La forte volatilité sur les marchés boursiers et l’optimisme retrouvé des investisseurs quant à la reprise économique ont permis aux stratégies d’investissement alternatives d’afficher de très solides performances au premier trimestre 2021. Dans un tel contexte, les perspectives semblent prometteuses pour les hedge funds et devraient susciter un regain d’appétit des investisseurs pour cette classe d’actifs. De Fredrik Langenskiöld, Spécialiste senior de l’investissement en actifs alternatifs à l’Union Bancaire Privée (UBP).
L’année 2021 s’annonce sous de bons auspices pour les marchés financiers. Le premier trimestre s’est en effet achevé sur une note très positive pour un large éventail d’actifs risqués. Portés par les politiques monétaires accommodantes des banques centrales, les marchés actions ont ainsi maintenu leur forte dynamique et poursuivi leur tendance haussière. A cet égard, les actions «value» et les petites capitalisations ont tout particulièrement surperformé le marché. En parallèle, les matières premières ont continué à se redresser, bénéficiant du regain de vigueur de l’économie mondiale. Un seul bémol est toutefois à noter dans cette embellie générale : les craintes d’un retour de l’inflation, nées de l’importance du plan de relance américain dévoilé par Joe Biden, ont fortement pénalisé les marchés obligataires, tant dans les pays développés que dans les pays émergents.
Quoi qu’il en soit, les vents demeurent bel et bien favorables sur les marchés. L’accélération de la vaccination, combinée aux mesures de relance économique mises en œuvre par les principaux gouvernements à l’échelle mondiale, en particulier aux Etats-Unis, a nourri l’optimisme des investisseurs sur les perspectives de croissance globale pour 2021. Par ailleurs, le retour en force des investisseurs et des épargnants particuliers sur les marchés actions a largement contribué à ces niveaux records d’activité boursière. Plus jeunes, ces investisseurs particuliers ont une propension plus importante à spéculer sur les valeurs boursières, alimentant ainsi la forte volatilité observée au cours du premier trimestre.
Un contexte porteur pour la gestion alternative
Le regain d’appétit des investisseurs pour les actifs risqués, cumulé à cette volatilité élevée induite par la participation croissante et active des épargnants particuliers, constitue un contexte porteur pour les solutions d’investissement alternatives. De fait, les hedge funds ont réalisé une performance de 6%[1] au cours du premier trimestre, soit la plus forte performance enregistrée au cours d’un premier trimestre depuis 2000.
Si toutes les stratégies alternatives ont affiché de bonnes performances, certaines d’entre elles ont toutefois mieux su tirer leur épingle du jeu. Les stratégies actions «long/short» ont ainsi généré une performance de 7,1% au premier trimestre, bénéficiant de la surperformance des actions «value» sur les marchés boursiers et des belles performances des stratégies axées sur les secteurs de l’énergie et des matériaux. Dans le domaine des actions, les portefeuilles «acheteurs» («long») ont été les principaux moteurs de ces performances positives alors que les portefeuilles «vendeurs» («short») ont davantage souffert.
Les stratégies «Event Driven» ont également connu un premier trimestre particulièrement solide. De fait, elles ont pleinement profité de l’intense activité observée sur le terrain des fusions-acquisitions, avec plus de 12’000 transactions enregistrées sur les trois premiers mois de l’année, dont près de 20% via les nouveaux véhicules SPAC, qui ont poursuivi leur forte croissance entamée en 2020. Du jamais vu sur un seul trimestre depuis 1980 et une situation qui créé de nombreuses opportunités de négociations sur les marchés financiers.
Les perspectives semblent favorables pour la quasi-totalité des stratégies hedge funds
Les perspectives semblent favorables pour la quasi-totalité des stratégies hedge funds ces prochains mois. A cet égard, la stratégie actions «long/short» devrait être portée par les solides publications de résultats et de bénéfices des entreprises à travers le monde, tant pour les secteurs de croissance («growth») que pour ceux ayant connu de sérieuses difficultés en 2020. En conséquence, les stratégies présentant un biais modérément «long» ainsi qu’un équilibre entre les titres «growth» et «value» devront être privilégiées car elles devraient bénéficier de leur exposition au marché boursier.
Les investisseurs pourraient également se positionner sur la stratégie «macro», dont la performance conserve une tendance très positive. Et pour cause : historiquement, cette stratégie enregistre de bons résultats dans les périodes de politique macroéconomique idiosyncratique en réponse aux grands défis économiques. Du fait des politiques monétaires et budgétaires actuelles des grands pays occidentaux, cette stratégie «macro» devrait donc continuer à avoir le vent en poupe.
L’environnement financier et économique semble demeurer propice à la gestion alternative, et les investisseurs en quête de diversification et de rendement pourraient ainsi décider d’accroître leur exposition à ces stratégies au cours des prochains mois.