Qu’est-ce-que la microfinance et en quoi est-elle importante pour les investisseurs ?
La microfinance est un moyen prometteur de résoudre des problèmes mondiaux tels que la pauvreté, les inégalités et les dommages environnementaux. Mais qu’en est-il pour les investisseurs ? L’exclusion du système financier est largement considérée comme un obstacle majeur aux efforts déployés par les individus pour sortir de la pauvreté. En 2017, 1,7 milliard d’adultes dans le monde n’avaient pas accès à un compte bancaire, la grande majorité d’entre eux vivant sur les marchés émergents et frontières. 56 % d’entre eux étaient des femmes, et 59 % de ces femmes ne faisaient pas partie de la population active de leur pays. Le fait de faciliter l’accès aux produits financiers, d’adapter les services financiers et d’ouvrir les marchés de capitaux aux particuliers entrepreneurs peut donc constituer une avancée majeure dans l’élimination de la pauvreté. C’est là que la microfinance, une forme d’investissement à impact, intervient. Les institutions de microfinance (IMF) fournissent des prêts et (de plus en plus) des produits d’épargne, des assurances et des produits connexes aux catégories à faible revenu, ainsi qu’aux micro-, petites et moyennes entreprises, afin de rendre possibles des activités génératrices de revenus et d’aider les individus à sortir de la pauvreté. Comment la microfinance peut-elle lutter contre la pauvreté ? Peter Fanconi, Président du gestionnaire d’actifs à impact BlueOrchard, peut attester de l’influence que l’accès au capital peut avoir. « Un investissement à cinq ans d’un million de dollars peut bénéficier à l’existence de plus de 55 000 personnes. Ces chiffres sont considérables, mais au fond, ils sont bien plus que cela. Il s’agit d’êtres humains, d’histoires individuelles, de familles, de désirs et d’espoirs. J’ai vu des prêts comme ceux facilités par BlueOrchard soutenir une mère célibataire dans la mise en place d’une entreprise de broderie réussie en Colombie. Non seulement l’entreprise lui a fourni une indépendance financière, mais elle emploie maintenant vingt autres femmes. Un prêt similaire a permis à un agriculteur et apiculteur du Tadjikistan d’étendre son activité et d’améliorer le revenu de son foyer sans être contraint de s’exiler en zone urbaine. Il est l’un des 42 % des clients finals de BlueOrchard vivant en zone rurale dont les conditions de vie se sont améliorées avec l’accès au système financier. » Ce ne sont que deux exemples parmi d’autres. Les retombées sociales positives de l’investissement à impact et de la microfinance en particulier – notamment en ce qui concerne l’élimination de la pauvreté – semblent claires. Comment les investisseurs peuvent-ils en bénéficier ? Il apparaît simple de prouver qu’un système financier inclusif est un pas en avant vers la concrétisation d’objectifs de durabilité et de développement. Une société qui a accès aux services financiers peut améliorer les perspectives d’entrepreneuriat et la création d’emplois. Elle peut fournir aux particuliers les outils nécessaires pour améliorer leurs moyens de subsistance à plusieurs niveaux, y compris la sécurité financière, la santé et l’éducation. La reconnaissance d’un impact social positif ne doit toutefois pas reléguer au second plan la diligence financière et les retours sur investissement. La pérennité d’un modèle de microfinance repose sur sa viabilité à long terme pour les investisseurs. S’il ne fonctionne pas pour ceux qui prêtent le capital, il ne peut continuer à fonctionner pour les bénéficiaires du microfinancement. « L’éventualité de rendements stables et compétitifs, ainsi que la faiblesse des taux de défaut, ne sont que quelques-uns des facteurs convainquant de plus en plus les investisseurs que la microfinance est une classe d’actifs à part entière. Vous pouvez obtenir des rendements tout en faisant le bien », explique Patrick Scheurle, PDG de BlueOrchard. M. Fanconi est également convaincu que la microfinance pourrait offrir aux investisseurs non seulement un rendement attractif, mais aussi les avantages de la diversification qui sont de plus en plus recherchés dans le contexte actuel de ralentissement de la dynamique économique. « Au cours des 20 dernières années, nous avons constaté un taux de rendement annuel de 4,3 % de nos activités de microfinancement. Sur cette même période, le taux de défaut est inférieur à 1 %. Nous mettrions au défi toute banque des marchés développés d’y parvenir. Il est important de noter que les rendements sont également décorrélés des classes d’actifs traditionnelles et qu’ils présentent une très faible volatilité. Ces caractéristiques vont au-delà des avantages sociaux positifs, créant ce que nous appelons un impact à « double résultat ». » La valeur de tout investissement et les revenus qui en découlent peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse. Les investisseurs ne sont donc pas assurés de recouvrer l’intégralité des sommes initialement investies. Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs et peuvent ne pas se reproduire. En cas de doute quant à l’adéquation de votre investissement, adressez- vous à un conseiller financier. Quels risques les investisseurs doivent-ils prendre en compte ? Avant d’investir, il est impératif de tenir dûment compte des risques potentiels représentés par l’entité faisant l’objet d’un investissement. Les facteurs ci-dessous ne sont que quelques-unes des questions que nous examinons avant d’investir le moindre capital. L’IMF a-t-elle une politique formelle sur les prêts multiples ? L’institution communique-t-elle intégralement aux clients tous les prix, échéances, modalités et conditions de tous les produits financiers ? L’institution dispose-t-elle d’un code de conduite clair ? Existe-t-il un mécanisme formel de traitement des réclamations des clients ? Les préoccupations spécifiques aux pays doivent également être évaluées et tenues à jour. La solvabilité doit être évaluée au moyen d’une analyse cohérente et reproductible. Il est essentiel de trouver l’équilibre entre le choix d’un investissement qui compte et l’aspect rémunérateur. L’investisseur doit recevoir les informations nécessaires sur son impact social et environnemental et sur son rendement. D’autre part, la réalité de l’investissement « sur le terrain » doit être comptabilisée, compte tenu des limites et des capacités des personnes concernées. La valeur de tout investissement et les revenus qui en découlent peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse. Les investisseurs ne sont donc pas assurés de recouvrer l’intégralité des sommes initialement investies. Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs et peuvent ne pas se reproduire. En cas de doute quant à l’adéquation de votre investissement, adressez- vous à un conseiller financier. Qu’y a-t-il derrière l’expansion de la microfinance ? Le pouvoir que le capital et son allocation a de soulager certains des problèmes sociaux et environnementaux les plus urgents au monde est énorme. En 2006, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a lancé les Principes pour l’investissement responsable (PRI), mettant la durabilité sur le devant de la scène et amorçant un changement dans la façon dont les investisseurs considèrent la durabilité dans la prise de décisions d’investissement. Les PRI ont défini les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) comme faisant partie intégrante de la responsabilité de l’investisseur en matière de propriété et d’engagement, et comme un moteur significatif des rendements durables. Les PRI ont une influence considérable, avec plus de 2 300 signataires de plus de 60 pays, représentant plus de 86 000 milliards de dollars. Ils comptent maintenant neuf des dix plus grands gestionnaires de fonds au monde parmi ses signataires. L’ESG est désormais au centre de la scène. En 2015, l’investissement responsable a franchi une nouvelle étape lorsque la communauté mondiale, représentée par les 193 États membres de l’ONU, a adopté les Objectifs de développement durable (ODD). Les ODD ont fourni aux signataires un ensemble clair d’objectifs de développement durable visant à mettre fin à la pauvreté, à réduire les inégalités et à protéger l’environnement. Les ODD s’appuient sur les travaux entrepris par les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Signés en 2000, les OMD ont précédé les ODD, cherchant à réduire l’extrême pauvreté. Les OMD ont souligné l’accès à la microfinance comme essentiel dans la construction de systèmes financiers inclusifs. Dans ce contexte, l’Assemblée Générale de l’ONU a désigné 2005 comme « Année de Microcrédit » pour souligner l’importance de la microfinance. En 2006, Muhammad Yunus a remporté un Prix Nobel de la paix pour avoir démontré la capacité de la microfinance à permettre aux travailleurs pauvres de s’extraire de la pauvreté. Les 17 ODD sont à la fois un appel clair à l’action pour le secteur privé et le constat que la communauté mondiale dépend fortement dudit secteur privé pour résoudre ses problèmes les plus urgents. Les entreprises et les investisseurs institutionnels sont invités à contribuer aux ODD à travers leurs activités commerciales, leur allocation d’actifs et leurs décisions d’investissement. Le premier objectif figurant sur la liste des ODD est de mettre fin à la pauvreté mondiale. Pour en savoir plus sur le point de vue de Schroders en matière de durabilité, cliquez ici. |
La microfinance est un moyen prometteur de résoudre des problèmes mondiaux tels que la pauvreté, les inégalités et les dommages environnementaux. Mais qu’en est-il pour les investisseurs ? L’exclusion du système financier est largement considérée comme un obstacle majeur aux efforts déployés par les individus pour sortir de la pauvreté. En 2017, 1,7 milliard d’adultes dans le monde n’avaient pas accès à un compte bancaire, la grande majorité d’entre eux vivant sur les marchés émergents et frontières. 56 % d’entre eux étaient des femmes, et 59 % de ces femmes ne faisaient pas partie de la population active de leur pays. Le fait de faciliter l’accès aux produits financiers, d’adapter les services financiers et d’ouvrir les marchés de capitaux aux particuliers entrepreneurs peut donc constituer une avancée majeure dans l’élimination de la pauvreté. C’est là que la microfinance, une forme d’investissement à impact, intervient. Les institutions de microfinance (IMF) fournissent des prêts et (de plus en plus) des produits d’épargne, des assurances et des produits connexes aux catégories à faible revenu, ainsi qu’aux micro-, petites et moyennes entreprises, afin de rendre possibles des activités génératrices de revenus et d’aider les individus à sortir de la pauvreté |