« Dix ans de procrastination climatique nous ont menés là où nous sommes », a déclaré à l’AFP Inger Andersen, patronne du PNUE.
L’ ambition idéale de l’ accord de Paris est de limiter le réchauffement de la planète à 1.5°C. Pour ce faire, la limitation des gaz à effet de serre doit être décisive : 7.6%, c’est l’impératif de réduction qui est demandé dès l’ an prochain et ce jusqu’en 2030. Le but définitif est de viser un total de 55% de baisser entre 2019 et 2030.
2020 est l’ année limite : tout retard à ces nouveaux impératifs entraînerait des conséquences significatives et mettrait l’ objectif de 1.5°C hors de portée.
Ce qui est alarmant c’est que depuis 10 ans, les émissions de gaz à effet de serre dus aux energies fossiles n’ a fait qu’ augmenté de manière constante à hauteur de 1.5% par an. Un nouveau record de 55,3 gigatonnes de gaz à effet de serre a d’autre part été atteint en 2018.
Depuis l’ère pré-industrielle, le monde a gagné 1°C, rien de catastrophique à première vue vous direz-nous… Or le monde connait précisément depuis quelques années une multiplication de catastrophes naturelles jamais observée jusque là. Chaque demi-degré supplémentaire entraînera son lot de victimes… ce qui pose un problème considérable vu que les prévisions basées sur notre système actuel prévoient un réchauffement de 3.4°C à 3.9°C.
L’ONU assure malgré tout qu’il est encore possible de rester sous +2°C, et même sous +1,5°C. Mais à quelques jours de la réunion climat de l’ONU (COP25) à Madrid et alors que l’accord de Paris prévoit une révision des engagements des Etats pour la COP26 à Glasgow fin 2020, pour l’instant, seuls 68 pays ont promis d’augmenter leur ambition, et parmi eux aucun des plus gros émetteurs.
Quelques pistes sont proposées certains pays du G20, qui représentent 78% des émissions de la planète: interdiction des nouvelles centrales à charbon en Chine, développement massif d’un réseau de transport public en Inde, ou nouvelles voitures « zéro émission » d’ici 2030 aux Etats-Unis.
Pour espérer atteindre l’objectif, « des changements pas à pas ne suffiront pas », a souligné lors d’une conférence de presse John Christenson, un des principaux auteurs du rapport. « Nous devons réellement transformer les sociétés en dix ans », a-t-il martelé.
Les efforts passeront aussi par des investissements massifs. Ainsi, dans un scénario à +1,5°C, le PNUE évoque pour le seul secteur énergétique des investissements de 1.600 à 3.800 milliards de dollars par an entre 2020 et 2050.
Et si les coûts financiers ou sociétaux de cette transition peuvent sembler pharaoniques, tergiverser sera encore pire: « chaque année de retard à partir de 2020 nécessitera des réductions d’émissions plus rapides, ce qui deviendra de plus en plus cher, improbable et difficile », insiste le PNUE.
si le monde remet encore à plus tard les actions immédiates et radicales nécessaires pour réduire les émissions de CO2, la catastrophe climatique ne pourra plus être évitée.