Alors que le président Joe Biden signe le plan de sauvetage américain de 1,9 trillion de dollars, quels avantages environnementaux les marchés peuvent-ils attendre du nouveau gouvernement américain et quelle est sa stratégie plus large pour un avenir plus propre et plus vert ?
Après une année dominée par la pandémie mondiale de la Covid-19, le développement de nouveaux vaccins et leur déploiement généralisé permettent d’espérer un éventuel retour à la normale. Pourtant, la crise sanitaire mondiale n’est pas le seul défi auquel l’humanité est confrontée, le changement climatique et ses conséquences viennent s’y greffer, constituant donc une menace potentielle encore plus grande.
La nouvelle année et l’élection d’un nouveau président américain ont redonné espoir aux investisseurs soucieux du développement durable de voir les États-Unis passer du scepticisme de l’ex-président Trump en matière de changement climatique à une vision plus progressiste de l’évolution à venir de l’énergie et des infrastructures.
Biden a tenu à présenter ses convictions écologiques à l’approche des élections américaines de l’année dernière, avec ce que son équipe de campagne a décrit comme “un plan en neuf points pour une révolution énergétique propre et une justice environnementale”. Ce plan prévoyait d’obliger les pollueurs à rendre des comptes, tout en réalisant parallèlement un nouvel investissement historique de 400 milliards de dollars sur 10 ans dans les énergies propres et l’innovation.
L’accord de Paris revisité
usqu’à présent, Biden a tenu au moins une de ses promesses environnementales. Sa décision de réintégrer les États-Unis dans l’Accord de Paris quelques heures après avoir prêté serment en tant que président a invalidé la décision historique et controversée de Trump de le quitter en 2017.
Pourtant, alors que le dérèglement climatique continue de présenter des dangers clairs et présents aux États-Unis – les récentes tempêtes hivernales au Texas et les incendies de forêt dévastateurs en Californie l’année dernière n’en sont que deux exemples – la pandémie actuelle de la Covid-19 continue de faire les gros titres. Le gouvernement américain a donc dû faire des choix difficiles quant à ses priorités immédiates en matière de dépenses.
Certains observateurs des dépenses vertes soulignent que le récent plan de sauvetage américain de Biden semble ne pas remplir ses promesses de reconstruction de l’économie américaine avec des énergies plus propres et une empreinte carbone réduite. D’autres sont plus optimistes quant à la capacité de Biden à tenir ses promesses électorales et à reconstruire l’économie de manière plus durable.
Les signes positifs de changement commencent à être perçus, les énergies renouvelables sont plus soutenues aux Etats-Unis mais aussi sur d’autres marchés. L’espoir est porté sur la capacité des États-Unis à poursuivre un programme d’investissement plus favorable aux énergies renouvelables, ce qui pourrait également influencer la politique d’autres marchés. C’est une révolution de l’énergie propre que Biden est en train de mettre en place.
Compte à rebours COP26
La conférence des Nations unies sur le changement climatique COP26 qui se tiendra à Glasgow en novembre prochain, devrait annoncer de bonnes nouvelles concernant les initiatives en matière d’énergies renouvelables. D’ici novembre, les investissements dans celles-ci devraient reprendre et leur déploiement ne peut que s’accélérer. Un grand nombre de grandes sociétés pétrolières et gazières vont également dans cette direction et se lancent dans la production d’énergie renouvelable. Le marché semble prêt à s’accélérer et à se développer.
Un environnement post-Covid-19 pourrait jouer en faveur du marché des énergies renouvelables, où le changement climatique pourrait bientôt revenir en tête des priorités de nombreux pays. Une poussée vers les dépenses fiscales et un soutien à la réouverture de l’économie sur un certain nombre de marchés, y compris les pays européens, facilite, pour les politiciens, l’encouragement au développement des énergies renouvelables.
Au-delà du changement climatique et de l’attention immédiate portée à la Covid-19, l’évolution des tendances en matière de transport et l’essor des véhicules électriques sont également de bon augure pour les énergies renouvelables. Le Royaume-Uni n’est qu’un des pays qui s’est engagé à éliminer progressivement la vente de nouvelles voitures et camionnettes à essence et diesel d’ici 2030.
La demande du réseau
Les besoins en énergies renouvelables sont amenés à augmenter, en particulier du côté des véhicules électriques (VE). L’évolution du marché des VE est un thème à long terme qui nécessitera que l’infrastructure et l’énergie du réseau soient en mesure de soutenir le marché des VE. Les préoccupations liées au changement climatique font dire qu’il n’est pas logique d’utiliser du charbon ou du gaz pour alimenter les véhicules électriques. Retirer complètement le moteur à combustion de la circulation afin de réduire les émissions de CO2 est une piste qui serait favorable à l’atteinte des objectifs..
Du point de vue de l’investissement, les investissements dans les énergies renouvelables vont s’avérer populaires et peuvent offrir des avantages significatifs aux investisseurs qui cherchent à diversifier leurs portefeuilles. Dans un marché où les préoccupations liées à l’inflation commencent à avoir un impact sur les marchés obligataires, les énergies renouvelables peuvent jouer un rôle utile en compensant certains des risques potentiels liés aux revenus fixes dans un marché inflationniste ou à taux d’intérêt croissant.