L’Europe devrait être le moteur des émissions d’obligations vertes

Selon les nouvelles prévisions de NN Investment Partners (NN IP), la croissance des nouvelles émissions d’obligations vertes devrait s’accélérer de 25 % pour atteindre 500 milliards d’euros en 2022 par rapport à 2021, l’Europe en tête.

  • NN IP prévoit un taux de croissance des nouvelles émissions d’obligations vertes de 25 % à 500 milliards d’euros en 2022 par rapport à 2021, avec l’Europe en tête.
  • Le marché a atteint 1 000 milliards d’euros d’obligations vertes en circulation en septembre 2021.
  • Les obligations sociales et durables devraient également atteindre 200 milliards d’euros respectivement, mais des normes sont nécessaires pour soutenir la croissance future.

NN IP s’attend à une dynamique soutenue en Europe

l’UE émettant 250 milliards d’euros au cours des 5 ans et demi à venir pour soutenir le plan budgétaire Next Generation EU. L’introduction de la Taxonomie européenne, qui définit des critères durables clairs pour un certain nombre de secteurs, devrait également encourager les émissions. Enfin, il existe encore un retard à rattraper sur les émissions de 2020. Les obligations sociales et durables devraient atteindre 200 milliards d’euros respectivement en 2022, mais la croissance dans ces domaines restera limitée si des normes ne sont pas mises en place. 

Perspectives pour 2022

En septembre, le marché des obligations vertes a franchi une étape importante et a atteint un encours de 1 000 milliards d’euros d’obligations vertes. Les obligations sociales et durables ont également connu une croissance. Le graphique ci-dessous met en valeur l’évolution des émissions d’obligations vertes, sociales et durables au cours des huit dernières années, ainsi que les prévisions de NN IP pour 2022.

Croissance du marché des obligations labellisées

Source : Bloomberg, data as of 27-09-2021

Les émissions d’obligations vertes devraient augmenter de 100 milliards d’EUR par rapport à 2021 pour atteindre environ 500 milliards d’euros en 2022. Les émissions d’obligations sociales devraient augmenter de 25 milliards d’euros par rapport à 2021 pour atteindre 200 milliards d’euros en 2022, tandis que les émissions d’obligations durables devraient augmenter de 55 milliards d’euros par rapport à 2021 pour atteindre 200 milliards d’euros. Toutefois, la croissance dans ces deux derniers domaines risque d’être limitée par l’absence de normes claires concernant, par exemple, l’utilisation admissible des bénéfices. La taxonomie sociale de l’UE sera utile, mais elle est encore à l’état de projet.

L’UE sera le moteur des émissions en 2022

 Douglas Farquhar, responsable portefeuille client, obligations vertes, s’attend à ce que la croissance du marché des obligations labellisées reste dominée par les émetteurs et entités européens. « L’UE, en particulier, devrait occuper le devant de la scène en matière d’émissions, avec une estimation de 50 à 100 milliards d’euros d’obligations vertes arrivant sur le marché en 2022 pour soutenir les pays européens durement touchés par la crise du COVID-19. Nous nous attendons également à une forte accélération des secteurs qui étaient jusqu’à présent en retard en matière d’émission d’obligations vertes, notamment les entreprises métallurgiques et minières, les entreprises pétrolières et énergétiques, ainsi que les entreprises chimiques. »

« Avec l’intérêt accru des investisseurs pour les investissements axés sur les critères ESG, nous nous attendons en fin de compte à ce que les États-Unis commencent également à jouer un rôle plus dominant sur le marché des obligations durables. Bien qu’à ce stade nous n’ayons pas vu de signes indiquant que le Trésor américain envisage d’émettre des obligations vertes ou d’autres obligations labellisées, il pourrait chercher à imiter le succès européen à plus long terme. »

Saisir de futures opportunités

Les risques physiques du changement climatique deviennent plus visibles, notamment sous la forme de phénomènes météorologiques extrêmes et changeants comme ceux ayant eu lieu en 2021. Dans le même temps, les effets de la pandémie de Covid-19 continuent de provoquer des perturbations économiques. Dans ce contexte, il est essentiel qu’un pourcentage plus élevé d’obligations d’État et d’entreprises vertes, sociales ou durables soient émises. La figure 2 ci-dessous montre le pourcentage d’obligations investment grade libellées en euros émises sous forme d’obligations à impact libellées en euros au cours des huit dernières années. Bien que ces données mettent en exergue une augmentation rapide, à 21%, cela montre également l’ampleur de la croissance potentielle future du marché des obligations durables si les obligations investment grade mondiales atteignent le même niveau.

Part (en %) des obligations à impact en euros sur le marché des obligations investment grade

Ces dernières années ont été marquées par une “label-mania”, avec l’apparition de nombreuses dénominations pour qualifier les obligations. Les obligations sociales ont progressé de façon spectaculaire à la suite de la pandémie de Covid-19, les gouvernements et les entités supranationales ayant émis des obligations sociales pour financer la reprise et soutenir la population durant cette période incertaine. Les obligations durables se sont également avérées populaires auprès des émetteurs souhaitant financer aussi bien des projets environnementaux que sociaux.

Cependant, le marché des obligations liées à la durabilité, sociales ou de transition restera limité tant que des normes n’auront pas été mises en place. Les obligations de transition ont, en particulier, souffert de l’émergence des obligations liées à la durabilité et les investisseurs ne sont toujours pas convaincus de leur nécessité alors que les obligations vertes sont un mécanisme de transition avec des normes clairement définies. Les obligations liées à la durabilité, pour lesquelles les émetteurs fixent leurs propres indicateurs clés de performance et objectifs liés à la dette, ont suscité des critiques quant à leur structure, leur manque d’intérêt pour les indicateurs ESG clés et le niveau de compensation des investisseurs (sous la forme d’une majoration), si les émetteurs n’atteignent pas les objectifs qu’ils se sont eux-mêmes fixés.

En conclusion, 2022 devrait être une nouvelle année faste pour les émissions d’obligations vertes, dominées par l’Europe, avec l’arrivée de nouveaux secteurs sur le marché. Les obligations sociales et durables ont besoin de normes plus solides pour progresser de manière significative. Cela progresse lentement. Dans l’ensemble, l’essor du marché continue d’offrir une liquidité et une diversification supplémentaires aux investisseurs qui souhaitent faire des obligations vertes un substitut réaliste à tout ou partie de leur allocation obligataire.