
Le cadre réglementaire du Sustainability Disclosure Requirements (SDR), qui est entré en vigueur au Royaume-Un. Modifie en profondeur la façon dont les fonds durables sont présentés et commercialisés. En effet, depuis le 2 avril, les gestionnaires de fonds britanniques doivent se conformer à de nouvelles règles strictes concernant l’attribution de labels de durabilité. Ces labels visent à aider les investisseurs à mieux comprendre l’impact environnemental et social de leurs investissements. À ce jour, bien que des progrès aient été réalisés. La transition vers un système plus transparent continue d’évoluer, et plusieurs fonds n’ont pas encore opté pour un label, malgré leur caractère durable. Ce changement marque un tournant pour l’industrie financière britannique, et il est essentiel de comprendre les différentes facettes de cette réforme.
Les labels de durabilité : un cadre clair pour les fonds responsables
L’introduction des labels SDR permet de différencier les fonds durables et d’assurer une meilleure transparence pour les investisseurs. Parmi les quatre labels proposés par la réglementation, le label “Focus” domine largement, représentant 56% des fonds labellisés. Ce label s’adresse aux fonds ayant des objectifs de durabilité spécifiques et mesurables, comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou la promotion des énergies renouvelables.
À l’inverse, le label “Impact”, qui vise à avoir un effet tangible et mesurable sur la société ou l’environnement, représente 26% des fonds. Les labels “Improvers” et “Mixed Goals”, qui respectivement ciblent les fonds ayant pour objectif d’améliorer certains critères durables ou de concilier plusieurs objectifs, sont moins nombreux, avec respectivement 13% et 5%. Cette distribution des labels montre la diversité des approches adoptées par les gestionnaires de fonds pour répondre aux attentes des investisseurs soucieux de durabilité.
La gestion active et les secteurs privilégiés par les fonds durables
Tous les fonds qui ont adopté un label SDR sont gérés activement. Cela signifie que les gestionnaires prennent des décisions actives en fonction des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). La majorité de ces fonds privilégient des stratégies d’investissement en actions internationales à grande capitalisation, un secteur particulièrement dominant dans le paysage des fonds durables. En revanche, les fonds obligataires, qui représentent généralement un investissement plus sûr, sont sous-représentés avec seulement 31% des actifs pour les fonds en actions, contre 4% pour les fonds obligataires.
Les secteurs d’investissement les plus ciblés par ces fonds sont les énergies renouvelables, la gestion de l’eau et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ces choix reflètent les priorités actuelles des investisseurs soucieux de contribuer activement à la transition énergétique et à la lutte contre le changement climatique. En effet, ces thématiques sont perçues comme des leviers importants pour un avenir plus durable et responsable.
Les principaux acteurs du marché des fonds durables au Royaume-Uni
Dans le paysage des fonds durables, plusieurs sociétés de gestion se distinguent par l’ampleur de leurs actifs sous gestion dans les fonds labellisés. Schroders, par exemple, occupe la première place en termes d’actifs sous gestion dans les fonds labellisés, suivi de Liontrust, M&G et Columbia Threadneedle. Ces sociétés ont su intégrer les exigences de la durabilité dans leurs stratégies d’investissement, en mettant l’accent sur des critères environnementaux et sociaux rigoureux, tout en cherchant à répondre aux attentes des investisseurs en matière de rentabilité.
Le rapport de Morningstar révèle également que les entreprises comme Schneider Electric, ASML et AstraZeneca figurent parmi les plus fréquemment détenues dans les portefeuilles de ces fonds. Ces sociétés sont largement reconnues pour leur engagement en matière de durabilité et d’innovation, ce qui les rend particulièrement attractives pour les investisseurs cherchant à allier performance financière et impact positif.
Les fonds non labellisés : une alternative encore floue mais croissante
En parallèle des fonds labellisés, il existe également un grand nombre de fonds dits “non labellisés” mais qui présentent des caractéristiques de durabilité. Ces fonds, qui ne répondent pas encore aux critères stricts du SDR, continuent de se développer, en particulier dans des stratégies utilisant des termes comme “ESG”, “Responsible”, “Ethical” ou “Climate” dans leur nom. Bien que ces fonds ne soient pas officiellement labellisés, ils peuvent néanmoins offrir aux investisseurs des solutions durables, même si la transparence et la clarté sont parfois moins évidentes.
BlackRock est, de loin, le plus grand fournisseur de fonds non labellisés au Royaume-Uni, avec 66 produits représentant 150 milliards de livres sterling d’actifs. D’autres grands acteurs comme Royal London et Columbia Threadneedle figurent également parmi les plus importants contributeurs à ce segment de marché, avec respectivement 18,7 milliards et 16,7 milliards de livres sterling d’actifs sous gestion. Les investisseurs devront donc être particulièrement vigilants lorsqu’ils choisissent des fonds non labellisés, afin de bien comprendre les engagements en matière de durabilité.
L’introduction des labels de durabilité SDR
L’introduction des labels de durabilité SDR marque un tournant important dans l’industrie des fonds d’investissement au Royaume-Uni. Bien que la majorité des fonds aient déjà choisi d’adhérer à l’un des quatre labels, un certain nombre de fonds non labellisés continuent de présenter des caractéristiques durables. Le marché continuera d’évoluer, et il est essentiel pour les investisseurs de bien comprendre les implications de ces nouveaux labels et de surveiller les choix des gestionnaires de fonds. Cette réglementation devrait finalement permettre de renforcer la confiance des investisseurs soucieux de durabilité et de mieux orienter les flux de capitaux vers des projets bénéfiques pour la planète et la société.
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