Paris, le 15 mars 2022 – Carbon4 Finance, leader dans la fourniture de données sur le climat et la biodiversité pour la communauté financière, a annoncé le 10 mars qu’il a été choisi, à l’issue d’un processus de sélection concurrentiel mené par la Bundesbank pour la fourniture, l’utilisation et la publication de données sur l’investissement durable et responsable (ISR).
La Bundesbank a agi à la fois pour elle-même et pour l’ensemble des banques centrales du SEBC. La Banque centrale européenne (BCE) et chacune des 19 banques centrales nationales de la zone euro formant l’Eurosystème ont désormais la possibilité d’utiliser les données complètes de Carbon4 Finance aux mêmes termes et conditions.
Cette information s’inscrit dans la lignée de la récente annonce d’une approche commune (2021) des banques centrales de l’Eurosystème visant à appliquer des principes d’investissement durable et responsable sur les portefeuilles en euro non liés à une politique monétaire qu’elles gèrent chacune sous leur propre responsabilité.
Une étape clé dans la concrétisation de la position commune adoptée par l’Eurosystème en matière de changement climatique
Par une décision collective en 2021, les banques centrales de l’Eurosystème se sont engagées à publier des informations sur le climat à partir de 2023. Ces informations concerneront tout d’abord les portefeuilles de politique non monétaire (NPPM) libellés en euros que les banques centrales gèrent chacune sous leur propre responsabilité et pourront être éventuellement appliquées ensuite à d’autres portefeuilles.
Dans le cadre de cet engagement commun, l’Eurosystème a pour objectif de mesurer et communiquer les montants d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’autres paramètres représentés par ces portefeuilles, en conformité avec les recommandations de la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD). Améliorer la prise de conscience et la compréhension des risques liés au climat aidera tous les membres de l’Eurosystème à contribuer à la transition vers une économie bas-carbone et aux objectifs climatiques de l’Union Européenne.
Les données de Carbon4 Finance permettent d’évaluer l’exposition des actifs des banques centrales
La Bundesbank, qui a agi en tant que banque centrale chef de file lors du processus de passation de marché, a conclu un contrat avec Carbon4 Finance et sera l’une des premières banques centrales à obtenir les données de Carbon4 Finance. Toutes les autres banques centrales du SEBC ont la possibilité d’adhérer à cet accord-cadre afin d’utiliser les données climatiques de Carbon4 Finance pour les tâches et activités réglementaires nécessaires à l’accomplissement de leurs missions et responsabilités.
“La disponibilité de données complètes, cohérentes et pertinentes est la clé de tout ce que nous faisons”, déclare Sabine Mauderer, membre du directoire de la Bundesbank responsable des marchés. “Plus le flux des données est fiable, plus nos actions peuvent être ciblées.”
“Dès le début, la stratégie de Carbon4 Finance a été de produire des données qui permettent aux entreprises, aux gestionnaires d’actifs et aux banques de comprendre comment les actifs sous-jacents de leurs portefeuilles sont exposés aux risques du changement climatique, mais aussi comment ils peuvent contribuer à la transition vers un monde bas-carbone. Nous respectons des critères et des approches scientifiques rigoureux, issus de la longue expérience du groupe Carbone 4 en matière de conseil en stratégie climat et de son expertise reconnue dans la mise en œuvre de méthodologies de pointe. À l’heure où le GIEC met en garde contre les effets irréversibles du réchauffement climatique et les perturbations croissantes de l’économie ainsi que de la société et lance un appel urgent à l’action, nous sommes heureux et fiers de contribuer à cette initiative déterminante de l’Eurosystème”, ont déclaré les associés de Carbone 4.
“Le changement climatique est un défi non seulement pour l’économie mondiale et les sociétés, mais aussi pour le système financier. Afin de soutenir le secteur financier dans la prise en compte rapide des enjeux climatiques, notre mission est de fournir aux institutions financières des données pertinentes pour les aider à mieux intégrer les risques associés dans leur stratégie d’allocation et pour soutenir leur reporting. Nous sommes heureux d’avoir été sélectionnés par l’Eurosystème pour aider les banques centrales à comprendre le lien entre leurs portefeuilles et les questions climatiques. Nos méthodologies solides et la qualité de nos données sur les risques de transition et les risques physiques, ainsi que l’expertise de notre équipe sur les différents secteurs et sur les différents actifs et obligations vertes, sont déterminantes pour la qualité de ces services”, ont ajouté les partenaires.
Pour les gestionnaires de portefeuille d’actifs, le recours aux données de Carbon4 Finance s’inscrit dans une démarche de long terme. L’Eurosystème aura accès à l’ensemble de la base de Carbon4 Finance. Avec 124 000 ISINs et 8 000 entités, elle couvre une part très importante de la capitalisation boursière mondiale. La profondeur d’analyse augmente avec les données de plus en plus précises publiées par les entreprises. La base de données est mise à jour avec les publications annuelles des entreprises et les méthodologies d’analyse de Carbone 4, par secteur, revues régulièrement.
Carbon4 Finance est un groupe indépendant. Il joue également la carte de la transparence, en publiant régulièrement les méthodologies utilisées pour mener ses analyses sectorielles.
«… Le risque climat est le risque le plus important ! »
« La mauvaise nouvelle est que les modèles climatiques établis dans les années 1990, avaient bien anticipé le climat d’aujourd’hui…»
Pouvons-nous revenir sur le Risque physique et le Risque de transition ?
Nous analysons les entreprises et leurs expositions à deux risques, Risque physique et Risque de transition.
