Le marché des fusions et acquisitions (M&A) en 2024 clôture l’année sur une note nuancée, oscillant entre opportunités et défis majeurs. Cette dynamique est influencée par des facteurs tels que les taux d’intérêt élevés, la régulation accrue et une volatilité économique persistante. Bain & Company anticipe une valeur globale des transactions M&A (marché des fusions et acquisitions). Atteignant 3,5 trillions de dollars d’ici la fin de l’année, marquant une augmentation de 15 % par rapport à l’année précédente. Tout en retrouvant des niveaux proches de ceux des années 2010.
La reprise des valeurs dans un climat d’incertitude
Avec des taux d’intérêt toujours élevés et une pression réglementaire significative. Les acteurs du marché des fusions et acquisitions ont dû ajuster leurs stratégies pour naviguer dans ce nouveau contexte. La répartition des transactions montre une reprise des activités dans certains secteurs clés tels que le capital-investissement (private equity). Et le capital-risque (venture capital), tandis que d’autres domaines, comme la technologie et les sciences de la vie, restent en deçà des niveaux historiques.
Private Equity et Venture Capital : des hausses significatives
Face à des taux d’intérêt légèrement plus bas, le capital-investissement a enregistré une hausse de 29 % et le capital-risque de 30 % par rapport à l’année précédente. Ces résultats reflètent une meilleure adaptation des investisseurs aux nouvelles réalités économiques, où l’accent est mis sur la création rapide de synergies de revenus et de coûts.
Le M&A corporatif, moins sensible aux fluctuations des coûts de la dette, poursuit sa croissance, avec une augmentation attendue de 12 % par rapport à 2023. Cette dynamique est soutenue par une activité stratégique accrue dans les secteurs tels que l’énergie, les ressources naturelles, l’industrie, les services financiers, le commerce de détail et les télécommunications. Ces secteurs continuent de jouer un rôle central dans l’expansion des valeurs grâce à une solide performance régionale et une demande soutenue.
Les obstacles persistants à la création de valeur
Malgré une dynamique positive dans certains segments, l’écart entre les valorisations des acheteurs et des vendeurs reste un frein majeur. Bain & Company révèle que 95 % des transactions en 2024 concernent des opérations inférieures à 1 milliard de dollars, marquant une première augmentation en quatre ans. Cette concentration sur les petites et moyennes transactions reflète une prudence accrue face à des valorisations historiquement basses, alors que les grandes opérations (méga-deals) maintiennent une certaine stabilité.
L’année 2024 a vu des délais prolongés dans la finalisation des transactions en raison d’une intensification des contrôles réglementaires. Plus de 47 % des dealmakers ont rapporté que les préoccupations réglementaires ont influencé leur sélection de deals, ce qui a conduit à une sélection plus rigoureuse et à une attention accrue portée à l’antitrust dès les phases préliminaires.
Innovation et adaptation : l’essor de l’intelligence artificielle générative
Dans un contexte de plus en plus concurrentiel, l’adoption de l’intelligence artificielle générative devient un levier stratégique pour les dealmakers. Bain & Company indique que 20 % des praticiens M&A ont déjà utilisé cette technologie cette année, avec une réduction significative des efforts manuels et des coûts associés.
L’intégration de l’intelligence artificielle dans la sélection, le screening et l’évaluation des opportunités de M&A permet d’accélérer les délais et de minimiser les coûts, tout en assurant une diligence rigoureuse.
Perspectives pour 2025
Alors que le marché des M&A continue d’évoluer sous l’influence des changements réglementaires et économiques, Bain & Company prévoit une analyse approfondie des tendances à venir dans son rapport 2025. Ce rapport explorera les opportunités stratégiques par secteur, les résultats d’une enquête mondiale auprès de plus de 300 praticiens, et l’impact des nouvelles régulations sur le paysage des transactions.
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