Macroéconomie et défis structurels, une photographie de la France en 2019

ESG : Une bonne performance sociale… mais du retard dans la transition énergétique !

Par Alice-Mary Meggs, analyste de Groupama AM.

Le pays se distingue par sa bonne performance « sociale » grâce à deux véritables atouts : une démographie dynamique et des modes de vie de qualité. En revanche, les tendances sont plus contrastées en matière de gouvernance politique et d’environnement. 

Notre évaluation est fondée sur les indicateurs de la Banque Mondiale, qui tendent à capter la perception auprès de sources fiables (observatoires, experts, think-tanks) de la qualité de la gouvernance globale d’un pays par rapport au reste du monde.

Comparaison faite de la situation française face à celle de son voisin allemand, autre pilier de l’UE, nous  observons une moindre stabilité politique et qualité réglementaire. La polarisation gauche-droite, ainsi que la traditionnelle forte contestation sociale en constituent les principales raisons. Il est fort à parier que la crise des gilets jaunes risque de dégrader à nouveau ces indicateurs lors de la mise à jour du modèle, en 2019.

Plus forte natalité d’Europe et plus longue espérance de vie en bonne santé

Si la performance globale ESG de la France déçoit un peu, le pays se distingue en revanche par sa bonne performance sociale avec un score de près de 10 pts supérieur au score médian. Démographie et modes de vie sont les deux atouts de la France : plus forte natalité d’Europe et plus longue espérance de vie en bonne santé, aidé par une efficacité des dépenses de santé. Un bémol cependant : le faible taux de l’emploi des séniors, qui, associé aux niveaux médiocre de formation continue (avec une relative dégradation du niveau d’études chez les jeunes actifs) et décevant des dépenses de R&D, envoie un signal d’alerte quant à l’intensité de capital humain engagé dans notre modèle.

Concernant l’environnement, il existe une certaine déconnexion entre le discours fort et l’image de leadership qu’a acquis le pays suite à la COP 21 (et ce fameux « make our planet great again » du Président Macron) et les faits ! A part l’efficacité énergétique, la performance de la France se dégrade nettement sur la thématique croissance verte : le tri des déchets et la part des énergies renouvelables sont clairement en deçà des meilleures pratiques européennes. Si la communication externe est excellente, la France prend un retard dans la transition énergétique, expliqué par le poids historique du mix énergétique en faveur du nucléaire.