Le réchauffement climatique est à l’origine d’un risque physique qui porte potentiellement sur tous les actifs réels. Il s’agit d’une série d’irrégularités climatiques, qu’il s’agisse de températures anormalement élevées, d’inondations, de tempêtes, ou tout autre évènement climatique brutal… Ces événements sont de plus en plus fréquents et d’intensité grandissante. Nous allons croiser leurs occurrences avec la vulnérabilité et la sensibilité des actifs d’entreprises face à ces risques. Et, il faut le faire en prenant en compte toute la chaîne de valeur en amont et en aval de l’entreprise. » répond Laurent Morel.
Deux exemples ont été évoqués pour concrétiser ce risque physique :
- En 2018, un épisode de sécheresse en Allemagne ayant entraîné la forte baisse du niveau du Rhin, une partie du secteur de l’industrie de la Ruhr en Allemagne s’est retrouvée en incapacité de faire venir ses matières premières et d’expédier sa production.
- En 2011, la Thaïlande est en proie à de fortes inondations. Plusieurs usines de fabrication de disques durs sont contraintes d’arrêter leur activité pendant plusieurs mois ce qui affecte l’ensemble de l’industrie électronique et informatique mondiale.
Pour mesurer ce risque, Climate Risk Impact Screening (CRIS) est une méthode développée par Carbon4 Finance pour évaluer l’exposition des portefeuilles d’actifs aux risques physiques (vagues de chaleur, sécheresses, élévation du niveau de la mer, tempêtes…). CRIS fournit des indicateurs qui permettent d’obtenir plusieurs niveaux de détail sur les risques physiques : d’une évaluation globale à des fins de reporting à une évaluation détaillée pour s’engager auprès des entreprises sous-jacentes.
Et le Risque de Transition ?
«Le Risque de Transition vers un modèle décarboné est également au cœur de l’approche recommandée par la TCFD pour évaluer l’impact du changement climatique sur l’activité des entreprises. La contribution de l’entreprise à la lutte contre le réchauffement climatique et la transition énergétique de son modèle conditionnent son exposition aux risques liés aux changements des marchés, qui pourront se produire sous impulsion du réglementaire, du légal, des choix politiques ou encore des préférences collectives, ainsi qu’aux risques réputationnels.Pour bien l’évaluer, une approche dynamique s’impose. Nous prenons en considération ce qui a été fait au cours des 5 dernières années, là où en est l’entreprise aujourd’hui et quels sont ses engagements pour le futur en exploitant les données publiques, après en avoir vérifié la cohérence. Ensuite, nous fournissons aux investisseurs les données ainsi qu’une cartographie avec la contribution relative de chacun des acteurs d’un secteur donné. » poursuit l’associé de Carbon4 Finance.
Laurent Morel fait référence à l’anecdote du gouverneur de la banque d’Angleterre, Mark Carney, qui avait évoqué en Septembre 2015, devant les Lloyd’s of London (les représentants du marché de l’assurance britannique) lors d’un discours devenu une référence dans lequel il dénonce « la tragédie des horizons » qui pourrait se résumer ainsi : le monde financier ne voit pas l’ampleur des bouleversements induits par le réchauffement climatique.
Un exemple : la mutation du secteur automobile.
La fin du moteur thermique rendra caduque un certain nombre de modèles d’affaires. C’est donc toute la chaîne de valeur du secteur automobile qui est exposée à un risque de transition, avec des conséquences significatives sur les valeurs des actifs.
Carbon Impact Analytics (CIA) offre une analyse bottom-up qui va au-delà de l’analyse sectorielle, permettant d’identifier les entreprises les plus performantes sur le plan climatique au sein de chaque secteur ; elle fournit une analyse exhaustive de l’empreinte carbone, identifiant à la fois les risques et les opportunités, y compris le calcul des émissions induites et des émissions évitées (émissions de scope 1, 2 et 3 amont et aval).
Quels sont vos projets ?
« Nous étendons notre activité de données et d’analyses à la biodiversité en partenariat avec CDC Biodiversité. A ce jour, ce sujet n’a pas la même maturité sur le marché. Les méthodologies d’analyse sur la biodiversité sont plus récentes, la cartographie a quelques années de retard par rapport au sujet climat. Mais la conscience des enjeux et les outils de mesure progressent désormais rapidement » termine Laurent Morel
Lancée en 2021, Biodiversity Impact Analytics Database powered by the GBS® (BIA-GBS) est une base de données d’impact intégrée qui offre une vision globale de l’empreinte biodiversité au niveau de l’émetteur et du portefeuille, en considérant l’ensemble des chaînes de valeur des entreprises sous-jacentes.
A propos de Carbon4 Finance :
Créé en 2016, Carbon4 Finance fournit aux investisseurs institutionnels des données complètes et fiables sur le climat, le carbone et la biodiversité, afin d’évaluer les risques et opportunités de leurs portefeuilles d’investissement et de construire des stratégies d’investissement environnemental. Ses clients sont des gestionnaires d’actifs, des propriétaires d’actifs, des banques et des fournisseurs d’indices désireux de rendre compte de leurs performances climatiques et environnementales ou de développer des outils et des politiques d’investissement basés sur des solutions de données personnalisées.
Carbon4 Finance fait partie du groupe Carbone 4, basé à Paris, fondé en 2007 par deux experts des enjeux énergie-climat, Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean rejoints en 2017 par Laurent Morel. Le groupe Carbone 4 comprend aussi le premier cabinet de conseil indépendant spécialisé dans la stratégie bas-carbone et l’adaptation au changement climatique. Son nom fait référence à l’objectif pris par la France de diviser ses émissions de GES par un « facteur 4 » à l’horizon de 2050 par rapport à 1990.