Le 18 mars 2019, CFA Institute et Principles for Responsible Investment ont publié un rapport sur l’intégration des critères ESG en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Décryptage …
Une trop grande opacité
Si l’intégration des critères ESG se heurte à de nombreux obstacles, le premier d’entre eux reste le manque d’information. Les investisseurs réclament des données objectives, qui permettent d’apprécier en toute transparence l’intégration des critères ESG dans leurs portefeuilles d’actifs. C’est donc aux entreprises de jouer le jeu de « la normalisation des données ESG », comme le rappelle Fiona Reynolds, PDG de PRI.
La gestion des risques
Au-delà des obstacles, le rapport PRI s’intéresse aux facteurs qui favorisent l’intégration des critères ESG. Résultat ? C’est la gestion des risques qui arrive en tête ! Soucieux de sécuriser leurs actifs, les investisseurs (institutionnels comme particuliers) plébiscitent les entreprises responsables pour leur gestion durable. Un gage de réussite sur le long terme, auquel les marchés financiers ne sont pas insensibles …
Pleins feux sur la gouvernance !
Loin devant l’environnement et le social, c’est la gouvernance qui retient l’attention des investisseurs en matière de critères ESG. L’explication ? La gouvernance est considérée (à juste titre) comme un paramètre essentiel de toute stratégie d’entreprise. Une politique vertueuse dans ce domaine favorise la stabilité d’une entreprise et sa capacité à projeter vers l’avenir. Deux données fondamentales pour les investisseurs !
Principales conclusions
- Il n’existe pas de solution miracle ni de forme unique de bonne pratique permettant l’intégration ESG.
- Les investisseurs doivent se concentrer sur l’analyse ESG plutôt que sur l’investissement ESG (souvent utilisé pour commercialiser le concept ESG), en tant que composante fondamentale de l’analyse d’investissement car il nécessite une approche disciplinée et axée sur les données pour être pleinement intégré au processus d’investissement.
- Bien que les gestionnaires de portefeuille et les analystes intègrent plus souvent les facteurs ESG dans le processus d’investissement, ils ajustent rarement leurs modèles en fonction des données ESG.
- Les principaux moteurs de l’intégration ESG sont la gestion des risques et la demande des clients. Les principaux obstacles à l’intégration ESG incluent une compréhension limitée des questions ESG et un manque de données ESG comparables.
- La gouvernance est le facteur ESG que la plupart des investisseurs intègrent à leur processus, même si les facteurs environnementaux et sociaux gagnent en force.
- L’intégration ESG est plus avancée dans les actions que dans les titres à revenu fixe.
Méthodologie
La série de rapports est basée sur une méthodologie de recherche comprenant:
- Enquête auprès de 1 100 professionnels de la finance, principalement des membres du CFA Institute, dans le monde entier;
- Organisation de 23 ateliers sur 17 marchés principaux;
- Interroger des centaines de praticiens et d’intervenants;
- Publication de 33 études de cas rédigées par des praticiens de l’équité et des titres à revenu fixe;
- Analyser les scores de divulgation des sociétés ESG fournis par Bloomberg;
- Examen des données du cadre de reporting des PRI, la plus grande base de données mondiale d’informations sur les pratiques ESG des investisseurs.
