Le 29 septembre 2021 : Des institutions financières représentant 29 300 milliards de dollars d’actifs sous gestion appellent les entreprises à fort impact environnemental de fixer des objectifs de réduction de leurs émissions en vue de la COP26 en novembre. Ces objectifs doivent être calculés sur la base des critères de l’initiative « Science Based Targets » afin de respecter la trajectoire de scénarios de réchauffement de 1,5°C3
Les institutions financières font pression sur 1600 entreprises
L’appel est signé par 220 institutions financières de 26 pays, et dont les actifs sous gestion représentent plus que le PIB des États-Unis, de la Chine ou de de l’Union européenne . La campagne SBT est de plus en plus plébiscitée par les investisseurs, avec une croissance significative, de 60 % du nombre de soutien par rapport à l’année dernière, et une augmentation notable de 51 % des actifs sous gestion représenté par cet appel à l’action.
Le groupe comprend certains des plus grands investisseurs et français comme Amundi, Crédit Agricole, AXA Investment Managers, le Groupe AXA et La Banque Postale, ainsi que des gérants d’actifs comme Allianz SE, Legal & General Investment Management et Insight Investment Management.
Les 220 institutions financières font pression sur 1600 entreprises pour qu’elles fixent des objectifs chiffrés de réduction des émissions dans le cadre de l’initiative “Science Based Targets”, afin de s’assurer que les ambitions des entreprises soient vérifiées de manière indépendante sur la base d’objectifs climatiques solides et crédibles. À partir de juillet 2022, ces objectifs devront être alignés sur une trajectoire de 1,5°C pour être approuvés.
La campagne 2021 du CDP Science-Based Targets est coordonnée par l’organisation caritative à but non lucratif CDP, qui gère la principale base de données mondiale environnementale des entreprises, des Etats et des villes.
Cette année, 26 membres du CDP – des acheteurs de grands groupes utilisent le CDP pour verdir leurs chaînes d’approvisionnement – se joignent aux institutions financières pour demander des SBT. Parmi ces entreprises figurent notamment L’Oréal, le groupe Renault, Bayer, AstraZeneca et HP Inc, dont les achats annuels s’élèvent à 500 milliards de dollars.
Le CDP a envoyé la lettre d’engagement à plus de 1 600 entreprises dans le monde, dont Anhui Conch Cement, le plus grand fabricant de ciment de Chine, Hyundai Motor Company, Duke Energy, Associated British Foods, Nippon Steel, Tata Steel, Lufthansa et Samsung. En France, des entreprises telles que Bouygues, Dassault Aviation, EssilorLuxottica et Safran sont visées par la campagne SBT 2021.
L’ensemble des entreprises ciblées représentent une capitalisation boursière de plus de 41 000 milliards de dollars, soit 36 % de l’indice MSCI World et responsables de 11,9 millions de tonnes d’émissions (scope 1 et scope 2), qui dépassent le total annuel des émissions des États-Unis et de l’Union européenne réunis .
Plus de 20 % des entreprises de la capitalisation boursière mondiale font déjà partie de cette initiative.
Jean-Jacques Barbéris, Directeur du pôle Clients Institutionnels et Entreprises & ESG chez Amundi, déclare : « Aujourd’hui, nous intégrons pleinement la trajectoire des émissions des entreprises dans lesquelles nous investissons. Adapter leurs modèles économiques au défi climatique ainsi que s’aligner sur l’Accord de Paris n’est plus seulement souhaitable, mais une nécessité pour assurer la croissance et la rentabilité à long terme. L’adoption d’objectifs de réduction des émissions par les entreprises et les investisseurs est essentielle pour assurer la transition collective vers une économie décarbonée. Encourager les entreprises à adopter des objectifs fondés sur la science fait partie de l’engagement plus large d’Amundi pour soutenir l’action climatique. »
Un défi majeur de la campane du CDP
La campagne du CDP menée l’an dernier a contribué à une forte augmentation du nombre d’entreprises participantes. 154 nouvelles entreprises, dont les émissions sont approximativement équivalentes au total annuel de l’Allemagne et dont la capitalisation boursière s’élève à 5200 milliards de dollars, ont adhéré depuis l’année dernière. Cela représente au total 8,1% des entreprises ciblées par la campagne SBT 2020.
56 % des entreprises interrogées par le CDP ont déclaré que la campagne SBT a influencé leur décision, tandis que 96 % ont indiqué que la pression générale des investisseurs les a amenée à fixer des objectifs sur des données scientifiques.
La campagne montre également le rôle majeur joué par les institutions financières européennes dans l’engagement des entreprises sur les questions climatiques. 75 % de tous les investisseurs signataires de la lettre sont basés en Europe (Royaume-Uni y compris). Les gestionnaires d’actifs et les fonds de pension sont ceux qui soutiennent le plus la campagne, représentant près de 9 institutions sur 10.
Laurent Babikian, co-directeur des marchés de capitaux mondiaux chez CDP, ajoute : « L’année 2021 a vu les institutions financières mondiales s’engager en masse pour atteindre le net zéro d’ici 2050. Mais ces objectifs sont impossibles à atteindre si les entreprises auxquelles elles prêtent et dans lesquelles elles investissent n’ont pas d’objectifs solides, fondés sur des données scientifiques, qui favorisent une décarbonation rapide de l’ensemble de la chaîne de valeur en fonction d’un réchauffement climatique de 1,5 °C maximum. C’est aussi simple que cela. Lorsqu’autant d’investisseurs et de banques disent collectivement la même chose, les entreprises doivent agir ou risquer de voir le coût de leur capital augmenter. L’absence de SBT est devenue un signal d’alarme qui indique que l’entreprise ne gère pas les risques climatiques. En amont de la COP26, les entreprises carbo-intensives doivent faire preuve d’une plus grande ambition si nous voulons parvenir à une économie à émissions nettes zéro et atténuer les impacts les plus graves du changement climatique, dont nous avons observé les prémices en 2021. »
Au niveau mondial, plus de 1 775 entreprises font déjà partie de cette initiative, dont plus de 550 ont approuvé des objectifs conformes à l’objectif de réchauffement de 1,5°C. L’analyse a montré qu’en moyenne les entreprises ayant un objectif SBT ont réduit leurs émissions de 6,4 % par an, ce qui est bien supérieur au taux de réduction de 4,2 % requis pour atteindre l’objectif de 1,5°C de l’accord de Paris.Au cours des deux dernières décennies, le CDP a créé un système qui a donné lieu à un engagement sans précédent sur les questions environnementales dans le monde entier, tant auprès des investisseurs que des entreprises.
Bien que les entreprises puissent fixer des objectifs scientifiques à tout moment de l’année, le CDP incite les entreprises à rejoindre cette initiative avant septembre 2022, date à laquelle l’impact global de la campagne sera évalué.