Le 2 décembre 2022 : Des revenus supplémentaires provenant de la hausse des prix de l’énergie pourraient aider la région à atteindre une prospérité à long terme en maintenant la récente dynamique de réforme
Leur dynamique de réforme
La croissance du PIB des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) – Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie saoudite et Émirats arabes unis – devrait plus que doubler, atteignant 6,5 % en 2022, selon notre récent document d’orientation . La flambée des prix des produits de base a limité les retombées de la guerre en Ukraine et l’impact du resserrement des conditions financières mondiales, et a permis d’avoir des perspectives plus positives pour les économies du CCG.
Tout au long de son histoire, la région du CCG a connu des périodes distinctes de hausse des revenus pétroliers. Au cours de ces périodes, les pays ont accru leur dépendance vis-à-vis du pétrole et du gaz, augmenté les salaires et les embauches dans le secteur public, élargi les filets de sécurité sociale et augmenté les dépenses en capital. Au cours des périodes 2002-08 et 2010-14, par exemple, la masse salariale du secteur public a augmenté de 51 et 40 % respectivement.
Notre analyse suggère que les pays du CCG économiseront beaucoup plus de ressources que lors des épisodes précédents en raison des réformes budgétaires et structurelles entreprises dans la région. Rien qu’en 2022, l’excédent budgétaire global s’élèvera à plus de 100 milliards de dollars, la hausse des dépenses, notamment salariales, restant contenue jusqu’à présent.
Alors que les pays du CCG ont bénéficié de prix du pétrole et du gaz plus élevés, quoique volatils, de nombreux risques assombrissent encore les perspectives, notamment un ralentissement de l’économie mondiale. Dans ce contexte, la dynamique de réforme instaurée les années précédentes devrait être maintenue, quel que soit le niveau des prix des hydrocarbures. https://e.infogram.com/47d0ec7b-7759-4571-bb99-98685505c657?src=embed
Comment maintenir cet élan de réforme
Pour répondre aux chocs à court terme et relever avec fermeté les défis à moyen et long terme, nous recommandons de mettre en œuvre un ensemble complet de politiques comprenant :
- Utiliser des revenus supplémentaires provenant de la hausse des prix du pétrole pour reconstituer des réserves et renforcer l’espace politique. Compte tenu de l’espace budgétaire disponible, un soutien ciblé aux plus vulnérables peut être priorisé, en tirant parti des progrès réalisés en matière de numérisation.
- Maintenir la politique budgétaire à moyen terme axée sur la viabilité budgétaire et l’augmentation de l’épargne, grâce à un cadre budgétaire crédible. Sur le long terme, cela est essentiel pour assurer l’équité entre les générations et une transition énergétique en douceur hors des énergies fossiles. Cela peut être soutenu par la mobilisation des recettes non pétrolières et la suppression progressive des subventions énergétiques, ce qui contribuera également à l’atténuation du changement climatique. D’autres mesures de soutien comprennent la réduction progressive de la masse salariale du secteur public et l’augmentation de l’efficacité des dépenses – par exemple, grâce à la poursuite des réformes visant à améliorer la planification des achats et des investissements. Une bonne évaluation de l’orientation budgétaire nécessitera d’intégrer pleinement les opérations des fonds souverains,
- Maintenir la stabilité du secteur financier, qui est essentielle au maintien d’une forte croissance économique. En raison des prix élevés du pétrole et de l’abondance de liquidités, qui facilitent l’expansion du crédit, les bilans des banques du CCG sont actuellement à l’abri du resserrement des conditions financières mondiales. Toutefois, la solidité des banques devrait continuer à faire l’objet d’un suivi attentif.
- Accélérer les réformes structurelles en cours, notamment en augmentant la participation des femmes au marché du travail, en augmentant la flexibilité pour les travailleurs expatriés, en améliorant la qualité de l’éducation, en tirant davantage parti de la technologie et de la numérisation, en améliorant les cadres réglementaires, en renforçant les institutions et la gouvernance, en approfondissant l’intégration régionale et en relevant les défis d’adaptation et d’atténuation du changement climatique . La mise en œuvre de politiques favorisant une croissance et une diversification économiques durables tirées par le secteur privé sera plus essentielle que jamais.