La crise boursière actuelle contient des ingrédients communs à ceux des 3
grandes dernières crises significatives de 2000, 2008 et 2011… Mais elle est aussi très différente, par son origine évidemment, mais pas que..
Il y a des éléments communs aux 3 précédentes crises…
Comme en 2000, certains secteurs présentaient ces derniers mois des signes de surévaluation : les valeurs de croissance dans l’ensemble et plus spécifiquement les valeurs liées à la technologie. Compte tenu de la faiblesse des taux d’intérêt, il est logique que les valeurs de croissance qui présentent une certaine visibilité de leurs résultats se payent plus cher. Mais ces dernières années ont montré quelques excès dans ce domaine, ce qui justifiait notre prudence vis-à-vis des actions en début d’année.
La crise de 2008 était avant tout une crise financière liée à un excès d’endettement dans certains secteurs (l’immobilier et les produits financiers structurés autour de ce thème). Elle a dégénéré en une crise de liquidité majeure. On en n’est pas encore là, mais il y a eu probablement un excès de levier dans certains segments ces dernières années (Private Equity ?, dettes d’entreprises ?…). Et aujourd’hui les marchés du crédit se
grippent. Il n’y a pas de liquidité et on commence à voir quelques ventes forcées de fonds « leveragés » qui débouclent des positions…
En 2011, c’était une crise de confiance sur les fondements de la construction de l’euro : comment des pays qui n’ont pas les mêmes niveaux de déficit et d’endettement peuvent avoir les mêmes taux d’intérêt sur leurs dettes ? Cette problématique avait été mise sous cloche par la BCE de Mario Draghi et sa politique de soutien. Mais elle pourrait redevenir d’actualité. Cette crise va coûter cher et les gouvernements vont payer, ce qui va accentuer les niveaux d’endettement.
Or, tout le monde ne part pas avec les même armes :
l’Italie a déjà une dette qui représente plus de 130% de son PIB, la France 100% alors que l’Allemagne et quelques pays du Nord de l’Europe sont revenus dans les critères fondateurs de la monnaie unique à près de 60%…
Ces écarts risquent de se creuser et commencent à peser sur les marchés. Les spreads s’écartent à nouveau depuis quelques jours (cf. graphique YTD au 16/03/20). La BCE de Christine Lagarde n’a plus tellement de marge de manœuvre sur le niveau des taux d’intérêt. Elle devra le cas échéant obtenir des dérogations pour modifier sa politique d’achat de titres : augmenter le volume et la clé de répartition entre Etats pour donner confiance aux investisseurs et montrer que l’euro est indestructible.
Il faudra pour cela convaincre les allemands, plutôt réticents. Plus globalement, Christine Lagarde n’a pas encore réussi à donner confiance aux marchés.
Apprenez-en d’ avantage dans le compte-rendu ci-dessous :