UE : avoirs russes gelés pour armer l’Ukraine

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L’UE envisage d’utiliser les avoirs russes gelés pour soutenir l’Ukraine, malgré les menaces de Moscou. Les fonds serviront à financer des équipements militaires pour Kiev et un premier versement pourrait être effectué en juillet. Parallèlement, l’UE donne son accord conditionnel pour entamer des négociations d’adhésion avec la Bosnie-Herzégovine, qui doit respecter certains critères préétablis.

“Green Finance est un média indépendant, Green Finance n’est ni Pro Russe ni Anti Russe et ne cautionne pas les avoirs gelés surtout pour acheter des armes. – Bruno Boggiani, CEO Strateggyz – Green Finance”

UE : utilisation des avoirs russes pour l’Ukraine et conditions pour la Bosnie-Herzégovine

Les Vingt-Sept demandent à la BEI de diversifier ses financements vers les équipements militaires et conditionnent l’ouverture de négociations d’adhésion avec la Bosnie-Herzégovine. Suite à un accord jeudi soir à Bruxelles, l’UE prévoit d’utiliser les avoirs russes gelés, estimés à environ 200 milliards d’euros, pour soutenir l’Ukraine, avec une anticipation de 3 milliards d’euros de revenus cette année, selon Ursula von der Leyen. Le premier versement de ce montant pourrait être effectué dès le 1er juillet. Malgré les menaces judiciaires de Moscou liées à l’utilisation de ces fonds, les Européens maintiennent leur décision. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, met en garde contre les conséquences économiques et de réputation pour l’UE.

Financement des équipements militaires

Charles Michel, président du Conseil de l’UE, a déclaré que les Vingt-Sept ne se laisseront pas intimider par Moscou. Les fonds issus des actifs gelés serviront désormais à financer des équipements militaires pour Kiev. Alors qu’il était initialement question de les orienter vers la reconstruction, l’urgence actuelle est le soutien militaire face à une guerre qui entre dans sa troisième année.

Les juristes de l’UE affirment avoir une base juridique solide pour garantir les fonds logés chez Euroclear, la chambre de compensation principale de ces actifs. Par ailleurs, les dépenses de défense de l’UE ont augmenté de 100 milliards d’euros depuis le début du conflit. Le Conseil a validé une nouvelle stratégie pour renforcer les capacités industrielles de défense de l’Union.

Les dirigeants appellent la Banque européenne d’investissement à adapter sa politique de prêts pour le secteur de la défense. Ils souhaitent également mobiliser davantage de financements privés pour les industries de défense, souvent boudées par les investisseurs institutionnels. L’UE demande en outre au Conseil et à la Commission d’explorer de nouvelles options de financement d’ici juin. L’idée d’une nouvelle émission d’obligations européennes a été écartée, notamment par des États membres comme l’Allemagne et les Pays-Bas.

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, considère que les défis de l’industrie de défense européenne nécessitent une approche structurelle plutôt qu’une réponse de crise. Il propose que chaque État membre consacre 2 % de son PIB aux dépenses de défense, conformément aux recommandations de l’OTAN. Enfin, le Premier ministre belge se montre ouvert à l’utilisation d’eurobonds pour certaines dépenses, comme la recherche-développement, arguant qu’elles génèrent des revenus permettant de rembourser.

Début des pourparlers avec la Bosnie-Herzégovine

Les dirigeants des États membres ont également approuvé, sous certaines conditions, le lancement des négociations d’adhésion avec la Bosnie-Herzégovine, une république balkanique dont la gouvernance instable découle des accords de Dayton de 1995. Les conclusions du sommet mettent l’accent sur l’importance pour Sarajevo de respecter tous les critères fixés par la Commission, notamment en matière de justice et de système électoral, avant d’établir un cadre de négociation précis.

L’objectif des Vingt-Sept est d’envoyer un signal positif à la Bosnie-Herzégovine. Certains États membres, particulièrement ceux qui soutiennent activement Sarajevo comme l’Autriche, estimaient qu’il était injuste de favoriser l’Ukraine et la Moldavie dans le processus d’adhésion.

Ce vendredi, un sommet de la zone euro, en présence de Christine Lagarde, la présidente de la BCE, se penchera sur les enjeux de compétitivité de l’Europe. Les dirigeants devraient réitérer leur appel à orienter davantage l’épargne des ménages européens vers l’innovation européenne.

Par ailleurs, la Commission envisage d’instaurer des droits de douane sur les céréales en provenance de Russie et de Biélorussie, alors que les agriculteurs expriment leur mécontentement dans plusieurs États membres. Cette proposition semble faire consensus au sein de l’UE.

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