Paris, Octobre 2022 : Les énergies marines, également appelées énergies océaniques, représentent un potentiel de diversification non négligeable des mix électriques des pays disposant d’une façade maritime. Retrouver dans cet article les principaux enseignements du baromètre.
Les énergies marines
Bien que les énergies marines soient peu développées à l’échelle industrielle, de nombreux membre de l’UE travaillent actuellement sur des prototypes relatifs à l’énergie marémotrice, l’énergie des vagues, des courants marins, mais aussi l’énergie thermique des mers ou de l’énergie osmotique afin de diversifier leur mix électrique. Ces sources ont l’avantage d’être stables et prédictibles pour le réseau électrique. Fin 2021, ce sont 249,2 MW de puissance en exploitation qui ont produit 502,8 GWh. L’Union Européenne comptait 21 installations en activité en 2021 dont de nombreux prototypes.
Les deux principaux pays sont la France avec trois installations pour 241,12 MW (dont 240 MW correspondant au célèbre site marémoteur de La Rance), et l’Espagne avec quatre sites pour une capacité totale de 5,60 MW. Ces pays sont également les seuls États membres à disposer de chiffre officiels de production. Les autres pays de l’Union n’incluent pas les puissances et les productions de leurs prototypes dans leur comptabilité nationale. Il est à noter que le rôle de la Commission européenne est prépondérant dans le développement de ces nouvelles technologies car quasiment tous les projets et pilotes bénéficient d’un co-financement de l’Union.
En 2030 l’objectif de déployement des énergies marines renouvelables dans l’UE est d’1 GW, et de 40 GW à fin 2050. Selon l’oganisme Ocean Energy Europe, regroupant les professionnels de la filière, ce sont près de 100 GW qui pourrait être potentiellement exploités en Europe.
Près de 250 MW en activité fin 2021 dans l’UE
Faire un inventaire de la puissance des projets en activité utilisant les énergies marines n’est pas une tâche aisée du fait de la quantité des projets en phase de test. Les prototypes, qu’ils soient reliés au réseau ou non, ne font pas l’objet d’un suivi statistique systématique de la part des organismes officiels et le turnover incessant des prototypes (phases d’immersion, d’amélioration, de maintenance et de mise hors service), parfois testés sur des durées relativement courtes (de l’ordre d’un à deux ans), ne facilite pas non plus un décompte précis des projets. La puissance nette des projets utilisant l’énergie des vagues, marée et courant marin, telle que définie par la classification internationale des produits de l’énergie (dénommée “tide, wave and ocean” en anglais), fait l’objet d’un suivi statistique officiel par Eurostat et l’Agence internationale de l’énergie. Actuellement, seuls deux pays de l’Union européenne à 27 assurent un suivi de la puissance nette et de la production brute d’électricité des énergies marines, à savoir la France et l’Espagne. En France, d’après les données fournies par le SDES (Service des données et études statistiques) des ministères chargés de l’environnement, de l’énergie, de la construction, du logement et des transports, seule la puissance et la production d’électricité de l’usine marémotrice de La Rance sont recensées. En 2021, la puissance s’établissait à 211,4 MW pour une production de 483,8 GWh. L’usine marémotrice de La Rance est équipée d’une station de pompage qui ajoute 66 GWh à ce total en 2021 (65 GWh en 2020).
En Espagne, le ministère de la transition écologique ne comptabilise quant à lui que la puissance et la production de la centrale océanothermique d’Enagas décrite précédemment et la puissance de la centrale à vagues de Mitriku de 296 kW, soit fin 2021 une puissance totale de 4,8 MW et une production de 19 GWh. Les autres pays de l’UE qui disposent de démonstrateurs et de prototypes, sollicités dans le cadre de ce baromètre, ont pour l’instant fait le choix de ne pas assurer de suivi, du fait des faibles niveaux de production et de règles afférant au secret statistique.
Le tableau 1 présente un autre indicateur de suivi de la puissance installée des énergies marines, prenant en compte cette fois la puissance des prototypes et démonstrateurs pré-commerciaux en activité durant l’année 2021.
Retrouver le rapport dans son intégralité ci-dessous :