En janvier 2025, l’UNESCO et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) lancent l’Année internationale de la préservation des glaciers. Ce programme ambitieux vise à sensibiliser l’opinion publique à la fonte rapide de ces formations géologiques vitales, dont dépendent plus de trois milliards de personnes à travers le monde. La disparition accélérée des glaciers, due aux changements climatiques, représente non seulement un défi environnemental majeur, mais menace également les écosystèmes, la biodiversité, et la sécurité de l’approvisionnement en eau pour des millions de personnes. L’année 2025 sera marquée par une série d’initiatives mondiales destinées à protéger ces réserves d’eau douce et à mettre en place des actions concrètes pour leur préservation.
La fonte des glaciers : un problème global aux conséquences dramatiques
Les glaciers et les calottes glaciaires représentent environ 70 % des réserves d’eau douce de la planète. Cependant, en raison du réchauffement climatique, ces masses de glace fondent à un rythme alarmant. Leur récession accélère la hausse du niveau des océans, modifie le cycle de l’eau et perturbe de nombreuses régions où les glaciers jouent un rôle crucial dans l’approvisionnement en eau. Le phénomène est particulièrement visible dans des régions comme le Mont Kenya, les Rwenzori et le Kilimandjaro, où les glaciers pourraient avoir disparu d’ici 2040. De plus, le système Hindu Kush-Karakoram-Himalaya, également surnommé le “Troisième Pôle”, pourrait perdre jusqu’à 50 % de son volume glaciaire d’ici 2100.
L’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé 2025 comme Année internationale de la préservation des glaciers afin de souligner la gravité de la situation. La fonte des glaciers ne représente pas seulement une menace pour l’eau douce disponible, mais elle compromet également la sécurité alimentaire et énergétique dans de nombreuses régions qui dépendent de cette ressource, notamment pour l’agriculture et l’hydroélectricité.
La montée en puissance de l’initiative mondiale
L’UNESCO et l’OMM ont lancé cette initiative mondiale avec le soutien de 35 pays et de plus de 75 organisations internationales. Ces efforts de sensibilisation prendront de l’ampleur tout au long de l’année 2025, avec des événements, des rapports, et des initiatives éducatives. Le 21 janvier 2025, l’OMM a organisé un événement de lancement à son siège à Genève, tandis que l’UNESCO accueillera la première Journée mondiale des glaciers en mars, à Paris. Un des moments forts de cette année sera la présentation du rapport mondial sur l’eau 2025, qui se concentrera spécifiquement sur la crise des glaciers. Ce rapport mettra en lumière les défis liés à leur fonte et proposera des solutions pour limiter les dégâts.
Les glaciers, au-delà de leur rôle fondamental dans l’approvisionnement en eau, sont également des témoins essentiels de l’histoire climatique de la Terre. Ils offrent aux scientifiques des informations précieuses sur les changements climatiques passés, la composition chimique de l’atmosphère, et même des traces de l’activité humaine remontant à des milliers d’années. Leur perte entraînerait non seulement une modification irréversible du climat, mais aussi une disparition de certains écosystèmes uniques et de patrimoines culturels considérés comme sacrés par les peuples autochtones.
Un appel à l’action pour préserver l’équilibre écologique mondial
La préservation des glaciers est un enjeu à la fois environnemental, culturel et scientifique. En effet, ces formations géologiques sont bien plus que des masses de glace. Elles sont des réservoirs d’eau, des régulateurs du climat et des symboles culturels pour de nombreuses communautés à travers le monde. La disparition de ces glaciers représente non seulement une crise écologique, mais elle menace directement la sécurité alimentaire, la biodiversité et même le patrimoine culturel immatériel de certains peuples.
Au-delà de la perte de biodiversité, la fonte des glaciers perturbe des écosystèmes uniques. En réduisant la quantité d’eau douce disponible, elle aggrave la pénurie d’eau dans les régions arides et affecte des secteurs comme l’agriculture et l’hydroélectricité. En outre, des phénomènes liés à cette fonte, tels que des avalanches, des inondations et des glissements de terrain, représentent de nouvelles menaces pour les populations locales.
Les objectifs et priorités de l’Année internationale de la préservation des glaciers
L’Année internationale de la préservation des glaciers s’articule autour de plusieurs priorités essentielles pour freiner la perte des glaciers et minimiser ses impacts :
- Améliorer les systèmes de surveillance des glaciers : L’initiative mettra l’accent sur la collecte de données de qualité, permettant de mieux comprendre la dynamique des glaciers et de développer des modèles de prévention des risques liés à leur fonte.
- Mettre en place des systèmes d’alerte précoce : Ces dispositifs permettront de prévenir les risques de catastrophes naturelles liées à la fonte rapide des glaciers, comme les inondations ou les glissements de terrain.
- Promouvoir une gestion durable des ressources en eau : Une gestion responsable et durable de l’eau est cruciale dans les régions où les glaciers représentent la principale source d’approvisionnement.
- Préserver le patrimoine culturel associé aux glaciers : Les glaciers sont souvent des lieux sacrés pour les communautés locales, et il est essentiel de préserver ces traditions et savoirs ancestraux.
- Renforcer l’éducation à l’eau et au climat : La mobilisation des jeunes générations est une priorité, afin de les sensibiliser à la préservation des glaciers et à la lutte contre les changements climatiques.
- Accroître la coopération scientifique internationale : Face à la gravité de la situation, il est impératif que les scientifiques du monde entier collaborent pour mieux comprendre les effets de la fonte des glaciers et mettre en place des solutions adaptées à chaque région.
Un avenir incertain : l’urgence de l’action collective
La fonte des glaciers est une urgence à la fois écologique et sociale. Seule une action concertée à l’échelle mondiale pourra limiter les effets désastreux de cette fonte accélérée. Les gouvernements, les institutions scientifiques, les entreprises et la société civile doivent collaborer pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et promouvoir une gestion durable des ressources en eau. L’Année internationale de la préservation des glaciers vise à encourager des solutions pratiques, à soutenir la recherche et à renforcer la coopération internationale.
La mobilisation est nécessaire non seulement pour éviter la disparition de ces réservoirs d’eau douce essentiels, mais aussi pour protéger les communautés qui en dépendent. Cette initiative marque une étape décisive dans la lutte contre le changement climatique et dans la préservation de notre patrimoine naturel.
Pour en savoir plus sur l’Année internationale de la préservation des glaciers, vous pouvez consulter le site officiel : www.un-glaciers.org.
À propos de l’UNESCO
L’UNESCO est l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui œuvre pour la paix et la sécurité internationales par la coopération multilatérale dans les domaines de l’éducation, des sciences, de la culture, de la communication et de l’information. L’UNESCO coordonne un réseau de sites du patrimoine mondial, de biosphères et de géoparcs, et œuvre pour l’intégration des enjeux environnementaux dans le développement durable.
À propos de l’OMM
L’OMM est l’institution spécialisée des Nations Unies chargée de la météorologie, du climat et de la gestion des ressources en eau. L’OMM soutient les efforts internationaux en matière de coopération scientifique et de gestion des risques climatiques, contribuant à la durabilité et à la sécurité des ressources naturelles mondiales.
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