L’économie suisse est réputée pour sa robustesse face aux crises, et l’épidémie de Covid-19 en a été l’illustration. Les actions suisses ont largement surperformé face aux indices de la zone euro ainsi que face aux actions globales au premier semestre de l’année. Cette performance s’inscrit dans la durée grâce à la création de valeur supérieure des sociétés suisses.
Peu de pays ont réagi aussi promptement que la Suisse face à l’épidémie de Covid-19. Sans se résoudre à adopter un confinement strict de sa population, la Confédération a misé très tôt sur l’auto-responsabilisation de ses citoyens pour assurer les mesures de distanciation sociale recommandées par l’OMS. Grâce également à la qualité de son système de santé, le pays a enregistré moins de 2.000 victimes de la maladie, et occupait la première place des endroits les plus sûrs au monde face au Covid-19 selon le rapport de juin 2020 du Deep Knowledge Group.
Sur le plan économique, le parlement suisse a débloqué une aide budgétaire de 57 milliards de francs pour soutenir l’économie domestique, notamment sous forme de prêts d’urgence aux entreprises. Le pays a ainsi été l’un des plus actifs dans la relance de son économie, en s’appuyant pour cela sur des finances publiques saines.
Une surperformance de long terme confirmée en 2020
Dans le contexte très difficile du premier semestre 2020, l’indice SPI est de nouveau parvenu à surperformer face à la plupart des autres indices mondiaux. Les actions suisses ont globalement amorti le mouvement baissier de février-mars, tout en profitant pleinement du rebond ultérieur, offrant ainsi des performances très supérieures à la moyenne tout en bénéficiant d’une volatilité réduite. Sur l’ensemble du premier semestre, le SPI, l’indice de performance le plus suivi de Suisse, n’a perdu que 3,1%, tandis que le MSCI Europe s’est contracté de 12,9%.
Les petites et moyennes entreprises suisses se sont également distinguées face à leurs comparables au niveau mondial. L’indice SPI Extra a reculé de 6,70% sur le premier semestre, tandis que le MSCI Europe Small Cap s’est replié de 15,5 sur la même période, et que le Russell 2000 américain s’est contracté de 12,8%.
Ces chiffres viennent confirmer la résilience et la surperformance de long terme des actions suisses. Sur les 5 dernières années, du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2019, l’indice SPI a progressé de 45,6%, tandis que le MSCI Europe EUR a progressé de 41,7%, une surperformance à laquelle s’ajoute l’appréciation du franc suisse face à l’euro sur la même période (+9,77%). Le statut de valeur-refuge du franc suisse, ancré dans les esprits, s’appuie sur une très faible inflation et sur une politique monétaire moins expansionniste que dans la plupart des grandes économies développées.
Des entreprises alliant innovation et gestion rigoureuse
La bonne performance boursière des entreprises suisses trouve principalement sa source dans la création de valeur supérieure générée par celles-ci (mesurée par l’écart entre le rendement des capitaux investis (CFROI) et le coût du capital). Certes, pour l’année 2020, les bénéfices par actions des entreprises helvétiques sont attendus en baisse de 8% selon nos estimations de la fin du mois de juin. Pour autant, ce chiffre devrait être compensé par le rebond de 16% attendu pour l’année 2021. Surtout, la contraction des bénéfices par actions devrait être moins sévère que dans les autres régions du monde cette année, avec un recul de 30% attendu en zone euro et 20% aux Etats-Unis, selon nos estimations.
Cette différence s’explique par la capacité d’innovation qui distingue les entreprises suisses, ainsi que par leur excellente gestion, deux moteurs essentiels pour créer de la valeur. Excellente gestion des coûts tout d’abord, car le franc suisse a toujours été une devise forte et a régulièrement poussé les entreprises helvétiques à optimiser leur rentabilité pour rester compétitives au niveau mondial. Excellente gestion également sur le plan du développement durable : très attachées à leur responsabilité sociale et environnementale, les entreprises helvétiques affichent souvent d’excellents profils ESG.
Les technologies médicales font partie des domaines d’excellence dans lesquels le pays se distingue particulièrement. Plus de 700 entreprises suisses sont présentes dans ce domaine d’activité, allant des plus célèbres « large caps » (Novartis, Roche ou Lonza) aux « small & mid caps » spécialisées (Tecan, Vifor Pharma ou Straumann). Sur les marchés, ce secteur a naturellement été plébiscité au premier semestre, avec l’envolée notable de 41% de Lonza, entreprise mobilisée dans la recherche contre le Covid-19. Les sociétés technologiques se sont également distinguées, à l’instar de Logitech, qui constitue le plus grand contributeur à la progression de SPI Extra depuis le début de l’année.
Pour toutes ces raisons, malgré la petite taille de la Confédération, les entreprises suisses font partie des plus développées et des plus importantes au monde avec une capitalisation boursière totale de 1.300 milliards de francs. Le contingent des entreprises suisses est ainsi le 5ème plus important au sein de l’indice MSCI AC World, traduisant l’intérêt de ces sociétés dans une allocation de portefeuille globale.