Les banques centrales et la transition verte : où en sont-elles ?

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Les questions environnementales commencent à peser dans les décisions des grandes banques centrales mondiales. Cependant, des efforts supplémentaires restent nécessaires, notamment pour la Réserve fédérale américaine, dont l’inaction dans ce domaine est jugée préoccupante par de nombreux experts. Une étude récente des think tanks Positive Money et Reclaim Finance fait un état des lieux sur la « verdeur » des banques centrales du G20 et révèle des résultats contrastés.

Un classement des banques centrales selon leur engagement vert

Selon le classement publié par Positive Money et Reclaim Finance, certaines banques centrales prennent de l’avance en matière de transition écologique, tandis que d’autres traînent encore des pieds. La Banque de France se distingue en tête de ce classement, avec un score impressionnant de 96 sur 130. L’institution française a été saluée pour ses engagements, notamment l’exclusion des investissements dans les énergies fossiles pour ses portefeuilles non liés à la politique monétaire d’ici la fin de l’année. Cette mesure vise à aligner les investissements sur l’objectif de limitation du réchauffement climatique à 1,5 degré, conformément aux accords de Paris.

L’Europe semble globalement plus avancée dans ce domaine. La Bundesbank allemande et la Banque d’Italie se classent respectivement en deuxième et troisième position. La Banque centrale européenne (BCE), quant à elle, se place à la quatrième place, ce qui montre l’engagement du continent sur les questions climatiques.

Des banques centrales encore en retrait

À l’inverse, d’autres banques centrales sont à la traîne. La banque centrale saoudienne, par exemple, se trouve en bas du classement, avec un score de 1 point sur 130. Cela n’est guère surprenant, étant donné que l’Arabie saoudite est l’un des principaux producteurs mondiaux de pétrole. La Banque centrale d’Argentine partage également cette place peu enviable, ayant pris très peu de mesures concrètes en faveur de la transition écologique.

La Réserve fédérale américaine : un acteur clé qui déçoit

L’un des résultats les plus préoccupants de cette étude concerne la Réserve fédérale américaine (Fed). Malgré son rôle prépondérant dans l’économie mondiale, la Fed se classe seulement à la 17e place du classement. L’inaction de la banque centrale américaine en matière de politique climatique est particulièrement critiquée. Selon le rapport, les États-Unis, en tant que pays à haut revenu et avec la domination mondiale du dollar, devraient être un leader dans l’intégration des politiques vertes. Or, l’absence d’une stratégie solide en matière de climat nuit à leur crédibilité et envoie un mauvais signal à d’autres nations.

Les banques centrales européennes en tête de file

La Banque de France, ainsi que plusieurs autres institutions européennes, est saluée pour son rôle proactif dans la lutte contre le changement climatique. La Banque de France a pris des mesures concrètes, notamment l’exclusion des énergies fossiles de ses portefeuilles et son engagement à aligner ses investissements avec les objectifs climatiques de l’Accord de Paris. Cet engagement ferme place l’institution en tête du classement des banques centrales les plus « vertes », prouvant que l’Europe est à l’avant-garde des réformes environnementales dans le secteur financier.

Des efforts à poursuivre malgré les avancées

Même les banques centrales les mieux classées, comme celles de la France et de l’Allemagne, doivent encore redoubler d’efforts. Les think tanks soulignent qu’une meilleure intégration des enjeux climatiques dans les politiques monétaires est nécessaire. Par exemple, la Banque centrale européenne pourrait aller plus loin en excluant totalement les obligations des entreprises liées aux énergies fossiles de ses portefeuilles obligataires. De plus, des incitations, comme des taux réduits pour les financements verts, pourraient accélérer la transition écologique.

À retenir : le chemin vers un système financier plus vert

L’étude des think tanks Positive Money et Reclaim Finance montre que, bien que des progrès aient été réalisés, beaucoup reste à faire pour verdir les politiques des banques centrales mondiales. L’Europe, avec des institutions comme la Banque de France et la BCE, montre la voie, tandis que d’autres régions, notamment les États-Unis, doivent intensifier leurs efforts. Il est clair que la transition vers un système financier plus vert nécessitera des engagements plus ambitieux et des actions concrètes pour faire face aux défis climatiques mondiaux.

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