La transition énergétique, bien que cruciale pour limiter les effets dévastateurs du changement climatique, risque de contribuer à l’inflation mondiale au cours des dix prochaines années. Une étude récente de Carmignac, intitulée Le coût inflationniste de la transition énergétique, souligne que ces efforts pour maintenir la hausse des températures sous la barre de 1,5°C pourraient ajouter 1,6 point de pourcentage à l’inflation annuelle. Toutefois, les conséquences d’un réchauffement climatique incontrôlé seraient bien plus sévères et coûteuses. Cette analyse, réalisée par trois experts de Carmignac, explore les implications économiques de la transition énergétique et ses effets sur la stabilité des prix.
La transition énergétique : une solution nécessaire mais inflationniste
Le changement climatique est intrinsèquement inflationniste, selon l’étude de Carmignac. La hausse des températures et les catastrophes naturelles qui en découlent affectent négativement l’offre de biens et de services, tout en augmentant la demande locale, entraînant ainsi une pression sur les prix. La Banque centrale européenne estime que, sans intervention, le changement climatique pourrait ajouter entre 1 % et 3 % à l’inflation annuelle au cours des dix prochaines années.
Face à cette menace, la transition énergétique s’impose comme une alternative incontournable. Cependant, elle n’est pas exempte de coûts. Carmignac précise que bien que les effets inflationnistes de cette transition soient réels, ils sont plus prévisibles et temporaires par rapport à ceux d’un réchauffement non maîtrisé.
Les effets inflationnistes de la transition énergétique
L’étude met en avant quatre sources principales d’inflation liées à la transition énergétique, surnommées la « tétralogie de l’inflation » :
- Greenflation : l’augmentation des prix des ressources nécessaires aux technologies vertes, comme les métaux utilisés dans les énergies renouvelables.
- Fossilflation : la hausse des prix des énergies fossiles due à la diminution de leur production et à la demande persistante.
- Demandflation : l’augmentation de la demande pour des produits et services verts, créant une pression supplémentaire sur les prix.
- Strandflation : les coûts liés à la gestion des actifs échoués ou dépréciés, notamment dans les industries fossiles.
Ces phénomènes devraient ajouter 1,6 point de pourcentage à l’inflation annuelle sur la prochaine décennie, avant de s’atténuer une fois le pic des investissements atteint. Comme l’indique Bruno Boggiani, CEO de Green Finance, « malgré les défis économiques, la transition énergétique est un passage obligé pour un avenir durable ».
Les défis pour les banques centrales
Les banques centrales seront confrontées à un dilemme complexe : accepter cette inflation transitoire ou intervenir pour contenir les hausses de prix, ce qui pourrait entraîner une déflation dans d’autres secteurs de l’économie. Carmignac souligne que cette inflation, bien que temporaire, posera un véritable défi pour les politiques monétaires visant à maintenir la stabilité des prix à long terme.
Les experts de Carmignac estiment que, même si la transition énergétique entraînera des pressions inflationnistes, les coûts économiques d’un réchauffement climatique incontrôlé seraient bien plus élevés. Cela crée un enjeu crucial pour les banques centrales, qui devront naviguer entre ces pressions inflationnistes temporaires et le besoin d’assurer une croissance économique durable.
Un mal nécessaire pour un avenir durable
En somme, l’étude de Carmignac montre que la transition énergétique, bien qu’inflationniste à court terme, est essentielle pour éviter des perturbations climatiques majeures et leurs conséquences économiques encore plus dévastatrices. La prise en compte de ces dynamiques est donc essentielle pour les décideurs politiques et économiques, qui devront élaborer des stratégies équilibrées pour soutenir la transition tout en limitant ses impacts sur l’inflation.
Carmignac, leader de la gestion d’actifs en Europe, rappelle que ces investissements dans un avenir plus vert sont non seulement nécessaires, mais qu’ils représentent aussi une opportunité de transformation vers une économie plus durable. Comme le dit Carmignac : « Investir dans votre intérêt, c’est aussi investir dans l’avenir de la planète. »
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