Pour cette nouvelle rentrée, le Président Emmanuel Macron s’est rendu à Marseille au congrès de l’UICN, ou il a pris l’engagement de « multiplier par 25 d’ici 2027 la surface sous protection forte de son espace maritime en Méditerranée ».
Un évènement qui arrive à un moment clé de l’agenda international. Tout d’abord, il va permettre de nourrir les négociations en amont de la 15ème Conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique (COP15), qui va se tenir en Chine en 2022, et devra fixer le nouveau cadre mondial pour la protection de la planète d’ici à 2030 (comme cela a été fait pour le climat lors la COP21 avec l’Accord de Paris).
Qu’est ce que l’IUCN ?
L’UICN est une union de Membres composée de gouvernements et d’organisations de la société civile. Elle compte avec l’expérience, les ressources et le poids de ses plus de 1 400 organisations Membres et les compétences de plus de 18 000 experts. L’UICN fait aujourd’hui autorité au niveau international sur l’état de la nature et des ressources naturelles dans le monde et sur les mesures pour les préserver.
C’est l’événement environnemental le plus important au monde » clament les organisateurs de l’UICN, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. L’ONG créée en 1948, organise son congrès mondial de la nature, un événement politique central dans le petit monde de la diplomatie biodiversité et climat. A quelques semaines de la COP15 biodiversité, qui se tient à Kunming en Chine, le gratin des experts et des conseillers politiques spécialistes des questions écologiques ont discuté pendant une semaine des moyens de mettre en œuvre, à l’échelle planétaire, une politique de conservation de la nature avec comme objectif 30% de la surface mondiale protégée, dont 10% sous protection forte.
L’événement est pris au sérieux du côté de l’Élysée qui explique que « c’est le moment de la mobilisation de la communauté internationale autour de la biodiversité en vue de l’accord global qui doit être trouvé à la COP15 sur la façon dont on régit la gestion de la biodiversité à l’international, au même titre que les accords de Paris régissaient la façon dont les différents pays devaient rentrer dans les clous en matière de réchauffement climatique ». Pour l’entourage du Président de la République, il faut lier les agendas diplomatiques du climat et de la biodiversité : « trop longtemps il y a eu une approche en silo, aujourd’hui on cherche à connecter cet enjeu de biodiversité à l’enjeu du climat et des écosystèmes et à l’ensemble de l’économie » arguent ses conseillers.
Une sortie en mer et des promesses vertes
Le President Emmanuel Macron saisit même l’occasion pour annoncer un « One Ocean Summit » prochainement en France, pour ajouter au calendrier politique un sommet dédié à l’océan. L’océan, ainsi que la mer Méditerranée, étaient d’ailleurs au cœur de son discours d’ouverture du sommet, alors que dans la matinée, le Président français s’accordait un tour en bateau dans les Calanques et louait « des succès en matière de restauration des écosystèmes dégradés » alors même que le Parc National des Calanques est en difficulté, souffrant d’une pénurie de moyens que dénonce son personnel.
Verdir son image
Cette visite illustre parfaitement la dichotomie entre les promesses vertes du gouvernement, louées lors des grands sommets, et la réalité écologique sur le terrain.