Le FIR interpelle les 120 premières capitalisations françaises

Le FIR interpelle les 120 premières capitalisations françaises (SBF 120) pour la généralisation d’un Say on climate exigeant. Comme le Forum pour l’investissement responsable (FIR) a eu l’occasion de l’exprimer dans une note publiée avec le think tank Terra Nova ainsi qu’auprès de l’Association française des entreprises privées (AFEP), la pratique du Say on climate doit se généraliser pour créer les conditions d’un dialogue permanent entre investisseurs et entreprises sur les enjeux climatiques.

En promouvant le Say on climate, à savoir un vote annuel consultatif en assemblée générale des actionnaires sur la base d’un rapport préparé par le conseil d’administration et relatif tant à la trajectoire déjà réalisée qu’à la partie prospective du document de performance extra-financière, le FIR entend donner un cadre pérenne et régulier au dialogue actionnarial sur ce sujet capital.

Le FIR recommande un vote annuel consultatif sur deux résolutions distinctes présentées par le conseil d’administration :

–           L’une portant sur la stratégie climat de l’entreprise
–           L’autre sur la mise en œuvre de cette stratégie

Une consultation annuelle des actionnaires s’avère en effet indispensable pour alimenter les échanges et permettre de suivre les progrès, le respect des jalons et l’alignement de la trajectoire avec des objectifs basés sur la science. 

Afin d’assurer la comparabilité, l’efficacité et l’exigence du processus, les informations fournies par les entreprises et soumises à la délibération consultative de l’assemblée générale doivent reposer sur une méthodologie robuste et ambitieuse, visant à respecter les objectifs de l’Accord de Paris et comprendre a minima :

  • Une ambition contribuant à l’objectif mondial de neutralité carbone d’ici 2050 déclinée en objectifs quantitatifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre couvrant les scopes 1, 2 et les émissions du scope 3 les plus matérielles de l’entreprise. Ils doivent se référer à des scénarios de réchauffement 1,5°c et expliquer les hypothèses retenues
  • Des jalons de court et de moyen termes permettant d’engager des transformations immédiates et d’atteindre des réductions d’émissions significatives rapides
  • La présentation d’un plan d’actions détaillé permettant d’atteindre les objectifs fixés et expliquant la compatibilité et la proportionnalité du plan d’actions à court, moyen et long terme avec un scénario de réchauffement à 1,5°c en ligne avec l’Accord de Paris

En outre, le FIR souhaite que la rémunération des dirigeants intègre les objectifs de décarbonation jalonnés dans les critères de rémunération variable.

Suite aux travaux d’une task force et à la consultation d’experts des sujets climatiques, le FIR a écrit un courrier en ce sens aux président.e.s des 120 premières capitalisations françaises et appelle à ce que, sans attendre une éventuelle obligation réglementaire, les entreprises soumettent dès 2022 des résolutions inspirées de ces principes. 

Alexis Masse, président du FIR précise que « les grandes entreprises ont besoin d’un cadre de dialogue exigeant pour leurs actions climatiques, c’est la raison pour laquelle les investisseurs responsables demandent aux sociétés cotées, à l’AFEP et au MEDEF d’intégrer le Say on climate dans leur code de gouvernance comme le respect de l’accord de Paris dans la rémunération des dirigeants. »