le haut-commissaire aux Retraites, Jean-Paul Delevoye, rouvre la discussion sur les délais de mise en oeuvre de la réforme.
La menace d’ un mouvement social d’ampleur pousse le gouvernement à se ménager des issues de secours quant à la réforme des retraites : apparemment il serait question de retarder la mise en oeuvre de la réforme, ou du moins pour certaines catégories socioprofessionnelles considérablement mobilisées.
Il serait notamment question de repousser la réforme aux générations dites “postérieures” voire ne cibler que les nouveaux entrants sur le marché du travail. Une autre hypothèse subsiste : repousser l’application de la réforme suffisamment loin afin que la majorité des personnes ne soient plus concernées et ainsi ne s’engagent pas dans un mouvement social
De fait, cela permettrait d’apaiser les syndicats de la RATP qui menacent déjà de lancer une une grève illimitée en décembre. Si cette méthode est envisagée c’est précisément parce qu’elle avait permis de calmer les tensions avec les cheminots, résultat : aujourd’hui seuls les nouveaux agents de la SNCF perdent le bénéfice du statut.
Le gouvernement continue d’envisager plusieurs mesures, et Edouard Philippe s’expliquait en ces termes face au conseil économique, sociale et environnemental : « Peut-être le nouveau système ne devra-t-il s’appliquer, pour certains régimes, qu’à des personnes plus jeunes, plus éloignées de la retraite », et ce en mandatant Jean-Paul Delevoye afin réaliser des diagnostics partagés, secteur par secteur.
La principale source d’inquiétude pour le gouvernement demeure : est-ce qu’une cohabitation de plusieurs taux de cotisation est concrètement viable ? Un libéral relevant de l’ancien régime pourra-t-il continuer à cotiser à 14 % quand son jeune concurrent, ayant basculé dans le nouveau régime, cotisera à 28 % ?
Finalement, il s’avère que le plan B du gouvernement pour la réforme des retraites pourrait soulever au moins autant d’interrogations qu’il en résout.