
Un nouveau rapport publié par JP Morgan vient remettre en question plusieurs croyances ancrées dans la planification de la retraite. Intitulée « Trois nouvelles surprises de dépenses : informations supplémentaires sur les comportements financiers à la retraite », cette étude s’appuie sur l’analyse de plus de 280 000 clients. Ses conclusions, loin de confirmer certains modèles établis, redessinent la façon dont il convient d’anticiper les dépenses après la vie active.
L’enjeu est majeur : comprendre comment évoluent les dépenses au fil du temps influence directement le montant d’épargne nécessaire, le moment optimal pour cesser son activité et la manière de vivre la retraite.
Ceci est un extrait d’une interview, sélectionné par votre média Green Finance, qui donne la parole à tous, même si cela peut vous déplaire et nous déclinons toutes responsabilités sur la source et les propos de cet extrait.
Les limites du « sourire de la retraite »
Pendant longtemps, la planification financière s’est appuyée sur le concept du « sourire de la retraite ». Selon cette idée, les dépenses des retraités sont élevées au début de leur nouvelle vie, diminuent ensuite progressivement, puis repartent à la hausse dans les dernières années, principalement sous l’effet des coûts liés à la santé.
Or, les données de JP Morgan nuancent fortement ce schéma. L’étude met en évidence une courbe des dépenses différente :
- un pic entre 45 et 49 ans, avec des dépenses annuelles proches de 90 000 $ pour les ménages disposant de 250 000 à 750 000 $ d’actifs (hors immobilier) ;
- une baisse progressive avec l’âge, sans réel rebond en fin de vie.
Si les dépenses de santé augmentent effectivement, elles ne suffisent pas à compenser la baisse des autres postes budgétaires tels que l’alimentation, le logement ou les loisirs. Certaines catégories, en revanche, connaissent une progression inattendue : les dons et cadeaux.
Cette première conclusion oblige à repenser les hypothèses de long terme qui fondent la planification de la retraite.
Une hausse temporaire des dépenses lors de retraites partielles
Autre constatation majeure : l’entrée progressive en retraite génère une augmentation temporaire des dépenses. Lorsque, dans un couple, un seul partenaire cesse de travailler, le foyer traverse une phase de consommation plus importante dans les douze mois qui précèdent et suivent ce changement.
Cette dynamique touche principalement les ménages dont les revenus de retraite sont inférieurs à 150 000 $. Pour ces foyers, l’arrivée des premiers flux financiers issus de la sécurité sociale ou d’autres pensions permet de financer des dépenses différées jusque-là. Une sorte d’« effet rattrapage » s’observe alors, avant que les dépenses ne reviennent à un niveau plus modéré dans les années suivantes.
À l’inverse, les ménages disposant de revenus plus élevés ne manifestent pas cette augmentation. Leur capacité de consommation étant moins contrainte avant la retraite, l’effet de transition se fait moins sentir.
La volatilité des comportements financiers
La troisième surprise mise en lumière par JP Morgan concerne la volatilité des dépenses. Tous les retraités ne suivent pas une trajectoire lisse et prévisible. Certains affichent une grande régularité, tandis que d’autres connaissent des fluctuations significatives, liées à leur style de vie, à des imprévus ou encore à des choix personnels.
Pour les planificateurs financiers comme pour les particuliers, cela pose un défi supplémentaire : il ne suffit pas de projeter des moyennes, il faut aussi intégrer la possibilité d’écarts soudains. La mise en place d’une marge de sécurité, l’accompagnement par un conseiller ou l’utilisation de logiciels spécialisés deviennent alors des leviers essentiels pour anticiper ces aléas.
Le rapport de JP Morgan
Le rapport de JP Morgan apporte un éclairage inédit sur les comportements financiers à la retraite. En remettant en cause le modèle du « sourire de la retraite », en identifiant la hausse temporaire des dépenses lors des retraites partielles et en soulignant l’importance de la volatilité, il invite à repenser en profondeur les stratégies d’épargne et de consommation.
Comme le résume Bruno Boggiani, CEO de Strateggyz et de Green Finance :
« Cette étude rappelle qu’il n’existe pas une seule trajectoire de retraite, mais une diversité de parcours financiers qu’il faut comprendre pour mieux les anticiper. »
À lire aussi : Le flop de l’IPEM et le top de Patrimonia








