Notre analyse des objectifs de réduction des émissions souligne de manière explicite l’accélération de l’impact que les actifs réels cotés peuvent exercer sur l’environnement et la trajectoire mondiale en direction d’un scénario de neutralité carbone. À mesure que le monde avance vers ses objectifs de durabilité, la demande en actifs tangibles et en évaluations ESG spécialisées ne fera que croître.
Le marché des actifs réels cotés, évalué à 8 000 milliards de dollars, est idéalement positionné pour diriger et bénéficier des initiatives mondiales axées sur le développement durable.
L’industrie des infrastructures et de l’immobilier se trouve en première ligne de l’initiative zéro émission nette grâce à des actions telles que le déploiement de parcs solaires, la modernisation des infrastructures de transport et l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments. Les services publics mondiaux travaillent activement à réduire la production d’énergie fossile et à moderniser les systèmes d’approvisionnement en eau. Dans les secteurs des communications et des transports, les entreprises encouragent le télétravail, optimisent la logistique et contribuent à la réduction des embouteillages.
Les sociétés cotées détiennent les portefeuilles et les plates-formes d’exploitation d’actifs réels les plus vastes, touchant pratiquement tous les secteurs de l’économie en gérant des infrastructures essentielles et en fournissant des services vitaux. Par conséquent, les actifs réels cotés sont idéalement positionnés pour contribuer aux objectifs de développement durable.
Collectivement, les industries opérant dans le domaine des actifs réels représentent près de trois quarts des investissements visant à soutenir la décarbonation, à améliorer l’efficacité énergétique et à favoriser une croissance économique à empreinte carbone réduite. De plus, les actifs réels au niveau mondial ont un impact significatif sur le plan sociétal en ce qui concerne la santé, l’emploi et la qualité de vie des communautés.
Aspects spécifiques liés à l’ESG
Les actifs réels présentent une diversité relative et des données de reporting différentes par rapport aux actions traditionnelles. Par exemple, un promoteur immobilier peut signaler un pourcentage élevé de certifications pour des bâtiments respectueux de l’environnement, tandis qu’une entreprise mondiale de services publics peut annoncer une capacité renouvelable installée ou des objectifs liés à l’intensité carbone.
Du point de vue de la durabilité sociale, l’évaluation de l’alignement d’une entreprise sur des objectifs spécifiques de développement des Nations Unies, tels que “Villes et communautés durables” ou “Eau potable et assainissement”, peut varier considérablement en fonction de la nature de l’actif, qu’il s’agisse d’une entreprise ferroviaire ou d’un logement étudiant.
Lorsqu’il s’agit de normaliser les scores ESG entre différents secteurs et entreprises, les agences de notation ESG externes sont souvent peu utiles, en particulier pour les actifs réels. Parmi les diverses agences de notation ESG, il existe peu de consensus sur la manière dont une entreprise spécifique doit être notée. Les corrélations entre les principales agences, notamment MSCI, S&P, Sustainalytics, CDP, ISS et Bloomberg, varient de 0,3 à 0,7, tandis que les principales agences de notation financière affichent des corrélations de notation supérieures à 0,95.
Les agences de notation ESG externes se basent également sur des déclarations simplifiées des entreprises pour attribuer leurs notations. Des réponses binaires “oui/non” à des questions concernant une politique sociale donnée peuvent conduire à des scores élevés en matière de responsabilité sociale, sans tenir compte du degré d’application de ces politiques ou des résultats concrets obtenus. Les notations externes basées sur une approche ESG générique manquent d’expertise dans le domaine des actifs réels et ont tendance à accorder la priorité aux données historiques, ce qui peut être trompeur. Par exemple, un changement de PDG au sein d’une entreprise de services publics peut influencer la notation en matière de gouvernance de l’entreprise, même si les investisseurs spécialisés ne le jugeraient pas pertinent.
Un sentiment positif concernant l’engagement en faveur du climat
L’attention portée à la neutralité carbone et à la durabilité environnementale attire l’attention des investisseurs en raison de l’impact significatif que les actifs réels peuvent avoir dans la lutte contre le changement climatique. Pour mieux comprendre les engagements en faveur de la neutralité carbone, CBRE, le gestionnaire de la stratégie mondiale d’actifs réels cotés durables de Nordea, a récemment mené une étude sur les politiques de neutralité carbone et les objectifs de réduction des émissions dans le domaine des investissements cotés. L’accent a été mis sur les entreprises qui ont également divulgué leurs émissions de scope 1 et 2, dans le but de mieux évaluer l’impact potentiel des politiques de ces entreprises sur l’atténuation du risque climatique.
Au sein du marché des actifs réels cotés, les sociétés qui publient des données sur les scopes 1 et 2 représentent une capitalisation boursière totale de 5 000 milliards de dollars. Ces entreprises sont responsables de 5 à 10 % des émissions mondiales totales et de 10 à 15 % des émissions provenant de l’ensemble des actifs réels. Les sociétés au sein de ce marché ont donc une opportunité significative de contribuer à la lutte contre le changement climatique.
Les conclusions de cette étude sont donc encourageantes. Parmi les entreprises qui déclarent leurs émissions des scopes 1 et 2, près de 70 % ont des objectifs de réduction à moyen terme. Environ 40 % de ces entreprises déclarant leurs émissions ont des objectifs de neutralité carbone, et un tiers d’entre elles visent à atteindre la neutralité carbone d’ici 2030 ou avant. Collectivement, ces entreprises actives sur les marchés des actifs réels, avec des objectifs de neutralité carbone, pourraient ainsi contribuer à l’élimination ou à la compensation de plus de 1,2 gigatonnes de carbone au fil du temps.
Notre évaluation des objectifs de réduction des émissions met en lumière de manière évidente l’impact accéléré que les actifs réels cotés peuvent avoir sur l’environnement et sur la trajectoire mondiale menant vers un scénario de neutralité carbone. À mesure que le monde progresse vers ses objectifs de durabilité, la demande en actifs réels et en analyses ESG spécialisées ne fera qu’augmenter. En ce qui concerne l’avenir de l’investissement durable, les années à venir s’annoncent très prometteuses.