 le pilotage du parc. Le 21 décembre, à l’issue d’une réflexion stratégique entamée dès 2015 et d’un long travail préparatoire, une société civile immobilière a été créée, regroupant les établissements dont les groupes AG2R La Mondiale, Apicil, B2V, Humanis, Klesia et Malakoff Médéric sont propriétaires. En 2018, le groupe de protection sociale Pro BTP mettra en place une structure similaire avec les établissements dont il assume le pilotage. Ainsi, ces deux sociétés civiles immobilières se substitueront aux 52 sociétés existantes. Cette transformation doit permettre aux régimes et aux institutions de mieux piloter et gérer le patrimoine du parc. Elle favorise le partage d’une vision commune en termes d’activités. Grâce au regroupement des moyens financiers et techniques pour l’exploitation, elle facilite aussi l’amélioration de la performance. Les régimes pourront en outre s’appuyer sur ce pilotage mutualisé pour moderniser le parc existant et gagner en visibilité comme acteurs reconnus du secteur médico-social.
En matière de gestion d’actifs, le succès des fonds thématiques liés à la santé montre que les investisseurs institutionnels sont attentifs. Ils se positionnent à la fois sur l’immobilier, via cliniques, EPHAD, résidences seniors, et sur des produits en actions spécialisés. A noter que ces derniers sont souvent le fait de petites structures de gestion.

On peut citer deux exemples assez caractéristiques.

Le fonds Trecento Santé est un véhicule UCITS qui investit en actions de sociétés internationales exposées au secteur de la santé (notamment pharmacie, biotechnologies, diagnostic et technologie médicale, gestion des hôpitaux et centres de soins). La sélection des valeurs mêle experts santé et analyse fondamentale, et le fonds a reçu le soutien des professionnels de santé.

Sur le segment du private equity, Kurma Partners est une société de gestion basée à Paris, spécialiste du financement de l’innovation en Santé et en Biotechnologies, de la pré-création au capital-développement. Kurma Partners est l’un des principaux acteurs du financement d’innovations thérapeutiques et médicales en Europe, notamment via les liens qu’elle a tissés avec de nombreux instituts de recherche et hôpitaux prestigieux. Kurma Biofund I se consacre aux sciences de la vie, Biofund II fait un focus sur les maladies rares. Kurma Diagnostic est un fonds d’accélération dédié au diagnostic médical (diagnostic in vitro, imagerie, e-health…).

Les encours des produits spécialisés sont encore faibles. On peut néanmoins penser que le déploiement d’un label spécifique, contributeur d’une démarche ESG, accélérera l’intérêt des investisseurs, institutionnels comme gestions privées