Les dépenses de l’UE pour la crise énergétique approchent les 768 milliards d’euros

Le 16 février 2023 : Depuis le début de la crise énergétique en septembre 2021, les pays européens ont 768 milliards d’euros pour protéger les consommateurs de la hausse des coûts de l’énergie.

Les dépenses de l’Union Européenne !

Voici la répartition :

  • 657 milliards d’euros dans l’UE, dont 265 milliards d’euros ont été affectés par la seule Allemagne
  • 103 milliards d’euros au Royaume-Uni
  • 8,1 milliards d’euros en Norvège

L’augmentation actuelle des prix de gros de l’énergie en Europe a incité les gouvernements à mettre en place des mesures pour protéger les consommateurs de l’impact direct de la hausse des prix. L’objectif de cet ensemble de données est de suivre et de donner un aperçu (non exhaustif) des différentes politiques utilisées par les pays au niveau national pour atténuer l’effet de la flambée des prix pour les consommateurs.

Les mesures aux niveaux infranational et supranational sont exclues du champ d’application de cet ensemble de données, mais cela ne signifie en aucun cas qu’elles sont moins pertinentes. Alors que les politiques au niveau régional peuvent avoir un impact considérable sur les consommateurs, par exemple en Belgique, dans la plupart des pays de l’Union européenne, la réglementation et les prélèvements sur l’énergie sont fixés au niveau national. De même, les mesures à long terme visant à contrer la volatilité des prix de l’énergie sont également d’une extrême importance. Chez Bruegel, nous avons examiné comment faire de la plate-forme énergétique de l’UE un outil d’urgence efficace pour l’achat conjoint de gaz, nous avons évalué les options de l’Europe pour faire face à la crise des marchés de l’énergie et nous avons demandé un grand compromis au niveau de l’UE pour traverser la crise énergétique.

Le premier onglet de la figure ci-dessous montre les fonds alloués au cours de la période allant de septembre 2021 à janvier 2023 par certains pays de l’UE pour protéger les ménages et les entreprises de la hausse des prix de l’énergie et de ses conséquences sur le coût de la vie. Le deuxième onglet affiche le soutien total aux ménages et aux entreprises par habitant. Le troisième onglet représente le montant alloué par les gouvernements pour aider les services publics à répondre à leurs besoins de liquidités – par le biais de prêts, de renflouements et de nationalisations à part entière.

Dans le tableau ci-dessous, plusieurs mesures sont classées en sept types de réponses. Toutes les mesures ont été discutées, proposées ou promulguées depuis septembre 2021, alors que la crise énergétique était déjà en cours. Nous définissons une mesure à « discuter » lorsque des acteurs importants de la société civile, tels que les partis politiques, ont publiquement discuté de la mesure, mais qu’aucune action formelle pour la mettre en œuvre n’a été prise. Par le terme « proposé », nous entendons les mesures qui ont été annoncées publiquement par de hauts fonctionnaires du gouvernement tels que les ministres. Les mesures « adoptées » sont toutes les mesures déjà mises en œuvre.

 

Enfin, dans cette mise à jour, nous nous sommes efforcés de répartir les mesures selon qu’elles visaient des ménages et/ou des entreprises spécifiques et qu’elles avaient une incidence sur les prix relatifs des produits énergétiques ou sur les revenus des bénéficiaires. Pour plus de détails méthodologiques, veuillez consulter la note méthodologique et le fichier de ventilation par pays, qui sont téléchargeables sur cette page Web.

Ce type d’analyse met en évidence que les gouvernements de l’UE, de la Norvège et du Royaume-Uni ont favorisé des mesures non ciblées de distorsion des prix, par exemple des réductions des droits d’accise et de la TVA, par rapport aux mesures de soutien des revenus. Notez que les calculs de la figure ci-dessous excluent le paquet de 200 milliards d’euros de l’Allemagne, pour lequel nous n’avons pas de détails, et se concentrent uniquement sur les ménages de l’UE27.

Par Giovanni Sgaravatti, Simone Tagliapietra, Cecilia Trasi, Georg Zachmann