Pour la troisième année consécutive, les entreprises du CAC 40 ont surpassé les 140 milliards d’euros de bénéfices. Malgré un chiffre d’affaires inférieur à 1 700 milliards d’euros l’année dernière.
Performances exceptionnelles des entreprises du CAC 40 en 2023
Les grands acteurs du CAC 40 ont réalisé un exploit financier en 2023. Générant des bénéfices dépassant les 145 milliards d’euros, selon les bilans annuels de 38 des 40 entreprises composant cet indice. Malgré un léger fléchissement de leur chiffre d’affaires à environ 1 710 milliards d’euros. Marquant un recul de 0,4 %, cette performance représente une hausse de 3 % par rapport à l’année précédente.
Ces résultats confirment ainsi une tendance ascendante pour la troisième année consécutive. Témoignant d’une stabilité remarquable dans un contexte économique parfois incertain. En effet, cela constitue le deuxième meilleur résultat jamais enregistré pour l’indice parisien. Surclassé uniquement par l’année 2021, marquée par un rebond spectaculaire à la suite de la crise du Covid-19. Cette résilience des grandes sociétés cotées françaises reflète leur capacité à naviguer avec succès à travers les défis économiques. Consolidant ainsi leur position sur les marchés financiers internationaux.
Des résultats contrastés pour les entreprises du CAC 40 en 2023
Dispersion des résultats : malgré un environnement économique difficile en Europe, les membres du CAC 40 ont réussi à afficher une légère progression de leurs profits en 2023. Cette performance est d’autant plus remarquable compte tenu du décrochage observé dans d’autres régions européennes. En effet, les bénéfices des entreprises du Stoxx 600 ont chuté de plus de 2 % en moyenne sur un an. Principalement en raison de la faiblesse des secteurs de l’énergie, des matériaux et des services aux collectivités. Cette tendance a également été perceptible au sein de l’indice parisien.
Toutefois, une analyse plus approfondie révèle une situation plus contrastée. En excluant TotalEnergies, Engie et ArcelorMittal, le chiffre d’affaires global des entreprises du CAC 40 a augmenté de plus de 5 % sur un an. Tandis que les profits ont progressé de près de 8 %. Cette dispersion des résultats met en évidence une véritable dichotomie entre les entreprises. Affichant les meilleures performances et les autres, comme l’observe Raphaël Thuin de Tikehau.
Réactions boursières : les réactions sur les marchés boursiers ont également reflété cette divergence croissante entre les entreprises performantes et celles en difficulté. Les sociétés ayant déçu ont enregistré des chutes importantes de leurs cours en bourse. Tandis que les belles surprises ont été récompensées. Par exemple, des entreprises telles que Edenred, Dassault Systèmes ou Teleperformance ont vu leurs actions chuter de plus de 10 % après la publication de leurs résultats, tandis que Capgemini, Bouygues, Thalès et Air Liquide ont été saluées pour leurs performances, avec des hausses significatives de leurs cours. Cette dynamique illustre la complexité du marché et la nécessité pour les investisseurs de surveiller attentivement les performances individuelles des entreprises.
Bilans robustes
Les variations de valorisations au sein du CAC 40 sont très significatives, même au sein d’un même secteur. Dans le domaine du luxe, par exemple, Hermès affiche un ratio cours/bénéfices de plus de 50, un record à la Bourse de Paris. LVMH se situe au-dessus de 25, un niveau similaire à celui d’Air Liquide et de Schneider Electric, tandis que Kering descend à 16. La moyenne du CAC 40 se situe à 13,6, affectée par des secteurs très rentables mais à faible croissance potentielle. TotalEnergies se négocie ainsi à 7,2 fois ses bénéfices attendus, BNP Paribas à moins de 6,5 fois et Stellantis à 4,5 fois. Malgré cela, ces trois groupes sont les seuls à dépasser les 10 milliards d’euros de profits annuels aux côtés de LVMH.
Ces évaluations conservatrices offrent une marge de progression à l’indice CAC 40, tandis que les bénéfices considérables permettent aux leaders français d’envisager l’avenir avec confiance. “La génération de trésorerie est très forte et les bilans sont solides”, observe Guillaume Laconi. Les poids lourds du marché peuvent ainsi faire preuve de souplesse et combiner investissements, retour aux actionnaires et croissance externe. Plus de la moitié des entreprises du CAC 40 ont réduit leur endettement net au cours de l’année écoulée ou augmenté leur trésorerie disponible. “De nombreuses entreprises cherchent à accélérer les acquisitions, mais il reste à voir si elles peuvent s’entendre avec les vendeurs sur le prix et faire face à la concurrence des fonds de private equity”, estime-t-il.
Les prévisions optimistes des grandes entreprises cotées se matérialiseront-elles cette année ? Beaucoup misent sur une amélioration au second semestre, stimulée par une reprise économique en Europe et aux États-Unis. Cependant, ces perspectives demeurent incertaines et dépendront notamment de l’évolution des politiques monétaires de la BCE et de la Fed.
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